The Masked Killer

Chapitre 25 : People scare better when they're dying

(Les gens effraient d'autant mieux lorsqu'ils sont entrain de mourir)

Je m'effondrais à genoux sous le coup de la douleur et de la surprise. Kayn avait déjà tué le garde. Jhin quant à lui ne bougeait pas, il me regardait. Impossible de deviner quelle expression se trouvait derrière son masque. Le sang continuait de s'échapper de ma blessure mais la douleur devenait étrangement supportable. Je relevais les yeux vers Jhin en fronçant les sourcils. Il semblait enfin remarquer que j'avais besoin d'aide. Je ne comprenais vraiment pas son attitude.
Il s'accroupit enfin près de moi, inspecta ma hanche et sans même prévenir retira la balle d'un coup sec et net. Je n'eût pas le temps de crier que ma blessure se refermait déjà.
Je restais bouche bée devant ce spectacle.

-C'est vous qui m'avez fait ça ? Demandais-je alors à l'homme masqué.

-Non... il sembla hésiter à répondre,  je pense qu'Ethana a tenté de te faire la même chose qu'à moi.

-La même chose ? Je n'arrivais pas à savoir ce dont il parlait.

-Je pensais qu'elle avait autre chose en tête. Je ne pensais pas que... sa voix se brisa. 

Il me tendit la main pour que je me relève. Une fois sur pied, je n'avais réellement plus aucune douleur presque comme si personne ne m'avait tiré dessus. La seule preuve était le sang séché et le trou dans mes vêtements. J'étais beaucoup trop surprise pour pouvoir poser des questions. Je ne savais pas ce que cela impliquait et à vrai dire cela me faisait peur. Etais-je devenue comme lui ? Immortelle ? Je posais les yeux sur Kayn. Allais-je devenir comme lui ? Non, impossible. La transformation et l'immortalité de Kayn étaient dues à son arme. Mes yeux se déplacèrent alors vers son énorme faux. Elle me donnait froid dans le dos, tant par la grandeur de sa lame que par son allure lugubre, de plus elle semblait réellement vivante. 

-Il faut vite s'en aller, d'autres gardes arriveront probablement très vite, cria Kayn, cependant je ne quittais pas mes songes.

Kayn semblait particulièrement calme face à la situation. Il devait être habitué à voir ce genre de choses. Il me lança pourtant un regard indéchiffrable avant de se mettre en marche en nous invitant à avancer.
Jhin quant à lui semblait toujours perdu dans ses pensées. Nous suivions Kayn sans même nous poser de questions. J'étais moi-même trop occupée à réfléchir à ce que j'étais devenue. J'avais envie de tenter tout un tas d'expériences. Si une balle ne me blessait presque pas , alors qu'est ce qui pouvait me tuer ? 
Cette question resta sans réponse car nous étions arrivé devant un immeuble dans lequel entra Kayn. Nous étions toujours en ville, il n'y avait aucun garde à l'horizon. Je trouvais cela très suspect. La pluie continuait de tomber, nous empêchant d'entendre le moindre bruit à l'horizon.

Jhin ne sembla  pas se méfier alors cela me rassurait, nous le suivîmes en silence. Nous étions finalement arrivés devant une porte après avoir monté cinq étages. Jhin sorti un trousseau de clés de sa poche et le lança à Kayn. Il déverrouilla l'appartement et nous y entrâmes. C'était un appartement simple, un petit salon ouvert sur une cuisine se présentait à nous. Sur la gauche il y avait une porte menant sûrement à une chambre. L'homme masqué prit place sur l'un des fauteuils du salon tandis que Kayn se lavait les mains à l'évier de la cuisine avant de prendre un torchon pour s'essuyer. La pluie ne semblait pas les avoir dérangé. Personnellement, je rentrais dans l'appartement en silence tout en cherchant où se trouvait la salle de bain afin de pouvoir me réchauffer. Je voulais également nettoyer le sang séché qui se trouvait encore à l'endroit où l'on m'avait tiré dessus.

Une fois dans la salle de bain, je pris ma douche. Je pouvais distinguer les voix de mes compagnons qui avaient l'air d'être entrain de se disputer. Je n'y faisais presque plus attention. Je me lavais en profitant de l'eau chaude. J'essayais d'oublier tout ce qu'il s'était passé ces derniers jours. Mais c'était impossible. Jhin m'avait tiré dessus. Mes yeux se posèrent sur ma poitrine, les cicatrices se voyaient de moins en moins mais elles étaient toujours présentes, preuve que ce n'était pas un cauchemar. Il avait eu l'air vraiment surpris en apprenant que j'avais survécu, mais il était tout de même venu me chercher. Je ne comprenais plus rien. Je coupais l'eau et je décidais de retourner dans le salon après m'être rhabillée.