Kazutora s'avança lentement, laissant ses yeux parcourir avec fatigue ce décor si familier. Les murs qui l'entouraient étaient d'un gris délabré, le plâtre devenait friable avec le temps qui passait, il s'usait et s'effritait par endroit. Des fissures blanches zébraient le plafond sale, de la moisissure s'installait dedans, ce qui rendait encore plus repoussant le lieu. La luminosité était faible, une pâle lumière jaune était diffusée dans le couloir, éclairant partiellement le couloir. Une ampoule sur deux marchait. Des portes épaisses s'alignaient le long des murs, elles n'étaient que peu espacées les unes des autres, certaines d'entre elles étouffaient des cris ou des coups sur les murs.
Cette prison était macabre, elle donnait l'impression d'être laissé à l'abandon. Ici tout était grisâtre, terne, sombre. Le décor était sinistre, l'ambiance oppressante, mais Kazutora y était habitué. Ça ne lui faisait pas plus d'effet que ça. Il suivit en silence le gardien devant lui, un homme de petit taille, avec une carrure imposante et des cheveux de jais coupés en brosse. Le jeune homme marchait derrière lui, à pas feutrés, il baissa les yeux sur les vêtements de fortune qu'on lui avait donné. Un jean trop grand pour lui, et une chemise trop ample pour son maigre torse. Ça faisait longtemps qu'il n'avait plus mis de vêtements aussi... ordinaires. Dix ans précisément.
Kazutora n'arrivait pas à croire qu'il quittait sa cellule aujourd'hui. Dix ans qu'il avait passé enfermer dans cette petite chambre étroite, à ne rien faire d'autre de ses journées que d'attendre le jour d'après. Cette peine était presque trop courte... Kazutora n'avait pas envie de rester ici, mais il n'avait pas envie de partir non plus. S'il y avait bien un endroit où il devait se trouver, c'était derrière les barreaux de la prison. Le jeune homme ne devait plus vivre que là, ce n'était pas sa maison mais c'était l'endroit fait pour lui.
Kazutora n'avait pas vraiment envie de rester là, mais il n'avait pas non plus envie de sortir. Il savait qu'il n'avait pas le droit à la liberté. Pas après ce qu'il avait fait à Baji.
La mort de Baji flottait toujours dans les vapes de son esprit, elle brillait dans les ténèbres de ses pensées, refusant de s'ensevelir sous des couches de nouveaux souvenirs. Les détails de la scène n'étaient pas aussi précis qu'il y avait dix ans. Kazutora les confondait, il n'était plus sûr de l'ordre des choses, de comment ça c'était vraiment passé. Mais il voyait toujours parfaitement le corps de son meilleur ami, inerte, le menton couvert de sang. Cette image était gravée dans son esprit, le jeune homme ne pouvait pas l'oublier.
Mais il n'était plus triste. Il se sentait incomplet, vide, seul et abandonné, mais il n'était plus triste. Ou alors il l'était toujours et ne s'en rendait plus compte. Le tourment du souvenir de la mort de Baji était une torture que Kazutora avait accepté, ce n'était pas qu'il aimait se faire du mal, mais il considérait cela comme normal. Il avait pris la vie de son meilleur ami, la souffrance de cet acte devait le hanter à présent, et il n'avait pas le droit de la fuir.
Aujourd'hui, Kazutora allait mieux que dix ans plus tôt. Il avait reçu l'aide dont il avait besoin, on l'avait envoyé voir des médecins, et même si ce n'était pas assez, Kazutora se sentait un peu mieux mentalement. Ses idées étaient plus claires, il se sentait moins perdu. Il avait accepté ses actes, c'était un début. Les médecins disaient que c'était très bien, et qu'à présent il fallait tourner la page, avancer. Ils disaient aussi que ce n'était pas possible en prison, car ce lieu ne faisait que lui rappeler son passé, mais Kazutora ne pensait pas que ce serait mieux dehors.
Il n'était pas prêt à oublier Baji, et puis, rien ne l'attendait dehors. Il ne savait pas ce qu'étaient devenus ses parents, il n'avait plus personne sur qui compter, plus de gang. Il n'avait même plus d'appartement. Il n'y avait pas de place pour une vie comme celle de Kazutora dans ce monde, encore moins à Tokyo. Le seul endroit qui pouvait l'accueillir était la prison, et voilà qu'il devait la quitter. Dehors ce serait pire. Qui pourrait bien vouloir de quelqu'un comme lui ? Il n'avait pas d'avenir ici, personne ne l'embaucherait, il n'aurait nul part où aller, et finirait par errer dans les rues, jusqu'à se faire tabasser par un gang... Mais cette nouvelle torture était peut-être ce qu'il fallait à Kazutora, après tout, il le méritait.
Les gangs... qu'avait bien pu devenir le Toman ? Kazutora n'en n'avait aucune idée, il ne recevait pas de nouvelle du monde extérieur. Et personne ne venait le voir. Au début, Draken et Mitsuya étaient venus, mais les visites s'étaient espacées les unes des autres, et rapidement plus personne n'était venu le voir. Tout le monde avait oublié Kazutora. Personne ne devait se souvenir qu'il sortait aujourd'hui de la prison, ou alors, le Toman s'en souvenait et avait envoyé des personnes le tabasser pour venger la mort de Baji.
Lorsque le jeune homme sortit de la prison, le soleil se couchait déjà à l'horizon. Le ciel était teinté de rose et d'orange, il n'y avait pas un seul nuage. Kazutora ne ressentait aucune différence entre l'air ici, pur et emplis de liberté, et celui dans la cour de la prison. Il ne se sentait pas plus à sa place ici qu'en prison. Mais il fallait faire avec.
Le jeune homme descendit lentement les marches de la prison, et remarqua alors qu'une voiture se tenait devant le bâtiment, un homme adossé contre. Il avait des cheveux noirs corbeaux, rasés en bas, et un costume qui devait être hors de prix, tout comme la voiture. Kazutora n'avait jamais vu quelqu'un habillé de cette façon, en prison il ne voyait que des personnes en uniformes gris.
Il parcourut du regard la personne contre la voiture, avant d'enfin faire attention à son visage. Il se figea immédiatement en reconnaissant l'homme en face de lui. Il le dévisagea sans rien dire, mais c'était évident que cette homme était là pour lui. Il l'attendait. Il y avait au moins une personne qui se souvenait de lui, mais pourquoi fallait-il que ça soit lui...
— Tu te souviens de moi, demanda Chifuyu sans s'avancer.
Kazutora ne sût pas quoi répondre. S'il se souvenait de lui ? Évidemment, il hantait ses pensées depuis des années. Chifuyu Matsuno, le fidèle chef-adjoint de Keisuke Baji. Celui qui l'a tenu dans ses bras lors de sa mort. C'était impossible de l'oublier, Chifuyu avait marqué son esprit, Kazutora pouvait encore l'entendre hurler à se briser la voix, alors que son meilleur ami était inerte dans ses bras.
— Comment ça va, demanda Chifuyu avec un sourire crispé.
Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire là ? Kazutora avait beau chercher, il ne comprenait pas. Est-ce qu'il était venu pour le tuer et venger Baji ? Ce n'était pas très intelligent de faire ça juste devant une prison, au moment où une cellule se libèrerait.
— Chifuyu, demanda Kazutora d'un air perdu.
L'homme en face de lui sourit un peu plus. Il n'avait pas l'air très à l'aise, ce n'était pas étonnant. Chifuyu contourna la voiture contre laquelle il était adossé, sûrement la sienne, et ouvrit la portière côté passager.
— Tu viens avec moi ?
Kazutora ne bougea pas. Il comprenait de moins en moins.
— Où ça, demanda-t-il d'une voix perplexe.
— On va chez moi.
Kazutora dévisagea Chifuyu sans comprendre. Pourquoi est-ce qu'il voulait qu'il vienne chez lui ? On aurait dit qu'il... qu'il était venu le récupérer de sa sortie de prison. Mais ça n'avait pas de sens, Kazutora et Chifuyu n'avaient jamais étés amis, ils n'avaient rien en commun à part Baji et le Toman. Et Chifuyu devrait détester Kazutora pour avoir tuer Baji, mais il n'avait pas l'air de lui en vouloir du tout.
— Allez viens, je vais pas te manger, dit Chifuyu.
Kazutora hésita une minute de plus. Il ne connaissait Chifuyu que par ce que Baji avait pu lui raconter. Il ne devait pas être bien méchant, mais vu la situation actuelle, monter dans la même voiture que lui n'était pas forcément une bonne idée.
Voyant que Kazutora ne bougeait pas, Chifuyu contourna de nouveau la voiture et ouvrit la portière côté conducteur, avant de s'assoir devant le volant. Il referma ensuite la portière, mais ne démarra pas.
Après tout... il n'avait rien d'autre à faire. Kazutora finit par rejoindre le jeune homme au bout de quelques minutes, et s'installa près de lui. Mais il ne referma pas la portière, afin de l'empêcher de démarrer.
— Qu'est-ce que tu fais là, demanda-t-il avec méfiance.
— Je suis venu te chercher, répondit Chifuyu comme si c'était évident.
— Pourquoi ? Nous ne sommes pas amis.
— Tu n'as pas d'endroit où aller, répliqua Chifuyu. Je me trompe ?
— ... Non.
— Alors tu viens avec moi.
Kazutora fronça les sourcils. Chifuyu lui donnait l'impression de vouloir le kidnapper, mais avec son consentement. C'était très étrange.
— Mais on va faire quoi chez toi, demanda de nouveau le jeune homme.
— Plein de chose. À moins que tu aies un endroit où vivre ?
Donc... Chifuyu était en train de lui dire qu'il allait l'héberger ? Il allait vraiment faire ça, alors qu'il avait tué son capitaine et l'homme qu'il admirait le plus ? Kazutora était perdu. Le visage de Chifuyu n'exprimait aucune rancune, il avait l'air de vraiment vouloir l'aider, comme si c'était normal. Ça n'avait pas de sens.
— Prends ton temps, on peut partir quand tu veux, dit-il avec calme.
Kazutora ne répondit rien. Il ne savait pas quoi penser, c'était de nouveau le désordre dans ses pensées. Chifuyu n'avait aucune raison de faire ça... Il affichait un visage détendu, il n'avait visiblement pas envie de brusquer Kazutora en le forçant à venir avec lui, mais ce n'était pas logique...
— Le Toman a bien changé, commença Chifuyu en rejetant sa tête contre le dossier de son siège. Il n'est plus du tout comme celui que t'as connu, il est pourri jusqu'à la mœlle. La police est sur notre dos mais ça ne sert à rien, on a trop de sales business.
Kazutora tourna la tête vers la route, vérifiant que personne n'écoutait ce qu'il disait. Il ne valait mieux pas que les policiers l'entendent parler.
— Drogue, prostitution, trafic d'armes, de stupéfiants... c'est vraiment la merde, continua Chifuyu en soufflant de fatigue. J'essaye de faire ce que je peux pour faire éclater la vérité, que tout le monde comprenne que c'est Kisaki le problème, mais je galère bien.
— Et Takemichi, je croyais que c'était ton partenaire, ne put s'empêcher de demander Kazutora.
Ce que disait Chifuyu l'intéressait, il voulait en savoir plus sur le Toman. Même s'il n'en faisait plus vraiment partit, il restait l'un de ses fondateurs. La dernière fois qu'il avait vu le Toman, il allait parfaitement bien, Mikey en était le chef et tout se passait bien.
— Il est manipulé par Kisaki. Tout le monde l'est.
— Pourquoi pas toi ?
— Parce que je me suis toujours méfié de lui. Je savais depuis longtemps qu'il craignait un max. Baji lui-même s'en méfiait, c'est pour ça qu'il a rejoint Valhalla. J'ai besoin de ton aide pour faire le ménage, déclara Chifuyu en se redressant. Seul je n'y arrive plus.
Kazutora le regarda longuement. Son visage ne trahissait aucun épuisement, pourtant quelque chose était brisé dans son regard. En faisant attention, il avait l'air exténué. Kazutora cru voir dans ses yeux un appel à l'aide.
— C'est pour ça que tu es venu me chercher, demanda-t-il. Tu veux qu'on fasse équipe ?
— Ce n'est pas que pour ça. Baji ne voudrait pas que tu te retrouves seul. T'étais son meilleur pote, il aurait voulu que tu aies un endroit où aller, il aurait voulu que je t'aide. Je ne pense pas que tu sois une mauvaise personne, et je crois que tu ne mérites pas tout ce qu'il t'ait arrivé. Alors je vais m'occuper de toi, t'es plus tout seul.
Kazutora ne réussit pas à répondre. Ça faisait dix ans qu'il était seul, et voilà que quelqu'un lui tendait la main ?
— Je me suis renseigné sur toi, continua Chifuyu. Je sais que ton père frappait ta mère, que t'as dû choisir entre les deux. Je sais pour Shinichiro aussi. Et... j'irai pas jusqu'à dire que j'aurais agis comme toi, mais je comprends ce qui t'a poussé à faire ce que tu as fais. Au fond... tu n'y peux rien, tu as juste essayé de te protéger dans cette histoire, et le sort s'acharnait sur toi. Tu ne penses pas que tu as assez souffert comme ça ? Viens avec moi, et si c'est vraiment un calvaire, je te laisserais partir. Je ne veux pas te forcer.
Kazutora baissa les yeux, totalement boulversé. Chifuyu voulait vraiment l'aider... il devait avoir détruit sa vie en tuant Baji, il savait à quel point son meilleur ami était précieux pour lui. Ce n'était pas à lui de l'aider, c'était au jeune homme de l'aider lui. Chifuyu était sûrement au bout du gouffre pour lui demander de l'aider. Oui, il pouvait au moins faire ça pour lui. Il n'avait rien à y perdre, alors si Chifuyu voulait que Kazutora l'aide à faire le ménage, il allait le faire.
Le jeune homme referma d'un coup sec la portière et attacha sa ceinture. Il fixa la route d'un air impassible, alors que Chifuyu démarrait.
Durant le trajet, Chifuyu continua de parler de ce qu'était devenu le Toman, et Kazutora l'écouta avec attention. Le jeune homme parla de l'arrivée des Blacks Dragons, de Mikey qui vrillait complètement, de Draken, de Mitsuya... Le Toman avait bien changé effectivement, et pas dans le bon sens. Il fallait vraiment agir au plus vite.
— ... je pense que les autres t'ont oubliés, dit Chifuyu. Mais c'est mieux comme ça, ils pourraient s'en prendre à toi ou essayer de te rallier à leur cause. Alors je pense qu'il vaudrait mieux que tu restes cacher, ce sera plus simple pour agir s'ils ne savent pas qui s'en prend à eux.
— D'accord, dit simplement Kazutora. Il faut que je me trouve un endroit où aller. Peut-être en dehors de Tokyo...
— Non, tu restes avec moi, coupa Chifuyu d'un ton catégorique. Ce serait risqué de se séparer, en plus, vu ta situation, tu vas avoir du mal à te refaire une vie seul. On reste ensemble, et t'es encore fragile.
— Je ne suis pas fragile, je sais me battre, dit aussitôt Kazutora.
— Je voulais dire... psychologiquement.
— Oh. Je... j'ai vu des médecins. Je suis plus stable qu'avant.
— Oui je te crois, mais je pense qu'il faut quand même faire attention. Il vaudrait peut-être mieux que... que tu ne sois pas seul, sans personne pour veiller sur toi, dit Chifuyu en arrêtant la voiture. C'est ici, viens.
Chifuyu sortit de la voiture mais Kazutora ne le suivit pas tout de suite. Chifuyu lui parlait de sa santé mentale comme d'une chose simple, sans jugement, il ne lui donnait pas l'impression de le prendre pour un fou, contrairement aux médecins qu'il avait déjà pu voir. C'était... une étrange sensation.
Le jeune homme finit par sortir de la voiture et leva les yeux sur le bâtiment qui se dressait devant lui. Il était très large, la façade était impeccablement propre, et de grandes fenêtres découpaient les murs blancs. Le jeune homme suivit Chifuyu à l'intérieur du bâtiment, et arriva dans un hall au sol couvert de marbre. Le jeune homme s'immobilisa, n'arrivant pas à croire qu'il se trouvait dans un endroit si luxueux. Mais il n'eut pas le temps de détailler le vaste hall des yeux, Chifuyu le saisit par le bras et le traîna dans un grand ascenseur. Il appuya sur le numéro vingt-et-un, et la cabine se mit doucement en route.
Le sol de l'ascenseur était transparent, de sorte qu'on puisse voir le hall d'entrée rapetisser sous ses pieds. C'était étrange, et vraiment déstabilisant. Kazutora eut presque envie de vomir.
— Regarde pas en bas, dit alors Chifuyu.
Le jeune homme releva les yeux mais il eut l'impression de tanguer. Pourtant il ne bougeait pas du tout. Cette sensation de vertige était vraiment horrible. Heureusement, les portes en verre de l'ascenseur s'ouvrirent, offrant un passage sur un grand couloir. Un tapis de velours couvrait le sol, des lampes en forme de lanterne étaient accrochées aux murs, diffusant une douce lumière jaune dans le couloir.
Kazutora suivit Chifuyu dans le couloir, leurs pas s'étouffaient dans le velours du tapis, c'était grisant. Dans sa prison, les pas résonnaient horriblement contre le sol.
Chifuyu déverrouilla la porte de son appartement, et laissa entrer Kazutora en premier.
— T'es pété de thune, dit ce dernier en voyant l'appartement.
Le salon de l'appartement était si grand qu'on aurait pu y faire tenir un réfectoire de prison dedans. De grand rideaux en daim blanc crème pendaient près des fenêtres d'une taille démesurée, une longue table en chêne noir trônait au milieu de la salle à manger, des canapés en cuirs, un écran plat, des pièces incroyablement grandes... Cet appartement était plus que luxueux. La luminosité emplissait parfaitement les pièces, la couleur blanche éclatante des murs ressortait magnifique, ce qui contrastait énormément avec le manque de couleur de la prison.
— Je ne t'aurais jamais imaginé vivre dans ce genre d'appart, dit Kazutora en enlevant ses chaussures pour ne pas salir le parquet.
— Ah ouais ça... J'aime pas trop ici, je ne me sens pas chez moi. C'est trop grand et je vis seul donc...
— Qu'est-ce que tu fais là alors ?
— J'aurais l'air d'un boloss au Toman si j'avais pas un appart comme ça, expliqua Chifuyu en haussant les épaules. Ils ont tous des apparts comme ça, ça serait bizarre que moi aussi j'en ai pas un.
— Hm...
— Viens, je vais te montrer ta chambre.
— Ma chambre, répéta Kazutora d'un air ahuri.
— Oui, on va pas dormir ensemble. Je comprends que tu sois en manque d'affection et tout mais bon ce serait un peu gênant...
Chifuyu fit signe à Kazutora de le suivre et le conduisit jusqu'à une grande chambre. Elle était vraiment spacieuse, ce qui impressionna Kazutora. Il y avait un grand lit au centre de la pièce, un long bureau en bois, et deux grandes armoires. Tous ces objets dans un style moderne et luxueux évidemment. Des cartons traînaient un peu partout sur le sol, avec toutes sortes de choses marqués dessus. « Fragile », « Fragile 2.0 », « Peke J », « Costumes », « Carton de je sais pas quoi », « Bazar numéro on s'en fiche », « Baji »... il y avait aussi un carton à son nom.
— Ouais euh... j'ai emménagé y'a pas longtemps alors y'a des cartons partout, dit Chifuyu en se grattant la nuque. Mais... t'inquiète pas je vais ranger et...
— C'est quoi ce carton, demanda Kazutora en pointant le doigt sur le carton qui portait son nom.
— C'est des trucs que je t'ai acheté. Une brosse à cheveux, à dents, des chaussons, et d'autres trucs, expliqua Chifuyu.
— Et le carton « Baji » ?
— Oh... c'est des vêtements que j'ai retrouvé chez moi ou des affaires que j'ai pu récupéré. Tu peux l'ouvrir si tu veux, dit Chifuyu en approchant le carton de lui.
— Je ne préfère pas, dit Kazutora en détournant le regard.
Chifuyu souleva le carton et le serra contre lui.
— Je comprends. Je vais le garder dans ma chambre, tu pourras voir ce qu'il y a dedans quand tu seras prêt. En attendant... tu devrais aller te doucher.
— Je pue c'est ça, comprit Kazutora.
Chifuyu le regarda avec étonnement. Il l'avait... peut-être dit un peu agressivement. Kazutora lui lança un regard d'excuse, mais le jeune homme laissa un petit rire lui échapper.
— Tu sens la prison, le moisie et le renfermé, dit-il. Va prendre un long bain, ça va te faire du bien.
Kazutora ne bougea pas. Prendre un long bain ? Ça faisait une éternité qu'il n'en avait pas pris... et les douches de la prison étaient toutes froides, avec des jets trop forts. Kazutora ne savait même plus ce que ça faisait de prendre une simple douche.
Chifuyu décida de prendre les devant, voyant qu'il ne réagissait pas. Il lui prit le bras et l'entraîna dans la salle de bain. C'était encore une fois une grande pièce, avec une large baignoire et une cabine de douche. Chifuyu s'approcha de la baignoire et commença à faire couler de l'eau chaude dedans.
— Alors... j'ai des sels de bain au fleurs de cerisiers, au jasmins, dit-il en s'agenouillant sur un tapis de sol pour fouiller dans un petit meuble, près de la baignoire. Hmm... je trouve que t'as une tête à sentir la vanille, ou le miel... ou alors le beurre de karité. Qu'est-ce que tu en penses ?
— Euh... sûrement, dit Kazutora sans savoir quoi répondre d'autre.
— De toute façon je t'emmènerai faire les courses demain, comme ça tu prendras ce qui te plaît, dit Chifuyu en se relevant.
— Je peux me contenter de ce qu'il y a...
Chifuyu ne l'écouta pas et s'écarta de lui en penchant la tête, comme s'il l'inspectait.
— Hmm... Je vais avoir du travail pour te remettre sur pied mais ça va aller, dit-il plus pour lui-même que pour Kazutora. Tu as des allergies ?
— Non pourquoi ?
— Pour les repas. Cool ! Allez je te laisse, si tu sors pas du bain dans une heure je viendrais voir si t'es toujours en vie, prévint Chifuyu avant de sortir de la pièce.
Kazutora resta un moment à regarder l'eau couler dans la baignoire, ainsi que les grains de sels qui flottaient à la surface. Le jeune homme se déshabilla lentement, réalisant à peine qu'il s'apprêtait à réellement prendre un bain, dans la maison d'un homme qu'il connaissait à peine.
Cette histoire n'avait pas de sens...─────── ༻❀༺ ───────
J'attends vos retours avec impatience ! Que pensez-vous de ce début ?! :)

VOUS LISEZ
Issue - Là où apparaît la couleur
FanfictionCe n'est pas une histoire d'amour. C'est juste l'histoire d'un mec complètement perdu... Qui a saisi la main d'un ange. - Il faut être à jour jusqu'à scan 70-71. L'histoire est différente de celle de l'anime, les événements ne sont pas exactement l...