The Masked Killer

Chapitre 3: The show never ends

(Le spectacle ne s'arrête jamais)

Je me réveillais péniblement, mon crâne me faisait souffrir et la lumière du jour m'aveugla pendant quelques instants. Enfin, je vis une chambre blanche immaculée. Jhin était allongé dans un lit a côté de moi, il portait toujours son masque, mais cette fois ci une partie de son costume manquait, cela laissait donc dévoiler de courts cheveux bruns. Difficile de dire si il dormait ou non. Mes yeux firent le tour de la pièce qui semblait être une chambre d'hôpital, je remarquais enfin la perfusion accrochée a mon bras. Mes souvenirs avant que je ne sombre étaient confus. Pourtant je me rappelais que Jhin était censé être mort, alors pourquoi s'obstinait-on a essayer de le soigner? Du moins je me demandais qui s'y obstinait. Je me redressais sur mon lit et observait ma perfusion.

"Chlorure de sodium"

Rien de spécial. Cette perfusion servait juste à hydrater mon corps. Depuis combien de temps étais-je là? Un soupire du tueur me fit sursauter. Je me retournais pour le regarder. Il s'assurait d'une main sur son visage que son masque était toujours en place. Je lui portait un air interrogateur. Il se redressait lui aussi, je remarquais, lorsque son drap glissa le long de ses côtes, que comparé à son masque, ses vêtements n'étaient plus là. Je laissais tanguer mon regard sur son torse plutôt musclé qui laissait apparaître de multiples cicatrices et toisais son bras mécanique qui était relié d'une façon impressionnante a son épaule. Il a dû énormément souffrir, me dis-je. Il portait un bandage a l'autre épaule taché d'une couleur pourpre. Du sang. Il semblait, qu'à ce moment il était un être un humain comme un autre, un être fragile capable lui aussi de saigner. Je détournais finalement le regard vers la fenêtre qui laissait place a un un magnifique soleil d'été. Le silence devenait pesant, j'avais l'impression qu'aucun de nous ne savait ce qu'il s'était passé et pourquoi nous étions ici. Mes rêves quant à eux étaient remplis de vide. Rien. Je n'avais rien rêvé. Je commençais a me demander comment nous avions survécu car je me rappelais enfin de la fusillade. Je n'arrivais pourtant pas à me rappeler de tous les détails. Je me retournais une nouvelle fois vers lui. J'essayais de me relever de mon lit lorsque une vive douleur me prit et je m'ecroulais pitoyablement au sol. Je venais de découvrir un bandage enroulé tout autour de ma jambe gauche.

-Merde! m'exclaimais-je.

C'est ainsi que j'avais brisé ce doux silence. Jhin se mit a rire en me voyant ainsi au sol. Les souvenirs commençaient a revenir peu a peu dans le désordre: la chute, la fusillade, la fuite dans une ville désertée par la garde, le coup d'État et enfin la mort de mon père. Des larmes coulèrent sur mes joues sans que je ne puisse les arrêter. Ce n'était pas à cause de la douleur physique. Mais bien de la douleur que j'avais d'avoir perdu tout ce qu'il me restait.

-Que se passe-t-il? S'interrogea finalement Jhin.

Je lui lançais un regard noir. Impossible pourtant de savoir ce qu'il pensait derrière son masque. Son rire reprit de plus belle. Il se releva sans peine du lit laissant dévoiler un autre bandage à sa hanche. Il avait l'air d'être habitué a la douleur, tellement habitué qu'il ne la sentait plus. Il se dirigeait vers la radio posée sur une table au coin de la pièce puis il l'alluma, il ne semblait pas se soucier de moi. Après quelques grésillements on distinguait enfin la voix d'une journaliste:

"Après la mort de Jhin tous les esprits sont rassurés, les gens ressortent dans les villes, c'est une vraie fête! Nous n'avions jamais connu cela a Ionia! Depuis que le nouvel empereur est arrivé tout a changé, et pour le mieux! Gloire à l'empereur!"

Ainsi tout le monde croyait Jhin mort. Comment cela était-il possible? Qui l'avait donc garder en vie? Jhin mit court a mes pensées en soupirant. J'imagine que tout comme moi il ne comprenait rien à la situation. Il se retourna vers moi.