Blanche - Itadori x OC - Tome 1

16. Frère

Un cimetière. Voilà où l'avait mené Sukuna. Le Fléau n'avait pas sorti un mot. A quoi bon ? Il dégageait cette nostalgie révélatrice de son passé en tant qu'humain. Il n'avait jamais eu l'air aussi normal qu'aujourd'hui. Ses mains se serraient autour d'un bouquet de Lys qu'il avait volé chez un fleuriste. Ses lèvres formaient une ligne droite, sans l'ombre d'une mesquinerie. Son regard, bien qu'ayant toujours une certaine malice, n'avait confronté personne à part le sol.
Lorsqu'ils arrivèrent à ce cimetière, face à un caveau funéraire, Tatsuki comprit son rôle. Le long des escaliers y menant, des sceaux par milliers jonchaient les parois. Elle n'en avait jamais vu autant. Qu'est ce qui se cachait là dedans pour être si dangereux ? Ou plutôt, à quel point cette personne devait être importante pour empêcher Sukuna de l'approcher, même dans la mort ?
A deux mains, Tatsuki arracha les sceaux, sans s'arrêter. Aucune peur ne la traversait. Que ce soit le Conseil ou le principal, elle n'était pas terrifiée. Car elle devait protéger l'homme qu'elle aime.
Une fois le dernier sceau enlevé, Sukuna se précipita dans l'entrée, avant d'être éjecté un peu plus loin. En effet, derrière la porte, d'autres sceaux encombrés les murs et la tombe. Le sol lui même en était recouvert. Cela aurait sûrement dû alerter la jeune fille mais ce n'était pas le cas. Son pressentiment était bon. Alors, elle continua à enlever les sceaux, ne se souciant guerre de la tombe ou de Sukuna à la porte, semblant drôlement fragile pour celui désigné le Roi des Fléaux.
De nouveau, et avec succès cette fois-ci, Sukuna entra dans la salle. Un seul cercueil trônait d'un côté, laissant de la place pour les deux personnes présentes. Soudainement curieuse, Tatsuki s'approcha du cercueil. La sépulture à la surface ne portait aucun nom. Elle avait été déshonoré, brisé avec le temps, laissant reposer ici bas un inconnu pour beaucoup. Mais sur le sarcophage, gravé dans le bois, un nom était inscrit.

Atsuko Ryomen
Enfant maudit

Le souffle de Tatsuki se coupa. Enfant. Elle se tourna vers le Fléau, attendant une explication. Ce dernier ne disait rien. Il ne faisait que fixer devant lui. Le regard de la jeune fille n'avait même pas attiré son attention. Il ne pensait qu'à sa fille. Pour la première fois, il était entré dans ce caveau. Jamais il n'avait eu la chance de rendre hommage à la magnifique jeune fille qu'elle était. Pendant 758 ans, il avait attendu l'occasion de pouvoir y déposer des fleurs. Et cette occasion était arrivé. Il se rappelait de sa douce voix, son rire cristallin, ses yeux verts. Il se rappelait d'une fille de 17 ans voulant changer le monde. Atsuko était loin de ressembler à son père. La puissance, le mal, elle n'avait jamais aimer ça. Elle aimait juste vivre. Rencontrer de nouvelles personnes. Jamais Sukuna n'avait connu quelqu'un d'aussi extravertie qu'elle. Elle était ambitieuse, s'imaginant gouverner le pays. Finalement, une chose qu'elle tenait de lui. Mais contrairement à son père, son règne n'aurait pas été faite de peur. Elle était l'incarnation de la douceur. Et pourtant, son nom, Ryomen, l'avait porté préjudice. Elle était surnommé " l'enfant maudit". Le village entier était persuadé qu'elle était mauvaise et destructrice, tel Sukuna. Non. Elle n'était qu'humaine. Certes, elle pouvait voir les Fléaux. Et sa force était stupéfiante. Cependant, le sang humain dans ses veines la rendait plus faible. Mais après tout, qui le savait ? Et qui l'avait cru lorsqu'elle proclamait le contraire ? Personne. Les humains n'ont su faire qu'une chose : joncher ce caveau de sceaux et l'y traînait. Ces hommes l'y avait torturé, mutilé, brûlé jusqu'à la mort. Sukuna n'avait rien pu faire. Ni sa force, ni sa volonté n'avait pu passé ses sceaux. Jusqu'au dernier cri, il était là, ne manquant aucun détail. Et lorsqu'elle fut décédée, Sukuna leur rendit par mille ce qu'Atsuko venait de vivre. Le village, les femmes, les hommes, les animaux. Ils y passèrent tous, ne laissant derrière lui qu'une bande d'enfants traumatisés.
Et le voilà, aujourd'hui, face à sa fille.
Doucement, Sukuna s'accroupit devant la boîte en bois.