Chapitre 23: Each bullet is a piece of my soul (Jhin's point of view)

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(Chaque balle est une part de mon âme)
(Point de vue de Jhin)

Je nouais un foulard afin de dissimuler une partie de mon visage et ramassais le corps inerte d'Amara. Le sang qui s'échappait de ses blessures venait tout empourprer sur notre passage. Mes vêtements autre fois blanc étaient désormais écarlates. Suite à cette vision, des larmes me montèrent aux yeux. Mais celles-ci n'étaient pas comme d'habitude. Je n'arrivais pas à savoir si c'étaient des larmes de joie ou de peine. Devant chacune de mes œuvres je ressentais un sentiment de joie et de plénitude. Mais cette fois, ce sentiment n'était pas présent.

Avais-je fait une erreur ? Non impossible. Ethana m'avait assuré que c'était la meilleure chose à faire. Elle avait toujours un plan et jusqu'à présent celui-ci avait toujours fonctionné. Je me dirigeais alors vers la cave, laissant une traînée de sang derrière nous. Là, se tenait Ethana devant une table, une seringue à la main.

-Enfin! Je croyais que tu t'étais dégonflé.

Je ne répondis rien, et posais Amara sur la table. Ethana s'empara de son téléphone portable et prit une photo. Je trouvais cela quelque peu déplacé mais je ne dit rien. Elle lui injecta ensuite un produit dans son bras. Immédiatement le sang, qui s'échappait auparavant des quatre impacts provoqués par mon arme, arrêta de couler.

-Tu peux y aller je m'occupe d'elle.

Je lui lançais un regard noir. Je n'avais pas envie de partir et pourtant je savais que je devais aller me calmer et réfléchir à tête reposée. 

-Si tu ne tiens pas parole tu seras la prochaine sur la liste. Ne joue pas trop avec mes nerfs Ethana.

Je n'attendis pas sa réponse et lui tournait le dos immédiatement. Je l'entendis pouffer avant que je ne passe la porte.

À vrai dire, cette femme m'exaspérait. Elle était d'une hypocrisie totale et ne montrait son vrai visage que dans certaines situations. Ironique n'est-ce pas? Au début je m'étais presque épris d'elle, mais j'ai rapidement vu ce qu'il se cachait derrière son masque. Une femme qui ne pensait qu'à elle. Une narcissique manipulatrice qui faisait tout pour amasser du pouvoir en se salissant rarement les mains. Bien sûr, moi je n'avais d'autre choix que de la servir. Je ne voulais pas me mettre à dos une personne si influente. Pourtant, même si elle m'avait sauvé la vie à maintes reprises, je ne me sentais pas redevable envers elle. Si elle venait à être en danger, je serais la dernière personne à l'aider. J'étais, sur ce point là, aussi hypocrite qu'elle. Elle m'avait sauver la vie uniquement parce qu'elle avait encore besoin de moi. Fort heureusement j'en étais totalement conscient. 

Un dernier point me torturait l'esprit : Amara. J'avais un terrible pressentiment. Tout d'abord parce que la pauvre ne connaissait rien de la perversité de sa belle mère. Mais aussi parce que j'étais certain qu'elle arriverait à lui faire croire des atrocités. Oh.. si elle arrivait à faire en sorte qu'Amara me haïsse, j'étais prêt à tuer Ethana

Tout à coup, une notification sur mon nouveau portable me fit sortir de mes songes. À la une d'un journal Ionnien apparaissait la photo d'Amara "morte" accompagnée d'un titre "L'imperatrice n'est plus, qui prendra la relève ? ". En le lisant brièvement plusieurs personnes convoitaient le titre et parmi celles-ci se trouvaient le nom d'Ethana. Je l'aurais parié si je l'avais pu. C'est ce qu'elle voulait depuis le début et je m'en doutais. Elle voulait devenir la nouvelle impératrice. Jamais elle ne nous aurait aidé si ce n'était pour servir son propre intérêt. 

Ce qu'elle allait faire désormais m'importait peu, je voulais juste qu'Amara soit en bonne santé. Je savais qu'elle était sortie d'affaire, du moins quant à son titre "d'impératrice abhorrée". Ethana allait sûrement revenir aux vieilles méthodes Ionniennes. Quant à moi j'allais sûrement devoir me retirer loin d'ici. J'espérait qu'Amara puisse me suivre. Nous irions peut-être nous retirer dans une contrée dont j'avais entendu parler lors de mon séjour en prison : Piltover. Un pays où les avancées sont à l'honneur et leur pensée est progressiste. Je pensais réellement que nous pourrions avoir notre place là bas. Rester à Ionia était évidement impossible. Tout le monde connaissais le visage de l'ancienne impératrice et je doutais du fait qu'elle voudrait rester cachée toute sa vie.

The Masked KillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant