Blanche - Itadori x OC - Tome 1

11. Car elle

Les jours se succédèrent. Et la vie défila. Les retrouvailles dans les salles vides. Les gemissements étouffés. Les repas de minuit. Les sorties nocturnes. Voilà à quoi ressemblait leur quotidien. A chaque seconde, ils faisaient un pas vers la fin de cet idylle. Car le démon arrivait. Et ce démon portait l'apparence d'un ange.

Chaque action porte sa conséquence. Et la conséquence se présentait sous les traits d'une belle étrangère.

-Mary Diaz. Ravie de vous rencontrer.

La belle blonde se tenait au côté de Satoru, se présentant comme la nouvelle élève. Elle était belle. Magnifique. Ses cheveux reflétaient l'or. Sa taille, fine. Ses jambes, longues. Ses lèvres s'étiraient naturellement dans un sourire innocent. Sa voix était douce, hypnotisante. Elle apaisait les cœurs par sa présence. Ainsi, par sa simple présentation, elle était déjà apprécié. Du moins par Nobara et Itadori. Megumi et Tatsuki ne la sentait pas. Pas du tout. Et Satoru, qui savait ce qui se passait dans sa tête ?

Malgré son mauvais pressentiment, Tatsuki savait qu'elle devait se contrôler, faire bonne figure. Et son plus beau faux sourire fut l'accueil de Mary. Megumi ne s'en donna même pas la peine, se contentant de la fixer, de bas en haut.

- Tatsuki, s'exclama Satoru, suis moi.

La rosé et son professeur se retrouvèrent dans le bureau du proviseur. Ce dernier avait deux lettres posées devant lui. Il tendit la première à la jeune fille. A sa lecture, la joie en elle explosa. Pendant son escapade d'un mois avec Satoru, elle avait exprimé, comme compensation suite à la mort de Yuri, d'avoir l'exclusivité afin de tuer elle même Itadori. En première réponse, elle a été attaqué. Presque tuée. Et la deuxième réponse était entre ses mains. Ils avaient accepté. Itadori était sauvé. Son regard plein d'espoir tomba sur les mines sombres des deux adultes présents. Et elle se mit à lire la deuxième lettre.

- La nouvelle à été recommandé par le Conseil ? Demanda t-elle confuse.

- Oui. On pense qu'elle est là pour exécuter Itadori. Ils essaient de nous faire un mauvais coup.

Et elle perdit son sourire. Son idylle prenait fin. La réalité revint en force. Itadori était menacé.

Le proviseur prit la parole :

- Je vous demanderai de ne rien dire aux autres élèves. Ils ne sont pas au courant des problèmes avec le Conseil dernièrement et il en est mieux ainsi.

Le professeur et son élève retrouvèrent la classe, la mine sombre. Mary allait être compliqué à gérer. En quelques minutes, elle avait déjà conquis Itadori, ce grand naïf. A ce rythme, en deux jours, Itadori sera mort.

Alors qu'elle était assise au sol avec Itadori, la main de Mary glissa sur sa cuisse et lui offrit un sourire charmeur. Elle était belle, et elle savait en jouer. Sa tactique était bonne. Attirer Itadori, se retrouver seule avec lui et le tuer. Cependant, malgré les informations qu'elle avait pu avoir, elle avait manqué le plus important : Tatsuki. Aussi belle, douce pouvait-t-elle être, Itadori n'avait qu'une seule personne en tête et en cœur. Et elle le remarqua bien : Lorsque la rosé entra dans la pièce, son regard ne s'en était pas détaché. Les paroles de Mary n'atteignaient plus ses oreilles. Car Tatsuki était son tout. Car elle était la voix qui le rassurait. Car elle etait le seul regard dont il se souciait. Car elle était le corps qui l'excitait. Car elle était l'âme qui faisait vibrer le sien. Et cela allait lui sauver la vie.

Et toute la journée passa de cette façon : Mary qui essayait de le séduire, Itadori qui ne lui adressait que peu d'attention. Cependant, Tatsuki n'était pas passé à côté de sa tentative de plaire à Itadori. Et bien qu'elle connaissait ses intentions, un sentiment désagréable l'avait envahi toute la journée. Les bras de Mary autour du bras d'Itadori. Sa poitrine qu'elle collait contre lui. Sa façon de lui prendre la main à chaque instant. Tatsuki ne souhaitait qu'une chose : la frapper. Ainsi, dès que les deux rosés se retrouvèrent seuls dans la chambre, elle se mit à se plaindre. De ses mimiques. De sa voix. De sa fragilité apparente. Chaque défaut, elle voulait les lui montrer. Inconsciemment, elle avait peur. Peur que cet homme avec qui elle partageait son intimité, se fasse avoir par cette blonde. Mais elle avait oublié une chose : Itadori n'était pas aussi superficiel. Ainsi, à chacune de ses plaintes envers Mary, le rosé perdait patience. Car elle n'était pas comme ça. Elle n'était pas le genre de fille qui critiquait une personne qu'elle ne connaissait pas. Et il ne comprenait pas ce changement de comportement.