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Après avoir passé la nuit chez Alice, je décide de rentrer chez moi. Je lui ai dit que j'allais marcher et qu'elle n'avait pas besoin de me ramener. Je lui fait la bise et pars de son appartement.

Après quelques minutes de marche, j'arrive enfin chez moi. J'ouvre la porte et vois mon père sur le canapé. Je tente de passer discrètement derrière lui pour aller dans ma chambre mais me fait interrompre.

Papa : Eh Mathilde ! Viens la !

Merde. Je me retourne à contre cœur et vient en face de lui.

Moi : Oui ? Qu'est ce qu'il y a ?

Papa : Dis moi, tu étais ou hier soir ?

Moi : Je... J'étais en boîte de nuit avec des amis

Papa : Et pourquoi ? Il y avait quelque chose à fêter ?

Moi : Euh... Oui...

Papa : Ah ouais, comme quoi ?

Moi : Mon... Mon anniversaire...

Il me regarde et rigole.

Papa : Ton anniversaire... Dit-il en ricanant. Et qui pourrait bien vouloir le fêter avec toi ? Tes amis ? Tu sais bien qu'ils te lâcheront rapidement, c'est ce que tout le monde fait autour de toi. Faudrait que tu te poses des questions... Le problème vient sûrement de toi, même sans aucun doute, dit-il en continuant à rire

Et voilà une énième fois où il essaye de me blesser avec les mots. Et je le sais très bien que ça marche. Mon cœur se brise à nouveau à chaque parole.

Papa : Au fond t'es quoi ? T'es qui ? Est ce que tu es vraiment utile et indispensable dans la vie des autres ? Sûrement pas dans la mienne, que tu sois morte ou non, ça ne changerait rien. Tu as cessé d'être ma fille depuis si longtemps, personne n'a besoin de toi et tu mérites pas les gens qui sont autour de toi

Après son monologue, il se lève et je vois qu'il a un verre d'alcool à la main. Dès le matin. Il s'approche un peu plus, le sourire aux lèvres et il me regarde avec un regard effrayant, aussi effrayant que son sourire.

Papa : Alors ? Répond à ma question : Tu es qui ?

Je reste silencieuse.

Papa : RÉPOND MOI ! Dit-il en haussant le ton

Moi : Je... Je suis rien... Dis-je les larmes aux yeux

Il me regarde une énième fois en rigolant.

Papa : Exactement, tu n'es rien, tu n'es qu'un défouloir, un exutoire pour moi

Il pose son verre sur la petite table et se rapproche encore plus de moi. Il me prend par la nuque violemment. Ce qui me fait pousser un petit cri.

Il m'emmène dans une autre pièce pour encore se défouler sur moi. Une autre pièce avec un petit canapé, une cheminée et rien d'autre.

Mes larmes coulent encore le long de mes joues. Je sais que je ne peux rien faire encore une fois. Je m'habitue aux coups.

Il me jette au sol violemment et part refermer la porte. Je reste au sol pendant qu'il est en train de marcher dans la pièce pour réfléchir à ce qu'il va bien pouvoir me faire.

Un sourire apparaît sur ses lèvres quand il pense avoir trouvé une idée. Il s'approche de moi et me donne un premier coup de pied dans l'abdomen. J'essaye d'étouffer mes cris.

Il m'en donne un second, puis un troisième. Il s'éloigne un peu de moi et part vers la cheminée. Il voit sur celle-ci, un briquet posé dessus. Il le prend en ayant une idée en tête.

Il retourne vers moi et s'accroupit face à moi. Il remonte les manches de mon pull afin d'apercevoir mes bras, nus. Il allume d'abord la flamme du briquet juste devant moi.

Sûrement pour me faire peur. Et ça marche encore une fois. Je suis totalement terrifiée. Quand il a bu, c'est encore pire. J'ai peur de ce qu'il pourrait me faire la tout de suite.

Papa : N'ai pas peur Mathilde, n'ai pas peur... Dit-il en rapprochant la flamme du briquet au niveau de mon bras

Par peur, je ferme les yeux. Je sais ce qu'il va faire et je sais que je vais souffrir.

Papa : Tu ne veux pas regarder ? C'est étonnant, tu verras les dégâts après...

Mes yeux sont toujours clos. Je sens la chaleur de la flamme se rapprocher de mon avant-bras. Mon père prend mon poignet dans sa main afin que je ne bouge plus.

Il passe le briquet sous mon poignet et allume la flamme une nouvelle fois. J'ai envie de crier, de m'enfuir, de m'exprimer. Mais je suis la, coincée, en essayant d'étouffer mes cris encore une fois.

Toute la chaleur passe par mon poignet et finit sa course partout sur mon corps. Il tient encore mon poignet fermement et passe le briquet sur tout mon avant-bras.

Je finis par crier de douleur. Je ferme encore les yeux. Mon père retire le briquet et m'assène un coup de poing au niveau du crâne. Je m'écroule à nouveau sur le sol.

J'entends ses pas s'éloigner. Une porte s'ouvre et se referme par la suite. La pièce est plongée dans le silence. Mes yeux sont toujours clos, j'hésite à les rouvrir, par peur de voir le monstre qui se trouve peut être devant moi.

Je finis par rouvrir les yeux qui sont encore humides dû aux larmes. Je transpire encore dû à la chaleur de la flamme. Je prends mon courage à deux mains et regarde mon avant-bras.

Je lâche un petit cri quand je vois l'état de celui-ci. Je suis brûlée sur tout l'avant-bras et dès que je le bouge, je ressens une énorme douleur. Je me lève et fonce dans ma chambre, ne regardant même pas si mon père était dans le salon.

Je cours vers ma salle de bain et sors des médicaments et des bandages de ma boîte à pharmacie. C'est une boîte que j'ai acheté spécialement pour me soigner après le passage de mon père.

Malheureusement, pour une brûlure je ne sais pas quoi faire. Je décide de passer mon avant-bras sous l'eau. Je grimace légèrement quand le liquide touche ma peau.

Après l'avoir laissé quelques minutes, je décide de mettre un bandage autour de mon bras. Je grimace une nouvelle fois quand le bandage rentre en contact avec ma peau.

Après ça, je remets mon pull par dessus. Même ici, je les cache. Que ce soit mes bleus ou mes blessures. Je me regarde, dans mon miroir et pose mes mains sur le lavabo.

Je décide de soulever mon pull afin de voir mon ventre. De grands et nouveaux bleus se sont former au niveau de mon abdomen. Des larmes coulent à nouveau et je les laisse faire.

Je sors de ma salle de bain et m'allonge sur mon lit. Mon crâne me fait énormément mal. Je me demande ce qu'il se passera le jour où il me fera encore plus mal et que j'aurais besoin de vrais soins médicaux.

Ce sera sûrement pas lui qui m'emmènera, ni ma mère d'ailleurs. Ce sera tout simplement personne. Je serais seule et personne sera la pour m'aider.

Rien que d'y penser je sens des frissons parcourir tout mon corps. Je ressens à nouveau une douleur au niveau du crâne. Putain.

Je vais encore avoir mal pendant quelques semaines. J'essaye de me replacer dans mon lit afin d'avoir moins mal au crâne. Mais maintenant c'est à l'avant-bras que j'ai mal.

Je repense à Alice. Je sais que je devais me confier à elle mais je devrais pas lui dire ça. J'avais raison quand je lui ai dit qu'elle ne savait pas de quoi mon père était capable. Même moi je ne le savais pas.

Mon père est imprévisible. Et c'est pour ça que j'ai peur. À tout moment il peut lui, me frapper et moi, ne jamais me réveiller.

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Et voilà le neuvième chapitre est terminé !

J'espère qu'il vous aura plu !

Portez vous bien !

Love

F.

Le faux sourireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant