Chapitre 18: There is nothing for me, but this (Jhin's point of view)

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(Il n'y à rien d'autre pour moi, à part ça
Point de vue de Jhin)

Je l'aperçois... elle est dans ma ligne de mir... J'appuie sur la détente... Une explosion aux mile et unes couleurs emplit la nuit noire.

C'était ainsi que j'avais choisi ma quatrième victime, c'est-à-dire par fortuite dans l'un des nouveaux villages que je visitais. Elle gisait sur le sol, je n'avais atteint que sa cuisse. Je regardais le sang couler de sa plaie béante, tandis qu'elle se retournait pour apercevoir qui était l'auteur de ce crime. Lorsqu'elle me vit, je pris plaisir à scruter son visage se décomposant d'une part par la douleur et de l'autre par la terreur. Je m'approchais d'elle et sans même lui laisser l'occasion de crier ou de parler, je finissais le travail de ma plus belle arme avant de me diriger vers un nouveau village.

Explosions, couleurs, sang, joie, applaudissements, révérence et le spectacle s'achève!

~Quelques heures auparavant~

Au matin, après les événements s'étant déroulés avec Amara, je retrouvais sous la porte de mes appartements une enveloppe cachetée. Je savais d'ores et déjà qu'elle provenait de Néron. La lame de l'ouvre lettre effleura mon pouce, de fines gouttelettes de sang perlaient sur l'enveloppe immaculée. Cette légère contusion se referma aussitôt, ne laissant plus qu'une autre cicatrice. Néron me priait de le joindre pour le déjeuner : cette invitation courtoise dissimulait ses véritables intentions; il ne pouvait pas me duper.

Je commençais alors à me préparer, contraint d'enfiler les nouvelles affaires que Néron m'avaient prêtées. Mon vieux masque me manquait, je devais désormais porter ce misérable foulard blanc ne dissimulant plus que le bas de mon visage. Je n'aimais pas particulièrement que le monde puisse voir mes yeux et encore moins les nombreuses cicatrices que je possédais.

J'arpentais les longs couloirs du palais tandis que mes pas raisonnaient plus fort qu'à l'accoutumée. L'atmosphère était lourde et pesante. Mon arme dissimulée sous ma cape, je me préparais au pire, connaissant les fourberies dont Néron était capable.

J'arrivais enfin dans la salle à manger, Néron était tranquillement assis en bout de table. Je pris place, en silence. Deux bons mètres devaient nous séparer. Aucun de nous ne semblait vouloir prendre la parole et la tension était à son paroxysme. Je posais les yeux sur le buffet me faisant face, une coupe en cristal était posée devant moi. Celle-ci renfermait un magnifique liquide rougeâtre semblable à du sang. La table était généreusement ornée; un poulet rôti était disposé dans un plat en argent accompagné de pommes de terres dorées. L'odeur embaumait la pièce et emplissait mes narines malgré le foulard que je portais sur le visage. Au centre de la table, se trouvait un énorme fraisier ainsi qu'un sublime gâteau au chocolat.

Subitement Néron prit la parole et m'invita à boire une gorgée de ce qu'il disait être son meilleur vin. Je restais méfiant quant à ses intentions, il était bien trop calme après tout ce qu'il s'était passé. Je ne répondis pas à sa proposition et prit la parole à la place:

- Quelle est la véritable raison pour laquelle tu m'as-tu convié, Néron ?

- Ne feins pas d'être ignorant, Jhin. Si tu es ici, c'est bel et bien pour discuter de la petite escapade d'Amara hier soir.

La colère fit son apparition et malgré moi je brisais le verre que je tenais en main. Le liquide pourpre se répandit sur la nappe se mélangeant à mon propre sang. Le sourire qu'arpentait Néron ne fit que me mettre encore plus hors de moi. Je me contenais tant bien que mal. Je savais au fond que j'étais en tort mais je ne voulais pas montrer de faiblesse face à cet homme abject qui prenait plaisir à repousser mes limites.

- Tu sais qu'elle m'appartient désormais, n'est-ce pas ? poursuivit-il.

Je ne répondis rien à cette remarque, je n'en avais pas réellement conscience, mais je ne supportais pas cette idée. Idée qui malgré moi était vraie. Après tout, ils étaient mariés, même s'il ne s'agissait que d'une contrainte imposée.

Le rire de Neron brisa le silence qui c'était installé.

-Je prendrais les mesures nécessaires pour que tu ne puisses plus jamais poser les yeux sur elle. En plus je ne vois même pas ce qu'elle peut trouver à un monstre comme toi.

Il insista sur le mot "monstre". À ce moment là, je ne me contrôlais plus. Je me levais et en un instant je saisis son cou en le poussant contre la vitre qui se brisa au contact de son dos. En traversant la vitre nous tombions quelques étages plus bas. Neron poussa un gémissement de douleur tandis que j'étais au dessus de lui, ruant son visage de coups de poings.

Je profitais de cet instant , sous le regard de nombreux villageois intrigués, pour dégainer mon arme. À peine avais-je eut le temps de pointer mon canon vers lui, qu'il me frappa d'un violent coup a la figure. Je tombais sur le sol et tirais un coup aléatoirement. Une masse tomba et lorsque je dirigeais mon regard vers celle-ci ce n'était qu'une villageoise. Elle se vidait de son sang prise de nombreuses convulsions. Je fronçais les sourcils agacé de ne pas avoir touché Neron.

Il profita d'un moment d'inattention pour saisir mes poignets, me collant au sol. Il serra si fort que mes os cédèrent sous sa pression . Une grimace de douleur m'échappa tandis que son sourire me mettait réellement hors de moi. Je n'avais plus qu'une envie: le tuer.
Son poids m'immobilisait. Et il m'était donc impossible de bouger.

-Je te bannis de cette cité. Si je te revois encore une fois ici, je te jure que je te ferais rôtir sur le bûcher ! Hurla-t-il.

Neron était hors de lui. Je le voyais dans son regard malgré son sourire, il avait peur. Il voulait que je sois le plus loin possible de lui. J'étais presque sûr qu'une fois que je serais parti il renforcerait sa garde personnelle et il n'en dormirait plus la nuit. Tout cela parce qu'il ne savait pas comment me tuer réellement, il me laissait m'échapper. Il ne connaissait pas mon point faible, et celui-ci n'était sûrement pas le feu.
Je lui donnais un dernier coup de genou afin qu'il me libère de son emprise. Les os de mes poignets se fixèrent instantanément et la douleur s'en alla. Je défiais Neron du regard une avant-dernière fois, car la prochaine fois que je le ferais, je savais pertinemment que j'allais le tuer.
Je me retournais sans dire un mot et me mis en marche vers l'horizon. Je tentais de rester calme. Pourtant mon instinct n'était pas en accord avec esprit. Il fallait que je tue. Je ne comprenais pas moi même la rage qui m'animait. Je voulais assassiner le monde entier.

C'est ainsi que je tuais quatre personnes dans chaque village que je visitais. Bien sûr je n'oubliais pas la mise en scène. Toute mes scènes de crimes étaient parfaites. Aucune n'était laissée au hasard pour que l'on sache que Jhin était bel et bien de retour à Ionia.

Villages après villages, après plusieurs jours de marche et de meurtres sans répit, j'arrivais enfin vers l'endroit où je voulais me rendre: la tanière de l'ordre de l'ombre cherchant Kayn.

The Masked KillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant