Chapitre 19: I orchestrate death

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(J'orchestre la mort)

Plusieurs jours étaient désormais passés depuis le banquet. Je n'avais pas arrêté de penser au visage de Kayn. Il n'y avait aucun doute possible, c'était bel et bien lui que j'avais aperçu.

Jhin quant à lui avait été porté disparu. Je n'avais pas le droit de le voir, mais je savais pertinemment qu'il n'était plus au palais. J'avais entendu les gardes discuter des nombreux meurtres dans la région. J'avais tout de suite compris ce qu'il c'était passé. Néron l'avait bannit. Les crimes de celui qu'on surnommait le "démon doré" avaient reprit de plus belles. Et cela ne laissait pas la population indifférente. J'entendais parler de conspiration, de mensonge, de machination... Les habitants de ce pays n'avaient plus confiance en son empire et encore moins en son empereur. Ils le faisaient bien comprendre.

Les gens se réunissaient chaque jour, au crépuscule, armés de torches et de fourches, certains avaient même un panier rempli de tomates bien mûres afin des les jeter contre le palais. Ils venaient manifester en hurlant: "À bas l'empereur et sa femme !" sous nos fenêtres. Moi je ne faisais qu'assister, impuissante, à cette situation.  Je savais que leur haine était justifiée, un monstre qui décimait les populations venait d'être lâché dans la nature; tandis que tout le monde le pensait mort. J'aurais sûrement réagis pareil autre fois.

Plus les jours passèrent plus je prenais conscience que j'étais seule. Je n'avais pas prévu ce qu'il allait se passer. Et ce peuple en colère... Le plan de Jhin semblait avoir sombrer dans les plus profonds océans d'Ionia. Une autre façon pour dire qu'il était tomber à l'eau. Je ne pouvais rien faire avec mon statut d'impératrice. J'étais tout aussi inutile qu'avant. Je priais pour me réveiller un jour de ce cauchemar qui était mien. Je savais que la fin approchait inexorablement. Lorsque cette foule allait passer nos grilles et nos murs... Nos têtes seraient au bout de leur fourches.

La radio, ma seule compagnie de ces sombres jours, ne faisait que m'apporter de mauvaises nouvelles. Le monde était devenu complètement fou, et plusieurs témoignages affirmaient avoir aperçu le démon doré. La censure ne faisait plus son travail, et le peuple laissait de plus en plus s'exprimer son mécontentement et son envie de renverser l'empereur. Des messages de haines étaient déversés à longueur de journée. Je n'en pouvais plus. Je finis par m'endormir dans la crainte de cet avenir incertain.

~

Je me réveillais doucement en pensant à ce que j'allais faire de ma journée. J'étais lassée de rester enfermée dans mes appartements. Je me suis donc mise en tête de me balader dans le palais. Je n'en connaissais pas son intégralité et malgré les interdictions que j'avais de me promener dans certains endroits, je décidais de braver l'interdit par ennui. 

Je savais pertinemment  que j'étais dans les quartiers de Néron. Cependant je rentrais dans chaque pièce que je trouvais sur mon chemin. Il n'y avait rien de bien intéressant. Une pièce remplie d'armures et d'épées avait pourtant attisé ma curiosité.  Sur une étiquette on pouvait lire "Artillerie utilisée face à l'invasion Noxienne". Cette invasion était d'ailleurs assez récente, lorsque j'étais petite, mon père me racontait comment notre pays avait réussit à repousser les noxiens. Malgré que l'invasion fut repoussée, nos vies avaient considérablement changé. Noxus nous avait apporté de nouvelles choses, telles qu'une technologie qu'on n'aurait jamais pu imaginer il y a de ça dix ans.

Pour moi cette invasion avait été une bonne chose, elle avait réussi à bousculer l'esprit arriéré de certains et avait fait bouger les choses vers l'avenir. Notre empire avait fait un pas en avant. J'aurais aimé que cela continue, mais Ionia après avoir triomphé, s'est renfermée sur elle-même encore une fois. Coupée du monde elle ne voulait plus rien entendre. Siégeant à la tête de l'empire je ne savais pas pourquoi Néron refusait de communiquer avec l'extérieur et préférait fermer et sécuriser ses frontières. 

The Masked KillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant