Chapitre 8: Behind every mask is another mask (Jhin's point of view)

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(Derrière chaque masque se cache un autre masque, [point de vue de Jhin])

Je regardais Amara partir, sans rien y faire. Que pouvais-je faire? Elle appartenait a ceux qui ne comprenaient pas mon art désormais. Je dépouillais les cadavres de leurs richesses avant de descendre du bateau à mon tour. Je ressassais pourtant encore et encore toutes les paroles qu'elle m'avait dites. Que m'arrivait-il? Je levais mon regard vers le ciel nuageux. De fines gouttes de pluies s'en échappèrent et tombèrent en faisant de petits cliquetis contre mon masque. Une certaine mélancolie s'empara de moi. Je fus déçu de mes compétences, de ma représentation. Pour la première fois de ma vie, je ne ressentais pas ce plaisir et cette puissance après l'un de mes spectacles. Je marchais inconsciemment dans les rues grises et sombres de Noxus. L'insalubrité et la solitude y régnaient. Que diable faisais-je dans un tel endroit? Il n'y avait rien d'inspirant. Mon art s'était perdu dès lors que j'avais quitté Ionia. Je regardais les seules personnes présentes sur les trottoirs, de pauvres sans-abris vivants en bas de luxueux gratte-ciel. Voilà ce qu'était Noxus. Un pays où seul l'argent comptait. Le taux de criminalité ici, était d'ailleurs le plus fort de tout Runeterra. J'enlevais mon masque. Il ne me servait plus vraiment maintenant que mon art s'était éteint. Je le gardais tout de même dans ma main ne voulant pas m'en débarrasser aussi facilement. Il faisait parti de moi, de ma vie, si je le jetais, je jetais également une partie de moi même. Je rentrais m'abriter de la pluie, qui devenait de plus en plus abondante, dans un bar. Mes pensées se tournèrent vers Amara. Que faisait-elle? Etait-elle a l'abri? Je pris place au comptoir et me résolu a commander un café.

-T'es pas du coin toi! Ça se voit! T'as de quoi payer au moins?

Je déposais quelques pièces sur le bar, tout en ignorant les dires de cet homme au visage rouge bien garnie. Tout semblait indiquer qu'il était ivre. Comment pouvait-on laisser un employé travailler dans un tel état? Ce pays devenait de plus en plus grotesque à mes yeux. Mon café arriva finalement. Je le bus d'une traite.

-Savez-vous où je peux trouver une auberge? Demandais-je au serveur.

-Oh! Mais c'est qu'on vient de Ionia! Tiens donc! Ici, mon cher monsieur, ce sont des hôtels! Et il y en a un au coin du boulevard principal sur la droite en sortant d'ici! Prononça l'homme d'une voix railleuse.

Je m'échappais au plus vite de cet endroit et me dirigeais vers la direction indiquée. Le soleil commençait sa descente dans le ciel. L'endroit décrit par le serveur n'était autre qu'un cul-de-sac qui ne donnait sur aucun boulevard et sur aucun hôtel. Je m'étais fait avoir... et en beauté! Une rage s'empara de moi, je remis mon masque en place et comme au bon vieux temps, je décidais de tuer pour me venger. Il n'aurait pas le droit a mon art. Ce pays n'aura pas ce privilège! Je préparais mon arme tout en me dirigeant droit vers le bar d'où j'étais sorti. En y entrant les regards se retournèrent vers moi. Qu'est-ce que j'aimais ce sentiment! Pourtant le barman se mit a rire, puis l'ensemble des personnes présentes le suivirent. Fou de rage, j'abattais le premier se trouvant sur mon chemin. Il tomba au sol et des cris s'en suivirent. C'était maintenant à mon tour de rire. Je tuais chaque personne présente ne laissant plus que cet ivrogne qui se réfugiait derrière son comptoir pensant que cela lui sauvera la vie. Quel idiot! Je fis le tour de la pièce jusqu'à arriver derrière lui. D'une main je le soulevais pour le remettre sur pieds. Il se retourna vers moi, je l'attrapais par le col le forçant a me regarder. De ma main libre, j'enlevais mon masque.

-Voilà ce que cela fait de mentir... Ordure que vous êtes! J'espère que vous pourrirez en enfer! Je ne reconnaissais plus ma voix tellement elle était emplie de colère.

Je le relâchais et le regardais courir assez loin. Lui donnant l'espoir qu'il pouvait survivre. Mais... Personne ne survit à Jhin... Je tirais, de mon arme la plus précise, une balle droit dans son cœur. Je le regardais tomber par terre puis dans sa lente agonie, je l'observait donner son dernier souffle. Un sourire illumina mon visage. Je me sentais extrêmement apaisé. Je replaçais mon masque et sorti de ce taudis. La nuit s'était bel et bien installée.

~

Couvert de sang j'errais dans les rues obscures ne sachant pas où aller. Les rares individus qui passaient n'osait aucunement croiser mon regard. J'en venais à me demander ce qu'ils craignaient le plus: Que ce soit mon sang ou celui d'un autre? Les noxiens n'étaient pas connus pour leur hospitalité mais plutôt pour leur barbarie et leur égoïsme. Cela se ressentait même dans l'atmosphère de cette petite ville littorale. Une société encore plus dépravée que celle d'Ionia existait donc bel et bien. J'avais souvent entendu des histoires à propos de Noxus. Elles étaient si choquantes que je n'osais y croire jusqu'à aujourd'hui.

En continuant de me promener dans les rues de la ville, des cris et des rires m'interpellèrent. J'avançais en direction des bruits. Très vite je reconnus la douce voix aiguë d'Amara, elle criait de toutes ses forces. Je me mis a courir, comme si ma vie en dépendait. J'arrivais dans une petite ruelle où 4 silhouettes se distinguaient au loin. Plus je m'approchais, plus je comprenais la situation. Amara était au sol, elle tentait de se débattre, mais elle ne pouvait rien faire face aux quatre hommes qui la retenaient, voulant sûrement la violer. Je n'hésitait pas une seconde de plus et sortis mon arme. L'un d'eux m'avait remarqué. Il criait je ne sais quoi aux autres qui se levèrent, tout en dégainant une arme. Je tirais mon premier coup, un homme s'effondra tendis qu'un autre me tira une balle dans la poitrine, juste au dessus de mon cœur. Je ne sourcillais pas, je continuais de tirer jusqu'à ce que les quatre hommes soient au sol et ne bougent plus. Lorsque le calme fut revenu, je m'effondrais a mon tour. La douleur était atroce. Ma respiration devenait saccadée. J'arrachais la balle en enfonçant mes doigts dans ma plaie. Je me sentais un peu mieux. Je me rapprochais alors doucement d'Amara. Elle sanglotait, repliée sur elle même. Je ne savais pas quoi faire, une étrange émotion m'animait en la voyant aussi démunie. De la pitié, de la compassion? Je ne savais pas, mais tout ce que je pouvais faire était de l'étreindre contre moi. Elle était presque dévêtue et était blessée à de nombreux endroits. Comment avais-je pu la laisser seule? Je m'en voulais de ne pas avoir essayé de la rattraper. Je ne devais pourtant pas laisser des sentiments pénétrer mon cœur. Je décidais de vider mon esprit et de venir en aide a Amara. Je la recouvrais de ma cape pour qu'elle puisse contrer ce froid. Je me demandais parfois pourquoi je me donnais tant de mal a la protéger. Elle reniflait, essayant de se calmer.

-Merci... j'ai été... vraiment... idiote, réussit-elle enfin à articuler entre deux sanglots.

-Ne t'en fait plus, me contentais-je de répondre.

Elle porta son attention sur la plaie à ma poitrine, d'où s'échappait un coulis de sang. Elle se remit a pleurer de plus belles.

-Vous allez mourir? me demanda-t-elle le regard embué de larmes.

-Non, bien-sûr que non... Jhin ne meurt pas aussi facilement! riais-je.

Je me relevais en la prenant dans mes bras. Elle essuya ses larmes avant d'ajouter:

-Je peux marcher, je vous assure.

Je la reposais sur le sol. Elle s'agrippa à mon bras et nous marchions en direction d'un hôtel que j'avais repéré un peu plus tôt dans la soirée.

~

Pour ne pas paraître bizarre, j'avais enlevé mon masque avant de rentrer dans l'hôtel. Évidemment, Amara n'était toujours pas autorisée à voir mon visage. Elle se cachait toujours dans mon dos telle une enfant. Après avoir pris une chambre, je remis mon masque en place. Nous montions au troisième étage. En ouvrant la porte, je découvris une chambre minuscule ne comportant qu'un seul lit. Tout cela n'avait rien à voir avec les grandes auberges de Ionia. Je fus déçu mais j'y m'y attendais en quelques sortes. Je calmais mes nerfs et allumait la télé qui était accrochée au mur. Amara s'en alla directement dans la petite salle de bain qui était raccrochée à la chambre. Tendis qu'elle était à la douche et que je tentais de me faire un bandage pour ma blessure, je mis la chaîne d'information. Je constatais avec effroi qu'ils ne parlaient que des crimes que j'avais commis. Je devais absolument empêcher Amara de voir ça.

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