Pour ceux que nous aimons

Chapitre 10

Tony se tenait debout face à la baie vitrée de la salle commune et regardait le soleil se coucher derrière les arbres de la forêt entourant le Composé.

Son esprit travaillait à cent à l'heure pour se souvenir du plus insignifiant détail de la rencontre qui avait eu lieu avec sa sœur.

Lorsqu'ils avaient fait irruption dans la salle de conférence, il l'avait bien vu tourner la tête dans leur direction et se raidir en réalisant que c'était eux. Le plus marquant était ses yeux. Ils avaient brillé d'un terne soulagement, rapidement remplacé par une vive panique rapidement mise sous contrôle. Il n'avait pas non plus manqué le regard craintif qu'elle avait envoyé en direction de Théodore.

Rien que par cela, il savait qu'aucune des actions de Manon n'était faite par choix. D'une manière ou d'une autre, cet homme était parvenu à découvrir quelque chose à son sujet et l'utilisait pour la faire travailler sur son grand projet.

De plus, il l'avait vu serrer les poings et grincer des dents en entendant les paroles que l'homme lui avait prononcées avant qu'ils ne disparaissent tous les deux dans des directions opposées qui se révélèrent plus tard être des escaliers, ce qui ne faisait que le conforter dans son analyse.

Maintenant, il fallait découvrir ce qu'il utilisait pour faire pression sur elle et découvrir sur quoi elle devait travailler, les neutraliser et la ramener à la maison.

Il réfléchissait encore et encore à ce moment, ce bref moment où le regard de sa cadette s'était voilé de peur et de panique. Elle n'avait pas peur d'eux, ça il le savait. Ce qui, connaissant Manon, ne laissait qu'une seule option : elle avait peur pour eux.

Le moyen de pression de Théodore concernait les Avengers. Il n'avait pas deviné que Manon était Shadow, sinon elle serait partie avec son costume et aurait usé de ses capacités de super-assassin et de super-soldat pour leur mettre à tous la misère.

Le moyen de pression les concernait tous directement... Et si eux étaient le moyen de pression utilisé contre Manon, il y avait fort à parier que la famille des autres disparus devaient aussi être utilisés comme moyen de pression contre eux.

Perdu dans ses pensées, le génie sursauta quand il sentit deux silhouettes arrivées derrière lui.

Bucky se plaça à sa droite et lui demanda, « À quoi tu penses ?

-À aujourd'hui. », avoua le concerné, « À Manon... Ce type à un moyen de pression sur elle.

-Je sais. », confirma l'autre brun, « Je sais. »

Steve, sur sa gauche, acquiesça, « C'est évident. Je veux dire, Manon est loin d'être le genre de femme à tourner le dos à tout ce qu'elle a construit en une seule nuit et sans laisser de traces derrière elle. Elle n'aurait jamais laissé Loki et Ruby derrière elle. Sans compter Tony. Elle n'aurait jamais laissé aucun de vous trois. Manon vous aurait emmené ou au moins laissé une explication. Tony, nous connaissons Manon. Nous savons tous qu'elle ne rejoindra jamais le camp adverse. Elle est bien trop droite pour ça.

-Pourtant Sam a...

-Sam ne pense pas un mot de ce qu'il prononce au sujet de Manon. », coupa Steve, « Il parle ainsi parce qu'il ne comprend pas ce qui aurait pu pousser Manon à agir de la sorte.

-Ou plutôt, parce qu'il ne veut pas comprendre. », ajouta Bucky, « Il se doute autant que chacun d'entre nous qu'un moyen de pression est utilisé contre elle. Et ça lui fait peur de savoir que quelqu'un d'aussi détonnant que Manon puisse avoir des faiblesses utilisables pour la forcer. Ça lui fait peur alors il se rabat sur une autre explication, totalement injuste, mais qui le rassure en un sens. »