26 : A call, a meal, a stranger

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Manchester, Angleterre

Lindsay Kimberley Davies

Hier j'ai eu une journée assez mouvementée. J'ai dû donner un coup de main à notre wedding planner. Elle était un peu à la bourre. Tout ça c'est le résultat quand les gens ne savent pas vraiment ce qu'ils veulent. Au final c'est à toi de te casser le cul pour que tout se passe bien. Ils ont d'abord effectué un premier choix pour ensuite faire un autre à la dernière minute parce que madame a eu de nouvelles idées au dernier moment car le premier ne leur convenait plus.

De nouvelles idées ? Pffff ! Merci Pinterest, oui. On a dû mobiliser la moitié de l'agence pour sublimer le jour de madame. On ne se marie qu'une fois disent-elles. Pourtant ce sont les mêmes qui divorcent au premier petit problème. Mais bon, là n'est pas la question. Déjà sur le choix de la cérémonie elles ne savent pas ce qu'elles veulent. Alors, qui dit qu'il n'en est pas de même pour le conjoint ?

Et comme ce sont des gens qui ne réfléchissent pas deux fois quand il faut ouvrir la bourse, on n'a pas hésité à les taxer en conséquence non plus. C'est du gagnant-gagnant. Eh bien oui ! L'incertitude ça paye cher ici-bas. Qui est fou ici ? Il y aura au moins quelque chose de bon dans leurs incapacités à se décider. Ça va contribuer à gonfler les caisses de l'agence. Et par la suite mon chèque de fin de mois lui aussi bénéficiera de cela.
Le mauvais côté de la chose, c'est l'épuisement tant physique qu'émotionnel que cela a engendré. Tout revoir en si peu de temps et réussir c'est quelque chose. Il fallait nous voir nous activer pour être dans le temps. C'était un vrai Marathon. Heureusement qu'il n'y a pas d'autres grandes activités pour tout le reste de la semaine. Juste quelques paperasse. Autrement il y aurait eu mort d'hommes... et de femmes aussi je dirais.

Ce matin je me suis réveillée et il était déjà 9 heures. Or, c'est à cette heure que je commence le boulot habituellement. J'ai dû tout faire à la va vite. La douche, me vêtir, me coiffer, mon verre de jus habituel. Tout. Quand, une heure plus tard, je me suis retrouvée derrière mon bureau prête à commencer le travail, je ne pouvais que remercier le fait que je suis habituée avec ce genre de sprint et que je n'habite pas trop loin de la boîte. J'imagine ce que cela aurait été dans le cas contraire.

Malgré tout, ce n'est pas encore gagné. Il va falloir que je rattrape ce temps perdu au cours de la journée. Même si pour cela je devrais diminuer de mon temps de pause déjeuner. Je pourrais y aller à 13 heures au lieu de midi de toute façon.
J'ai débuté mon travail avec le max de concentration possible. Il le faut bien si je souhaite finir le nécessaire aujourd'hui car j'ai vraiment du pain sur la planche. En premier lieu, je dois relire le bilan fourni par le wedding planner. Et ensuite fournir un bilan complet pour ce mois-ci à la direction.

Il était environ 11 heures 30 lorsque mon téléphone vibra sur le coin de mon bureau. Une rapide vérification de l’écran révéla que c’était Yoan en appel vidéo. Soupirant légèrement, je repoussai le dossier que j’étais en train de lire et ajustai ma chemise blanche légèrement froissée, m’assurant que je paraissais présentable. Mon chignon décontracté, fait à la va-vite ce matin, tenait encore bon malgré ma course effrénée pour arriver à l’heure.

Derrière moi, la lumière filtrée par les stores de mon bureau donnait une ambiance douce et professionnelle. Des piles de dossiers, des stylos éparpillés et ma tasse de café vide témoignaient de l’intensité de ma matinée. Je pris une profonde inspiration et acceptai l’appel.
- Bonjour mon chéri ! Comment tu vas ? demandai-je en esquissant un sourire fatigué.

Yoan, vêtu d’un t-shirt gris et les cheveux légèrement ébouriffés, apparaissait sur l’écran, adossé au canapé de notre ancien appartement à Bruxelles.
- Ça peut aller. Et pour toi bébé ? répondit-il en me scrutant avec attention.
- Ça va, dis-je, tout en repositionnant une mèche de cheveux qui s’était échappée de mon chignon.

A la vie, à la mort : oui je le veux (Tome 1: Sa punition, devenir ma femme)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant