*j'ai retouchée la photo*
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— Ça... ne ressemble pas à grand chose, ne put s'empêcher de dire Kazutora.
Le jeune homme leva les yeux de sa toile et regarda son modèle. Un vase blanc, dans lequel reposaient cinq magnifiques tournesols. Un raie de lumière se découpait dans l'air de l'appartement, éclairant particulièrement certains pétales jaunes des fleurs. C'était un beau modèle... contrairement à la toile de Kazutora. Pourtant le croquis qu'il avait fait au crayon à papier était vraiment pas mal, mais il s'avérait que peindre était plus compliqué que ça.
— Moi non plus ça ne ressemble à rien, dit Chifuyu d'un air dubitatif.
Kazutora tourna son regard vers lui. Les deux garçons étaient assis à même le sol, derrière le canapé du salon. Des tubes de peinture jonchaient le sol, ainsi que des pinceaux de formes différentes, et des palettes pour faire des mélanges. Chifuyu était assis en face du jeune homme, il tenait une toile blanche entre ses mains, et son visage était penché sur sa création. Ses cheveux noirs étaient ramenés en une petite couette au-dessus de sa tête, ce qui amusait Kazutora, et deux mèches plus longues encadraient son visage. Il avait l'air particulièrement concentré, comme s'il était en train de faire l'œuvre de sa vie.
Kazutora se déplaça silencieusement près de lui, et jeta un coup d'œil à sa toile. Si sa peinture à lui n'était pas très ressemblante au modèle, celle de Chifuyu était bien pire.
— On est d'accord que tu peins le vase de tournesol devant nous, demanda Kazutora en haussant un sourcil.
— Évidemment, dit Chifuyu sans relever la tête.
— Tu es sûr ?
— C'est de l'art abstrait, c'est pour ça que tu ne reconnais pas.
— Ah oui, bien sûr. Je peux te dire quelque chose ?
— Je t'écoute.
— Ce n'est pas très réussi, avoua alors Kazutora.
Chifuyu releva vivement la tête et la tourna vers le jeune homme, se retrouvant nez à nez avec lui. Kazutora ne recula pas, ne voulant pas lui faire croire qu'il lui faisait peur. Il planta ses iris ambrées dans les saphirs de son colocataire et le regarda avec sérieux.
— Dis moi Kazutora. Je te signale que je t'héberge et te nourris gratuitement, tu ne penses pas que tu pourrais te montrer un peu plus gentil avec moi, dit Chifuyu en plissant les yeux.
— Je ne veux pas te mentir.
— Oui mais on est chez moi ici, alors tu dois respecter mon travail.
— ... On est aussi chez moi, répliqua Kazutora avec insolence. Je suis plus souvent là que toi, j'entretiens la maison, je fais les courses, je ran-
Kazutora ne termina pas sa phrase que Chifuyu leva subitement sa main et posa son doigt sur ses lèvres.
— Oui mais c'est moi qui paye. Mon argent, mes règles, déclara-t-il avec supériorité.
Kazutora s'était figé en sentant le doigt de Chifuyu se poser sur ses lèvres, le contact d'une peau étrangère à la sienne sur sa bouche lui procurait une étrange sensation. Kazutora n'était plus du tout habitué aux contacts, encore moins lorsque c'était sur sa bouche.
Chifuyu enleva son doigt, sans remarquer la paralysie du jeune homme, et laissant une sensation de froid sur ses lèvres.
— De toute façon la peinture c'est trop nul, dit-il d'un air vexé.
Kazutora leva sa main à son visage et effleura légèrement ses lèvres. Il y avait de la peinture jaune sur le bout de ses doigts. Chifuyu avait dû tremper son doigt dans la peinture pour tacher son visage.
— Tu m'as mis de la peinture sur le visage, dit le jeune homme avec incrédulité.
— Je ne vois pas de quoi tu parles, répliqua Chifuyu d'un air innocent.
Kazutora plongea son index droit dans de la peinture verte et l'étala sur la joue de son hôte, lui faisant écarquiller les yeux. Il le dévisagea avec incredulité, ce qui le fit exploser de rire.
— Alors là non. Là. Là tu cherches la bagarre, dit Chifuyu d'un ton menaçant.
Il saisit un pinceau enduit de peinture blanche et s'en prit au visage de Kazutora avant que celui-ci n'ait le temps de reculer.
— Arrête, s'écria Kazutora en essayant d'éviter les coups de pinceau.
— Je vais te refaire le portrait !
— J'vais pas me laisser faire !
Il retint le bras de Chifuyu pour l'empêcher de continuer à badigeonner de la peinture sur son visage, et saisit de sa main libre un pinceau, autrement dit, son arme de guerre. Kazutora éclaboussa le visage de son adversaire avec de la peinture bleu, un sourire diabolique au visage. Il réussit à prendre le dessus dans la lutte, le jeune homme plaqua Chifuyu au sol sans trop de difficulté, et s'assit sur son ventre pour ne pas qu'il s'échappe.
— Ahhhh arrête c'est pas du jeu, s'exclama Chifuyu en agrippant les poignets de Kazutora pour tenter de retenir ses attaques.
— Et pourquoi, répliqua Kazutora.
Le jeune homme plongea ses doigts dans de la peinture en un éclair, et saisit le visage de Chifuyu, pour le recouvrir de liquide coloré.
— Ça se fait pas t'es plus grand que moi, dit Chifuyu en secouant la tête.
— Et ben tant pis pour toi !
— Je suis désavantagé, s'écria Chifuyu en donnant un coup de pinceau sur le front de Kazutora. T'es un tricheur !
— T'avais qu'à être plus grand !
— Je vais te mettre à la porte si tu continues, cria Chifuyu en éclatant de rire.
— Et moi je vais te refaire ta couleur !
— Mais vas-y j'attends ! Ose toucher à mes cheveux et je te tonds les tiens !
Chifuyu n'aurait pas dû provoquer Kazutora. Le jeune homme sentit un sourire cynique se dessiner sur son visage. Il attrapa rapidement un tube de peinture, ouvrit le bouchon d'un coup de pouce, le plaça au-dessus de la tête de Chifuyu, et le pressa sans réfléchir. La peinture blanche coula immédiatement sur les cheveux noir du jeune homme, ce qui le paralysa totalement. Kazutora ria d'un air diabolique, très fier de lui. Il jeta négligemment le tube derrière lui pour plonger ses mains dans les cheveux de sa victime, répandant un peu plus le liquide sur la tête de Chifuyu.
— Oh mon dieu, dit Kazutora avec excitation.
Sentir la peinture glisser sous ses doigts, et voir les mèches soyeuses de Chifuyu se teindre en blanc avait quelque chose de très satisfaisant. Le jeune homme se pencha en avant, jusqu'à sentir ses coudes se poser au sol, et s'empara d'un nouveau tube de peinture. Il l'ouvrit sans se préoccuper de la couleur, puis en fit couler dans les cheveux noir et blanc qu'il tenait. Du jaune apparut alors, la teinte s'éclaircit rapidement, atténuée par le blanc qui couvrait déjà les mèches de cheveux. La couette que s'était fait Chifuyu se détachait complètement, Kazutora récupéra l'élastique sans vraiment s'en rendre compte, il le fit passer autour de son poignet et ébouriffa les cheveux.
— T'es en train de ruiner mes cheveux, se lamenta Chifuyu.
— Je crois bien que oui, dit Kazutora en riant.
Le jeune homme se rendit soudain compte qu'il était beaucoup trop proche de son colocataire. Il était même allongé sur lui. C'était très gênant. Il s'écarta vivement et descendit de son ventre, le laissant enfin tranquille.
Le salon était dans un état pitoyable. De la peinture couvrait le parquet impeccablement poli, des pinceaux trainaient au sol, les pots d'eau que les garçons avaient apportés pour nettoyer leurs ustensiles étaient renversés. Sans parler du fait que Kazutora et Chifuyu étaient couverts de peinture. Le jeune homme regarda Chifuyu, il était bien plus taché que lui. Du blanc et du jaune couvrait ses cheveux, elle dégoulinait sur son front, encadrant ses magnifiques yeux de lignes colorées. Un bleu roi se mélangeait avec un vert émeraude sur ses joues, dans des coups maladroits de pinceaux. La pâleur de ses joues disparaissait presque, et le rose de ses lèvres n'était plus qu'un lointain souvenir, il y avait des traces de peinture jusque sur son cou. On pouvait voir le passage des doigts de Kazutora sur son torse, des empreintes bleues déformées s'étiraient sur le coton de la chemise noire, et des marques de paume se superposaient au niveau de ses épaules et des ses manches.
Kazutora ne devait pas être dans un état très différent.
Chifuyu se leva et le jeune homme l'imita par réflexe. Il le suivit jusqu'à un miroir, accroché en face de la table de la salle, et les deux garçons se regardèrent avec incrédulité.
Kazutora s'était moins fait tacher que son hôte. Un grand trait blanc barrait horizontalement son front, de la peinture barrait ses joues, colorait ses fines lèvres, il en avait aussi sur la langue. Kazutora baissa les yeux sur les mains de Chifuyu. Ses doigts étaient partiellement couvert de bleu. L'un d'eux avait du pénétrer sa bouche malencontreusement...
Kazutora releva les yeux sur ses avant-bras. On pouvait voir sur sa peau l'empreinte des mains de Chifuyu, des traces de doigt entouraient son poignet.
— T'es dans un sale état, lança Chifuyu.
— T'as pas vu ta gueule.
Les deux garçons se jaugèrent du regard un instant, se défiant silencieusement. Puis un sourire en coin apparut sur les lèvres de Chifuyu.
— Je trouve qu'on est pas mal comme ça, dit-il en se tournant vers le miroir. Ça fait œuvre d'art, tu trouves pas ?
Kazutora ne répondit pas. Il trouvait qu'il ne ressemblait à rien du tout en temps normal, mais avec toute cette peinture c'était pire. Le jeune homme jeta un coup d'œil au reflet de Chifuyu. Il eut un rictus d'agacement en pensant qu'on aurait beau lui renverser des litres de peinture sur la tête, il serait toujours aussi beau. C'était agaçant.
— Il faut qu'on aille se doucher, dit Kazutora en s'écartant du miroir.
— Oui... Hé, mais on a qu'à aller dans des bains, s'exclama Chifuyu.
— Euh... faire quoi ?
Chifuyu frappa doucement le front de Kazutora, le faisant grimacer.
— Qu'est-ce qu'on fait dans des bains ?
— Mais on ne va pas y aller comme ça, on va nous regarder bizarrement dans la rue, et même si on prend une douche avant on arrivera peut-être pas à tout faire partir alors-
— Allez on y va, coupa Chifuyu.
Ce mec est givré, pensa Kazutora. Mais bon, venant de lui, c'est assez mal placé... Le jeune homme soupira soupira et décida de suivre son colocataire. Au point où il en était...
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Issue - Là où apparaît la couleur
FanfictionCe n'est pas une histoire d'amour. C'est juste l'histoire d'un mec complètement perdu... Qui a saisi la main d'un ange. - Il faut être à jour jusqu'à scan 70-71. L'histoire est différente de celle de l'anime, les événements ne sont pas exactement l...