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- On devrait y aller. A dit Lenny.

Après s'être mutuellement dévoré les lèvres, le voilà qui ne savait plus où se mettre et je le comprenais. Je venais de foutre le bordel entre lui et Alice sans une once de regret, sur ce coup-là, j'avais été très égoïste et ce n'était même pas comme si je culpabilisais.

Bref, du moi tout craché ça.

- Aller où ? Je te rappelle qu'on est perdu. Dis-je.

- J'ai besoin de marcher, j'ai mal aux jambes à force d'être resté assis. Déclara-t-il en fuyant mon regard.

Quel menteur, y a deux secondes à peine il dansait.

- Si je ne rentre pas chez moi, ma sœur va te tuer. Prévins-je.

- Je sais, merci. Souffla-t-il.

Il se mit à marcher sans même m'attendre, j'ai dû le rattraper. J'étais derrière lui parce que moi aussi j'avais besoin de réfléchir, tout comme lui était en train de le faire.
J'ai quand même embrasser mon pote sur un coup de tête, enfin est-ce que c'était vraiment un coup de tête ?
Là, c'était un autre sujet sur lequel je ne voulais pas me pencher mais je savais que je ne pourrais pas le fuir éternellement.

Franchement qui m'a envoyé ?

Mais j'avais, certes, fait un truc risqué mais il avait suivi, il aurait dû me repousser c'était la suite logique des choses au lieu de ça il m'a rapproché de lui et c'est lui qui a intensifié l'échange. 
Ça voulait dire que lui aussi était comme moi : il devenait fou.

Il commençait à faire nuit et je me rendais compte que ça faisait longtemps qu'on était dans cette forêt, c'est peut-être pour ça qu'on a fait ça. À force de ne voir que des arbres, ça nous a chamboulé et bam, ce qui est arrivé, arriva.

Lenny et moi nous dirigions vers un bruit lointain, ça devait être de la musique mise sur une enceinte parce que c'était assez fort et plus on se rapprochait, plus ça vibrait.
On a fini par arriver dans une autre clairière où il y avait pleins de gens qui faisaient la fête, une grosse enceinte dans un coin, des gens qui tenaient des fumigènes qui balançaient de la poudre colorée dans tous les sens. L'ambiance était à son maximum et je ne me voyais pas les regarder durant des années.
Je voulais prendre part aux festivités.

- Viens on y va ! Dis-je en prenant la main de Lenny.

Il ne montra aucune objection et se laissa suivre dans cette marée humaine.
Nous dansions sur chacune des musiques comme si c'était notre dernière danse, nous riions comme si c'était la dernière fois.
C'était comme si nous profitions de quelque chose avant que ça ne se termine mais qu'est-ce qui allait prendre fin ?

À un moment, j'ai dansé dans les bras de Lenny et je crois que j'ai jamais été aussi à l'aise dans les bras de quelqu'un qu'à cet instant précis.
J'avais ce sourire débile qui ne voulait pas quitter mon visage et je l'ai vu aussi prendre place sur le sien aussi.

Finalement, j'avais peut-être plus trop besoin de réfléchir à propos de ce que j'avais fait plus tôt, j'avais juste besoin de voir qu'il ne m'en voulait pas et ça suffisait.

Vers 23h, nous avons jugé qu'il était temps pour nous de rentrer et c'est qu'à ce moment là que son amoureuse lui a répondu pour lui dire qu'elle s'était trompé de clairière.
C'était elle-même qui avait saboté son rendez-vous avec lui, tant pis pour elle et tant mieux pour moi.

Nous avons marché un petit bout de temps dans la forêt et c'était encore plus compliqué pour nous de nous retrouver.

- T'es sûr qu'on est pas paumé ? Ais-je demandé.