18. Epilogue

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NDA : Mot de fin important (plus ou moins)

Le sang. La terre. La sueur. Tatsuki en était recouverte. Ses entraînements privés avec Satoru s'étaient intensifiés ces derniers jours. Ses fins de journée ne se résumaient qu'à la même scène : une jeune fille, amochée, les yeux rivés sur un ciel aux couleurs pastels, attendant patiemment l'arrivée de son petit ami. Et cela ne manquait jamais. A défaut de ne plus pouvoir sortir tout les soirs, les deux adolescents restaient allongés, l'un près de l'autre, attendant l'obscurité. Il n'y avait pas besoin de combler le silence, la nature s'en occupait à leur place. Et il en était mieux ainsi. Car chaque discussion finissait par des disputes ou des larmes. L'une était terrifiée de perdre celle qu'elle aimait, et l'un était terrifié que sa petite amie soit blessée par sa faute, voir tuée. Cette attente, presque agonisante, d'un futur incertain les rendait irritable, nerveux. Alors ce moment de paix à deux était tout ce qu'il restait. Tout deux avait une différente façon d'aimer. Tatsuki, elle, le faisait jusqu'au bout, au point de souffrir. L'amour pour elle était d'être la pour tout mal et tout bien. Et Itadori, lui aussi, aimer jusqu'au bout. Mais, justement car il l'aimait à ce point, il ne supportait pas la souffrance qu'il lui infligait. Pour lui, l'amour devait s'arrêter lorsque l'un d'eux en subissait trop de conséquences. Et c'était le cas, selon lui. Il n'avait en tête que leur rupture, depuis quelques jours. Il s'était préparé, à le dire et le vivre. Il s'était imaginé d'innombrables scènes, d'innombrables dialogues, des larmes au cris. Et finalement, c'était le moment. Pendant cet instant de paix qu'ils partageaient, il s'apprêtait à rompre. Chose qui lui était beaucoup plus difficile à faire qu'il ne le pensait. Le nom même de Tatsuki lui était difficile à prononcer. A quel point l'aimer t'il pour que son corps refuse d'y participer ? Et sans qu'il ne s'y attende, la main de Tatsuki glissa dans la sienne, doucement. Son touché était délicat, d'une telle manière qu'elle semblait essayer de l'amadouer. Et sans un regard, elle lui avoua :

- Je sais. Mais pas maintenant.

- Tu sais ?

- Depuis une semaine.

Le cœur d'Itadori s'emballa. Elle savait ce qu'il préparait. Et elle avait vécu avec. Elle avait passé chaque instant avec le sourire, sachant qu'il allait y mettre fin.
Finalement, elle se tourna vers lui, le montrant sa vulnérabilité. Pas à travers les larmes. Mais à travers son regard. Tendre. Aimant. Était-il prêt a sacrifier tout cela ?

- Attendons jusqu'à ton anniversaire.

- Tu veux rompre le jour de mon anniversaire ?

- J'ai un cadeau et je veux te l'offrir en tant que petite amie. Alors attendons.

Alors ils allaient attendre. Tel le condamné de Victor Hugo, ils allaient subir la rapidité à laquelle la fin approchait mais aussi la lenteur douloureuse qu'elle prenait. Les secondes qui passeront seront dures à subir, ils le savaient, mais chaque moment de leur relation valait l'agonie.

Dans une synchronisation parfaite, ils décidèrent tout les deux de rentrer. Main dans la main, prêt à vivre chaque instant avec l'autre. Alors dès que la porte de leur chambre fut passé, le désir prit le dessus. La peur, les disputes et le stress les avaient empêché de profiter l'un de l'autre. Il fallait donc y remédier. Les caresses étaient brutales et doux. Les baisers, pressants et lents. Les coups de reins, profond mais délicat. Tout était contradictoire, car c'était ce qui définissait leur relation : l'amour n'a jamais été aussi fort qu'à sa fin.

Pendant trois semaines, ils vécurent ainsi. Mais à aucun moment les deux rosés ne s'en étaient plaint. Il n'y avait déjà pas assez de temps pour s'aimer alors pourquoi le gâcher pour autre chose ?

Blanche - Itadori x OC - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant