Chapitre 21: I am avant-garde, you are stuck in the past

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(Je suis l'avant-garde et vous, vous êtes coincés dans le passé)

Les jours passèrent, je faisais du mieux que je pouvais pour m'occuper de mon peuple. Jhin me donnait des conseils avisés et il n'avait plus commis aucun crime depuis.

 Au départ notre relation était floue. Pourtant nous avions décider de garder tout cela secret. Malgré tout ce qu'il s'était déroulé, jamais je n'avais vu son vrai visage. Il avait le don de le cacher dans toutes circonstances, cela m'impressionnait. Mais je ne comprenais toujours pas pourquoi il se cachait.

Kayn était devenu mon garde du corps et on rigolait bien ensemble. D'ailleurs il avait été mis au courant du secret que je partageais avec Jhin par inadvertance. En effet une nuit il était rentré dans ma chambre pour me transmettre un message de la plus haute importance et avait retrouvé Jhin dans mon lit. Aujourd'hui nous en rions et nous savons que l'on peut lui faire totalement confiance. Il est loin du monstre qu'il était jadis.

Tout n'était malheureusement pas rose. Si j'avais eût besoin d'un garde du corps c'est parce que plusieurs opposants à mon régime avaient essayé de m'assassiner. Ils avaient même créer un groupe nommé les Amaranti. Bien évidemment ils se sont rapidement retrouver en prison. Je ne procédais pas comme les anciens commanditaires et j'avais aboli la peine de mort. J'avais pourtant le sentiment que tout cela n'était pas encore terminé.

J'avais changé énormément de choses. J'avais ouvert Ionia au commerce et aux échanges internationaux. Cela avait fortement modernisé et enrichi le pays. Beaucoup étaient contre ces changements et me le faisait remarquer quand j'allais à leur rencontre. C'était souvent des personnes âgées et des conservateurs ne voulant pas avancer avec leur temps. Les jeunes eux me remerciaient de leur avoir rendu la vie meilleure. Grâce à la technologie apportée, l'éducation était bien plus simple et plus accessible. La garde avait été améliorée et détenait maintenant les meilleures armes du continent. Plus personne n'oserait défier la puissance qu'était devenue Ionia.

Je me plaisais énormément dans l'Empire que j'avais bâti. La paix était revenu, le taux de criminalité était à son plus bas.

~

Un énorme bruit retentit et me réveilla. Je pris mon téléphone - cette nouvelle technologie qui venait d'être importée - et regardais l'heure: 3h18. Je regardais autour de moi, tout semblait calme. Mais un détail me troubla, j'étais seule dans ma chambre. Aucune trace de Jhin ni de Kayn. Mon regard se dirigea vers la fenêtre. Je lâchais mon appareil des mains qui se fracassa contre le sol. Le palais venait d'être attaqué et il était en feu. Je m'empressais de ramasser mon mobile. L'écran était complètement fissuré. Impossible de faire quoi que ce soit dessus. Il fallait que je sorte et que je me débrouille pour chercher de l'aide.

Jhin et Kayn avaient réellement choisi le meilleur moment pour m'abandonner...

Je pris une des armes que Jhin avait entreposé dans une pièce de mes appartements. Je vérifiais qu'elle était chargée et me mis en route vers la sortie la plus proche. Je ne pu faire un pas que des voix retentirent. Je ne les connaissaient pas. J'eus quelques bribes de leur conversation avant qu'ils ne cessent de parler:

-... ce régime.

-Oui, beaucoup trop de changements.

-Ne vous inquiétez pas c'est bientôt terminé.

D'après leur conversation ils semblaient être des Amarantis. Lorsqu'ils se dirigeaient vers la porte de mes appartements avec leurs armes, je compris que ce n'était pas pour une discussion amicale. Sans faire de bruit et tapie dans l'ombre j'attendais qu'ils entrent pour pouvoir m'enfuir. Mais ce n'est pas ce qu'il firent. Un gardais la porte pendant que les autres étaient partis fouiller. Deux choix s'offraient à moi: fuir en espérant qu'il ne me remarque pas ou l'abattre avant de prendre la fuite, ce qui attirerait indéniablement l'attention des autres.
Je décidais alors de me glisser dans son dos et une autre idée me traversa l'esprit. Je jettais mon trousseau de clé le plus loin possible vers la droite. Il se retourna et je courru vers la gauche réussissant à prendre la fuite sans me faire remarquer. Je couru de toutes mes forces. Je n'etait pas encore entrain de réaliser ce qu'il se passait.
Je ne comprenais toujours pas ce que j'avais bien pu faire de mal. Je ne comprenais pas non plus la folie meurtrière de ces hommes.

Perdue dans mes pensées, je fonçais droit sur quelqu'un. Je ne pu l'esquiver et nous nous retrouvions tous deux au sol. Je craignais que ce ne soit un autre Amaranti. L'arme qu'il lâcha dans la chute confirma mes craintes. Je me jettais dessus avant qu'il ne puisse la reprendre. Me défiant du regard il prit la parole:

-Tu crois vraiment que tu vas pouvoir faire quelque chose avec ce couteau minable? Il sortit son portable, T'aura aucune chance contre notre armée sale catin.

Sans hésitation je sorti l'arme à feu que j'avais caché dans une de mes jartelles.

-Crois moi qu'avec ça je vais pouvoir, je tirais un coup en plein dans sa poitrine. Il resta cette fois-ci cloué au sol. Je tirais également sur son portable duquel s'echappait un bip d'appel.

Je n'avais vraiment pas le choix. Ces personnes étaient devenues complètement folles. C'etait moi ou elles. Le choix était rapidement fait.

Je me rappelais de la première fois où j'avais tiré sur quelqu'un. Les remords qui m'avaient hanté une fois l'adrenaline descendue. J'ai bien cru perdre la tête.
J'avais peur de ce qu'il m'attendait désormais. Cependant je ne pouvais plus me laisser distraire. Je me relevais et continuais ma course vers l'exterieur du palais.

Par chance je pu atteindre l'exterieur facilement à l'aide d'un passage secret que personne ne connaissait. Le village était quant à lui désert. Une chose attira pourtant mon attention. Sur l'arbre cachant la sortie du passage secret, un mot était accroché. D'une main tremblante je m'en saisi.

"Retrouve moi sur la coline des Huit Lunes"

Cette coline était non loin de là. J'y avais passé de nombreux étés lorsque je fus jeune. La personne qui avait laissé ce mot devait très bien me connaître et connaître mon passé. Je me méfiais énormément mais ma curiosité prit le dessus. Je me mis en marche, l'arme à la main, attentive au moindre bruit, au moindre piège.

Du haut de cette coline se distinguait le feu rongeant le palais. Ma rage à cet instant fût aussi brûlante que ce feu. J'etais prête à tout pour défendre mon peuple et mon pouvoir.

Je cherchais la personne m'ayant écrit ce mot du regard. Mais il n'y avait rien ni personne. Soudain, une main se posa sur mon épaule. Par reflexe je me retournais et pointais directement mon arme contre le flanc de la personne en face de moi. Lorsque je levais mon regard, je n'en cru pas mes yeux. Mon père se tenait droit devant moi, revenu tout droit du royaume des morts.

The Masked KillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant