Chapitre 19- Joy

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Baekhyun: Je ne sais pas si tu m'as bloqué. Si tu ne l'as pas fait, tu es incroyable au pieu. Ton corps est une bombe. Je veux te revoir. Au lit, en dehors du lit, au travail. Peu m'importe. 

J'aime faire semblant d'être imperméable à ces choses banales, les sentiments. Que rien ne peut me faire dévier de ma route. Mais en regardant cette fille toucher le bras de Baekhyun, la jalousie qui m'étreint fait voler en éclat mes idées sur la musique. 

Je veux aller voir cette fille, pour lui mettre sous le nez ce message qu'il m'a envoyé ce matin. 

Tu vois, il est à moi. Je le lui hurlerais avant de l'emmener de force. 

-Sooyoung, on dirait que tu hésites entre trucider Hyunae ou coucher avec Baekhyun. Les deux sont interdites au sein de l'agence. 

Yeri me rit à l'oreille. 

Hyunae? Son nom rejoint directement ma liste de trucs à brûler. 

-Je n'ai pas le temps pour ça, je murmure. 

Je ne sais pas si je parle à Yeri ou à moi. Aux deux sans doute. 

-Comment définis-tu ça? Ton obsession soudaine pour Baekhyun ou ton refus maladif de prendre du bon temps? 

-Si ton sourcil remonte encore un peu sur ton front, il va rejoindre l'implantation de tes cheveux. Voilà ma réponse, qui n'en est pas une. 

-C'est ta présence qui déclenche chez moi ces tics bizarres. 

Yeri remue ses deux sourcils. 

Hyunae est en train de poser sa main sur le bras de Baekhyun pendant qu'il doit certainement écouter des bêtises qui sortent de sa bouche. 

-Est-ce que tu vas passer toute ta journée à mater le spectacle Hyunae/ Baekhyun, ou bien est-ce qu'on va manger? 

Même leurs noms ne sonnent pas bien ensemble. Leur pseudo de célébrité donnerait Baeknae ou Hyukhyun, et les deux sont nazes. Le mien et celui de Baekhyun sonnerait "Baekyoung" ou "Soohyun". J'ai l'impression d'être un pigeon. Pourquoi flirt-il avec cette fille alors qu'il vient de m'envoyer un message. 

-Allons manger, je grommelle, mais mes jambes me poussent dans une direction qui n'est pas celle de la cafétéria. 

-Tu sais que la cafet est à notre gauche? demande Yeri d'une voix qui essaie d'être la plus douce possible.

Je marque une pause, mais c'est trop tard. Baekhyun lève la tête et me repère. Je peux sentir la chaleur de son sourire d'ici. 

Et merde, c'est une erreur. Il y a trois nuit, c'était aussi une erreur. Se diriger vers eux comme une petite-amie jalouse, c'est évidemment une erreur. 

J'attrape le bras de Yeri et je fais brusquement demi-tour. 

-Je suis affamée. Allons manger. 

Elle trotte à mes côtés en essayant de ne pas se tordre les pieds. 

-Je me demande bien ce qui t'a poussé à aller vers eux. 

Comme si elle ne le savait pas. Mais avant que je ne puisse lui répondre, Baekhyun apparait à ma droite. 

-Ya pas le feu, il dit. 

Yeri s'immobilise. 

-Dieu merci, tu nous as rattrapées. 

Elle passe sa main sur son front en prenant un air mélodramatique. 

-Je ne suis pas faite pour faire des efforts en extérieur. 

-Arrête ça Yeri! je siffle du coin de la bouche. 

Elle sourit sans vergogne. 

-Je rentre pour te garder une place. Rejoins-moi quand tu as fini. 

Puis elle se penche pour taper sur le biceps de Baekhyun. 

-Tu es le bienvenu si tu veux te joindre à nous. 

Quelqu'un se met à gronder. J'espère que tout le monde croit que c'est mon estomac, mais vu le grand sourire de Yeri et le petit sourire satisfait de Baekhyun, je sais que je suis démasquée. Au moins Baekhyun a la décence d'attendre que Yeri se soit éloignée pour ouvrir la bouche. 

-Tu ignores mes messages? 

-Il n'y en a qu'un. 

J'ai le regard obstinément fixé au loin. 

-Mais il compte quand même, non? 

Je n'ai même pas besoin de regarder pour savoir qu'il sourit. Je le sens dans chacun de ses mots. Nous restons ainsi un certain temps, aucun de nous parle. Je suppose qu'il me regarde, alors que moi, je regarde partout sauf lui. Finalement, je trouve le courage de lui faire face. 

-Il faut que tu manges. Que dirais-tu si je te portais ton sac en t'accompagnant à la cafétéria? 

Je ne me sens pas capable de répondre à ce qu'il vient de dire. A la place, je lui laisse porter mon sac. Nous faisons quelques pas en silence, avant que je ne me sente obligée de lui demander:

-Rien ne te choque? 

Il secoue la tête et remonte la lanière de mon sac plus haut sur son épaule. 

-Si, plein de choses, mais j'essai de ne pas me laisser déprimer pour elle. C'est une perte d'énergie. 

-Cite-m'en une. Une chose embarrassante. Un défaut. Un truc qui te dérange. 

-Quand tu ne me rappelles pas, ça me dérange. 

-Ce n'est pas embarrassant. 

-Tu m'as rembarré. Tu peux bien admettre que ça me gêne plus qu'autre chose. 

-Nous avions bien fait l'amour, tu savais donc que j'aurais recommencé si les circonstances avaient été différentes, je me défends. 

-Ok, alors ce qui m'agace c'est ce mec à l'hôpital. La manière dont il t'a traité, j'ai détesté ça. Je déteste l'idée que tu vives comme ça et je suis content que tu réussisse à t'en sortir, parce que c'est ce que tu es en train de faire n'est-ce pas? Tu vas bientôt sortir de là-bas? Je ne veux pas te distraire dans ce que tu comptes faire, mais je veux bien rester avec toi jusqu'à ce que tu ailles mieux. 

Mon coeur bat très fort dans l'espace qui nous sépare, cet espace qu'il fait disparaître en s'avançant. 

-Je ne sais pas si j'irai mieux , je soupire. En fait je ne sais rien du tout sur mon état de santé. Je. . . Je préfère ne pas en parler ici, mais si tu veux on pourra en discuter plus tard quelque part. La seule chose, c'est que je ne sais pas si, après te l'avoir raconté, je voudrais partager ce passage de ma vie avec toi. 

Mes joues se mettent à chauffer sans raison. 

-D'abord tu me raconteras et puis on verra ensemble si tu veux ou pas que je te soutienne. Mais peu importe ta décision, je serai là pour toi si tu en as besoin. Tu sais que tu peux me faire confiance. 

My secret saviorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant