Chapitre 17- Baekhyun

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-Quels genre de personnes restent ici? demande Xiumin en s'asseyant à une table de la cafétéria.

-Des malades, que ce soit physique ou mental. répond Kai. Ça me semble logique.

Peu importe ce qu'ils disent, mon regard reste fixée sur Joy, comme si un lien visible me relié à cette fille sublime.

-Ca va? me demande Kai. Tu as l'air emmerdé.

Je respire un bon coup.

-Ouais, désolé, je pensais au groupe.

Il gobe ça.

-Ce qui nous arrive rendrait n'importe qui furieux. Allez. Buvons un coup et oublions les répétitions.

Je hoche la tête distraitement, je suis totalement hypnotisé par le dos de Joy. Elle semble parler avec la femme derrière le comptoir, enfin discuter. . . Joy n'a pas l'air très contente. Puis, après ce qui semble être un défaite contre la dame, elle se dirige vers nous.

-Qu'est-ce qui vous ferait plaisir, les garçons?

Sa voix est à peine audible.

Je me rend bien compte qu'elle a l'air malheureuse. Pas besoin d'être un génie pour savoir qu'elle est gênée, et je ne sais pas comment faire pour lui dire qu'elle n'a pas à s'inquiéter.

-Juste des cafés, commande Xiumin.

-Tout de suite.

-Merci.

Joy disparait avec un sourire crispé sur les lèvres.

-J'ai l'impression de la connaitre, lâche Xiumin. Pas vous?

Je hausse les épaules.

-Je ne sais pas.

Kai se retourne pour l'étudier.

-Laissez tomber, on ne la connait pas cette fille.

Pendant la demi-heure qui suit, nous nous contentons de discuter en sirotant notre café et nous n'avons toujours pas de nouvelle de notre ami. Peut-être qu'il est vraiment blessé.

-Combien ça coûte, une fille comme toi, demande une voix derrière moi.

-Je ne suis pas une pute.

Mes épaules se contractent en entendant la voix de Joy. Quand je me retourne sur ma chaise, je me rends compte qu'un groupe d'hommes sont là et la matte. Des patients qui n'arrivent pas à dormir, sans doute.

-Mais tu le ferais si le prix était valable, poursuit un de ces tarés.

-Non, je ne suis même pas serveuse ici. C'est mon infirmière qui m'a demandé de l'aider un peu.

De là où je me tiens, je peux apercevoir la tension de ses frêles épaules.

L'enfoiré ironise.

-Et si j'ai envie d'autre chose que d'un verre?

-Crois moi, tu jetterais ton argent par la fenêtre. Vous désirez autre chose?

-Chérie, je veux juste que tu. . .

Ca y est, j'en ai assez.

J'aperçois la confusion dans les yeux de Kai lorsque je repousse ma chaise et que je m'avance à la table de cet imbécile.

-Elle a dit non, je gronde.

L'imbécile en chef me lance un sourire satisfait.

-Elle fera ce que je dis, mon pote.

Je croise les bras sur ma poitrine et je répète:

-Elle t'a dit non.

Du coin de l'oeil, j'aperçois Joy qui recule.

-Tu viens d'où? Occupe-toi de ce qui te regarde ou je. . .

Les pieds des chaises derrière moi grincent sur le sol et le taré se recroqueville sur son siège quand Xiumin et Kai en colère le surplombent.

-Tu vas quoi? je demande, sourcil levé.

-Rien, il grommelle.

-C'est bien ce que je pensais.

Les garçons et moi nous réinstallons sur nos chaise.

Je m'aperçois un instant que Joy est déjà au milieu de la pièce. Elle se tourne brièvement pour regarder notre table. Quand nos regards se croisent, il y a de la tristesse dans le sien.

Je ne peux pas m'en empêcher, je chope mon téléphone et lui envoie un court message.

Moi: désolé pour ça.

Je n'attends pas de réponse, alors quand mon téléphone vibre trois minutes plus tard, je suis complètement abasourdi.

Joy: Tu m'as suivie jusqu'ici?

Ca me prend une minute pour récupérer mes esprit. Je bois mon café, je respire un bon coup et lui réponds:

Moi: On se retrouve aux toilettes?

Joy: 5 minutes.

Pendant les quatre minutes qui suivent, je dois me forcer à ne pas regarder mon téléphone. Ou bien mettre le chronomètre en marche. Quand je me lève enfin, je suis tendu.

-Je vais pisser, je marmonne.

Je me faufile le long de la pièce pour rejoindre les toilettes.

-Alors, tu l'as fait ou pas?

Je fais volte-face en entendant la voix de Joy. Elle me juge, les bras serrés contre sa poitrine.

-Te suivre, tu veux dire? Non.

Elle me dévisage pendant quelques secondes avant de dire:

-Ok, je te crois.

Puis elle fait demi-tour.

-Sooyoung. . .

-Qu. . . quoi?

Quelque chose fond en moi quand j'entends la fêlure dans sa voix. Elle me tourne le dos. A l'instant où je l'atteins, j'attrape doucement son bras pour la faire se retourner.

-Sooyoung?

Je parle d'une voix douce, rassurante.

Elle déglutit.

-C'est ici que je vis ces derniers temps.

Je hoche lentement la tête, comme pour approuver.

-C'est ici que tu vis.

-C'est tout? Tu n'as rien à dire à ce sujet? Tu ne me menaces pas d'aller en parler à tout le monde, aux médias? Que tu pourrais gâcher ma carrière?

Je caresse son épaule.

-J'imagine que tu as une raison de vivre ici. Que ce soit mental ou physique. Qu'est-ce que tu veux que je dise de plus?

Mais je sais à quoi elle s'attendait. Que je la menace de tout révéler.

Mais je ne suis pas comme ça.

Elle continue à m'observer, jusque'à ce que finalement, un petit sourire apparaisse sur ses lèvres.

-J'attends le moment où tu viens me dire que tu n'as pas l'habitude de venir ici, que tu n'es pas malade et qu'aucun d'entre vous n'est blessé.

-J'ai dû emmener un ami.

-Ok, ok. Je devrais. . retourner à la cafet.

-Tu es surveillée quand tu es ici?

-Ouais, par mon infirmière. Elle ne veut jamais que je sorte.

-Et elle arrête de te surveiller vers quelle heure?

-Elle finit le travail à deux heures.

-Tu veux te balader un peu quand elle ne sera plus sur ton dos?

Elle ne répond pas tout de suite. J'attends, je retiens mon souffle, en espérant qu'elle. .

-Oui. 

My secret saviorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant