Viral attack - Attaque virale

Chapitre 10

It's closing in on you,
Run from the fire
raining down on you*

Divinding by zero, The Offspring, 2012

*Ça se rapproche de toi
enfuis toi car le feu
va te pleuvoir dessus.

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- Je sais que c'est pas vraiment le moment, demanda Jeff, mais j'ai toujours du caca plein les fesses, et j'ai aussi envie de faire pipi.
- En effet, c'est pas le moment! Grogna Nick. Et puis, ta couche n'est plus à ça prêt. Maintenant tu vas grimper dans ta chambre et fourrer tout ce que tu peux dans ta valise. Il y aussi une autre valise sous mon lit, je veux que tu la remplisse avec toute la bouffe que tu trouveras dans la cuisine, toutes les boites de conserve. Et prend aussi des bouteilles d'eau minérale, autant que tu peux en trouver. Abby, au sous sol il y a une grosse barrique avec écrit dessus «Moonshine». C'est du tord-boyaux de fabrication locale. Y'a rien dans cette ville qui s'enflammerait mieux. Tu vas me vider toutes les bouteilles de vin que j'ai à la cave et me les remplir avec cet alcool. Katlynn, découpe des torchons et enfonce les dedans. Moi je récupère des briquets, l'argent liquide que j'ai en réserve et je libère Némésis. Et dans dix minutes grand maximum, il faut qu'on soit déjà dehors. Compris?
- C'est qui ça, Némésis?
- Pose pas de questions et bouge!

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Dans la «control room», au cœur de la maison blanche, le président et ses conseillers visualisaient les horribles vidéos qui leur parvenaient peu à peu. Ils avaient commencé par celle tournée depuis le smartphone du docteur Taylor, puis enchaîné avec les vidéos de surveillance du commissariat, assistant au carnage et à la résurrection des victimes du virus. Et lorsque les contaminés étaient revenus à eux, ils s'étaient aussitôt dispersés dans les rues de la ville.
- Monsieur le président, quels sont vos ordres?
- Ordonnez aux avions de décoller sur le champ. Nous devons réduire les pertes civiles au minimum, alors Redsands doit être sacrifiée pour protéger le reste de la population.
- Et qu'allons nous dire pour nous justifier? Les citoyens ne comprendront jamais.
- Ils ne devront pas savoir.

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- Ils sont partout! Cria Abby en regardant par la fenêtre, alors que des cadavres ambulants avançaient sur le trottoir, les bras ballants et le regard dans le vide.
- Fait chier! Bon, il va falloir qu'on se force un passage. Allumez quelques cocktails, on va tous grimper dans l'Audi pour quitter la ville en prenant l'autoroute.
- Mauvaise idée, coupa Katlynn. A l'heure qu'il est, l'armée doit déjà avoir coupé les axes principaux. Si on veut s'en sortir, c'est en passant à travers champ.
- Trop risqué, cette voiture n'est pas faite pour ça, et encore moins ma petite citadine. Mais j'ai peut être une autre idée mais je vous en parlerais en route. On n'a plus une seconde à perdre.

Nick ouvrit la porte d'entrée et regarda tout autour de lui. Rien que dans la rue, une vingtaine de zombies rôdaient autour des maisons. Le flic dégaina alors le long revolver chromé qu'il avait sorti de son petit coffre fort, un Colt python 357 magnum modèle Némésis, du nom de l'impitoyable déesse de la vengeance
- Bouffez donc du calibre 45! Grogna t'il en visant les deux contaminés qui squattaient autour de sa voiture. Dans un boucan d'enfer, le revolver fit voler en éclats les cervelles blanchâtres des deux monstres. Rien à voir avec les petits trous de son neuf millimètres, jamais le virus ne parviendrait à combler les morceaux manquants.
Alertés par le bruit, les autres rôdeurs firent demi tour pour se diriger lentement vers le petit groupe encore sain. Jeff, Abby et Katlynn balancèrent alors comme prévu les cocktails Molotov tout autour du véhicule, afin de s'engouffrer dedans sans risquer de se faire encercler. En se brisant, les bouteilles déclenchèrent des explosions dignes d'un spectacle de pyrotechnie, ce qui en disait long sur le degré d'alcool qu'elles contenaient. Nick dégomma encore deux cervelles avant d'enfoncer la clé de contact et de démarrer pied au plancher.

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- Sky-leader à la base. La cible est elle confirmée?
- Opération confirmée. Je répète, opération confirmée.
- Bien reçu. Je serais sur zone dans H moins cinq minutes. Je répète, target dans moins de cinq minutes.
Le B-52 Stratofortress n'allait pas tarder à ouvrir ses soutes, purifiant toute la zone par un feu dépassant les mille degrés Celsius. Alors qu'il soit humain ou pathogène, aucun organisme n'y résisterait.

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Nick enclencha le frein à main et fit partir la voiture en dérapage pour l'engager sur Bayside street en faisant vrombir le moteur. Des habitants semblaient sortir de tous les immeubles, de toutes les maisons, guidés par une démarche semblable à celle des somnambules. Aucun doute à avoir sur le fait qu'ils étaient tous contaminés. Le flic donna un nouveau coup de patin, puis grimpa sur le trottoir pour pénétrer dans la zone portuaire, direction le secteur de bateaux de plaisance. Il ne fallut au lieutenant que dix secondes de plus pour atteindre le ponton 5 devant lequel il gara la voiture en bloquant les pneus. Pour l'instant aucun zombie ne semblait être parvenu jusque là, mais pour garder toutes les chances de leur coté, une fois tout le monde sorti de la berline, Nick y balança un cocktail Molotov, créant ainsi une barricade de feu qui leur laisserait le temps de souffler.
- On va où maintenant? Demanda le docteur Taylor.
- Ce bateau, là bas! Le «Paradise Seeker», il appartient à un collègue. Il était encore au commissariat quand nous sommes partis, alors j'imagine qu'il n'en aura plus besoin.
- Mais, t'as la clé pour le démarrer?
- Non, mais je sais où Jimmy en cachait un double. Parce que quand il était trop bourré, il préférait dormir sur le bateau plutôt que de rentrer chez lui et se faire engueuler par sa femme.

Nick commença par défaire les amarres, puis dévissa le manche d'une des cannes à pêche rangées dans les coffres extérieurs. A l'intérieur de celle ci se trouvait la fameuse clé de contact. Le flic enclencha les moteurs et rabaissa la manette de gaz, direction le grand large sans respecter les limites de vitesses à l'intérieur de la marina.

Moins de deux minutes plus tard, le crépuscule s'embrassait derrière eux.
- C'était moins une! S'exclama la biologiste.
- Et maintenant, on fait quoi? Demanda Jeff.
- Je propose qu'on longe la côte jusqu'à Portland. Ensuite on avisera sur place. Mais le plus urgent c'est de changer ta couche avant que tu ne choppes des irritations.
- Euh...mince alors, j'avais totalement oublié que je portais une couche et que j'avais les fesses dans le caca, avoua l'enfant. Je crois bien que j'ai fini par m'y habituer.
- Pourtant je t'assures que tu pues toujours autant. Abby, tu veux bien aller inspecter le bateau. Je dirais que cet escalier derrière le poste de pilotage, il descend dans la cale où doit se trouver la chambre ainsi que le coin douche et les WC. Tu devrais pouvoir y trouver du savon et du papier hygiénique.
A son retour, la jeune fille retrouva Jeff allongé sur le pont, le caleçon baissé et la couche exposée à la vue de tous. Katlynn en défit les attaches, dévoilant son intimité complètement noyée sous les fientes, rendues liquides par la transpiration et l'urine. Alors, tenant la promesse qu'elle lui avait faite, la biologiste commença à le nettoyer sans même montrer la moindre hésitation liée au dégoût.
- Docteur Taylor... murmura la jeune Abbygail tout en assistant au remplacement du change.
- Tu peux m'appeler Katlynn, ma puce. Y'a un problème?
- Euh non...c'est juste que je crois que ma couche aussi aurait besoin d'être changée. Je me suis fait pipi dessus pendant qu'on essayer d'échapper aux zombies.
- Comment ça? Tu portes des couches, toi aussi?
La jeune fille hésita à répondre qu'elle avait demandé à Jeff de lui en prêter une. La vérité c'est qu'elle aimait beaucoup la sensation que lui donnait le change complet sous fesses, sans même parler de cette impression de retomber en enfance.
- Oui. J'ai des problèmes de vessie depuis que je suis toute petite, mentit t'elle.
- Alors ne t'en fais pas, je m'occupe de toi juste après.