Chapitre 5: Art cannot be killed

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(L'art ne peut être tué)

Les coups résonnèrent de toutes parts. Je reconnaissais l'arme de Jhin vibrer sur un rythme composé de quatre temps. S'en était presque mélodieux comparé à la cacophonie jouée par le tir des autres armes. Je devinais, malgré tous les tintements, qu'il faisait des ravages. À chacun de ses coups, une arme se taisait. Au lieu d'être une dizaine elles n'en étaient plus que deux ou trois à continuer cette affreuse composition. À partir de là, un grand silence se fit entendre. Je n'osais toujours pas jeter un coup d'oeil au champ de bataille, où s'était déroulé un épouvantable spectacle. J'en venais à prier qu'il ne soit rien arrivé à Jhin. Soudain, je l'entendis pester, puis se rapprocher de moi. Il ramassa délicatement son masque, qu'il remit en place. Je regardais finalement tout autour de nous, tremblante d'effroi. Des tas de cadavres croulant dans leur sang, jonchaient le sol. Jhin se mit déjà en route tendis que pendant quelques instants, je fus paralysé par cette vision d'horreur. Je déglutis difficilement avant de me relever. Devrais-je vraiment continuer de suivre un homme capable d'un tel carnage? Mon coeur battait la chamade. Je ne savais plus quoi faire. J'étais planté là, devant cette scène macabre, à regarder tous ces corps se vider de leurs sang. Sur le visage de chacun était inscrit l'horreur. Je me retournais enfin, en ignorant la douleur que je ressentait à ma jambe, pour remarquer avec stupéfaction que Jhin avait disparut. Je regardais, déboussolée, dans chaque direction. Je me tournais et me retournais sans cesse ne sachant plus où aller. Je laissais mes larmes m'échapper. Qu'allais-je faire seule dans cette forêt? Je me ferais sûrement dévoré par les loups à la nuit tombée. Le jour commençait d'ailleurs a décroître dans le ciel.

Je m'étais mise en route peu importe vers où, de toute manière j'étais déjà perdue. Je peinais à marcher à cause de mes blessures. Trouvant un cours d'eau je décidais de m'y arrêter et de nettoyer mon bandage. Après l'avoir remit en place je me préparais a reprendre la route mais j'entendis des bruits de pas venant dans ma direction. Par instinct de survis je me relevais le plus rapidement possible et alla me cacher derrière un arbre. Je jetais un oeil à qui venait d'arriver. C'était une armée ionienne je reconnaissais leur uniforme aux couleurs rouge et or représentant notre patrie. A leur tête, il y avait un homme que je n'avais jamais vu auparavant. Celui-ci jeta un coup d'oeil dans ma direction. A ce moment précis, mon cœur ne fit qu'un tour et je me collais de toutes mes forces contre l'arbre où j'étais censée me cacher en espérant qu'il ne m'avait pas vu. J'attendais de longues minutes avant de rejeter un coup d'oeil vers eux. Ne m'avait-il vraiment pas vu finalement? Je scrutais cet homme que je ne connaissais pas. Il avait une longue chevelure noire attaché en une longue tresse qui laissait s'échapper une mèche bleutée. Il portait un cache œil aux couleurs ioniennes. Et enfin sa faux dominait tout le personnage, une aura maléfique s'en échappait ce qui me donna la chaire de poule. Je ne prêtais pas plus grande attention à ses vêtements qui étaient pourtant différents de ceux de la garde. Il ne portait même pas d'armure. Se croyait-il si intouchable?

L'homme dit quelque chose a ses hommes et tous semblèrent partir dans une direction opposée a la mienne. Je me collais de nouveau a l'arbre, pensant être tranquille et je m'y laissais glisser jusqu'à ce que mes fesses atteignent le sol. La nuit étais presque là maintenant. Je repensais à Jhin. Pourquoi était-il parti subitement? La peur me reprit et je fermais les yeux pour réfléchir et me détendre. C'était à ne rien y comprendre. Il n'avait même pas essayé de me retrouver. Je m'abandonnais donc au pied de cet arbre. Subitement, j'entendis un lourd bruit métallique assourdissant s'abattre au dessus de ma tête. J'ouvris les yeux et reconnu l'homme de toute a l'heure. La lame de sa faux était plantée dans l'arbre à quelques centimètres de ma tête. Je tremblait de peur face a cet être imposant. Pourquoi était-il là? Je regrettais presque la présence de Jhin. Mes yeux se brouillèrent de larmes que je tentais de ne pas laisser s'échapper.

The Masked KillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant