JOUR 6 | 2/2 - Le lourd fardeau d'une princesse

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NB : Seconde partie du Zelda botw AU ! Comme lors du premier chapitre de ce two-shot, des connaissances de l'univers de Zelda botw sont appréciées, mais pas impérativement requises selon moi. Des spoiler du jeu peuvent également être présents. 

Un grand merci à ma bêta-lectrice :)

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Sous-titre : La fin du destin

Lumine.

Des yeux dorés, des cheveux blonds soyeux, et un caractère bien trempé. Il était clair qu'elle était têtue au vu de comment elle s'opposa à son père le roi en essayant de rejeter vainement l'ordre qui lui était assigné d'avoir un garde du corps.

Toutefois, elle n'eut pas le loisir de résister plus longtemps avant que son père ne la force. C'est à partir de ce moment que je devins son fidèle serviteur et garde du corps, devant me fondre dans l'obscurité composant son ombre pour le besoin de ma mission. Cependant, dès l'instant où nous quittâmes le faste de la salle du trône, je fus rejeté continuellement. Son comportement envers moi pouvait paraître enfantin au début, comme une jeune personne en quête d'un nouvel ami pour jouer à cache-cache à travers le château, parcourant les geôles, traversant les salles de banquet, s'enfermant à double tour dans ses appartements, et j'en passe. Cela aurait pu être amusant pour d'aucuns, mais une nuance majeure était toutefois à apporter : elle avait dans l'optique de me semer définitivement. Par chaque regard en coin qui m'était adressé avec une pointe infime de fureur en eux, par chaque geste qu'elle faisait à mon encontre qui était empli d'un dédain à peine caché, je compris bien vite que je n'étais pas le bienvenue derrière elle, et encore moins à ses côtés.

Une princesse capricieuse et arrogante, forcée de courber l'échine face à son père le roi, que l'adolescence se développant en elle ne tolérait que parce qu'elle y était intrinsèquement obligée, voilà ce que je pensais au début où je la côtoyais. Toutefois, d'ordinaire trop perspicace pour mon propre bien —ce qui me permettait de lire avec aisance les coups de mes opposants— il me fut aisé de mettre en relation toutes les informations que je grattais au fil des jours à la pourchasser à travers le palais pour le bien de ma mission.

Un menton insuffisamment levé pour faire honneur au titre de princesse que l'étiquette et le sens commun exigeaient, des épaules bien que frêles, contractées à outrance, un regard baissé à chaque fois qu'elle croisait la moindre personne au château ; le tout ajouté au fait qu'elle était dépeinte comme une princesse incapable et ratée par ces mêmes personnes vivant à la cour —que ce soient des nobles, des servantes, voire même les simples gardes—, la déduction était facile à faire.

Elle était méprisée et dénigrée de tous, peu important à quel point elle s'investissait pour éveiller son pouvoir.

À partir de ce moment, l'image de la jeune princesse égoïste et arrogante céda la place au cliché de la jeune demoiselle en détresse. Elle ne me rejetait pas par fierté ni même par suffisance, elle me rejetait pour ne pas qu'une personne qui —elle le croyait— la méprisait, ne la colle contre son gré pour le besoin de sa mission.

Elle me repoussait pour se complaire dans la solitude, mais il était évident que son cœur aspirait à une délivrance de ce cercle vicieux qui l'avait emprisonnée de longue date. Chaque regard de dédain au début, puis d'impassibilité qu'elle me lançait, laissaient sans cesse filtrer une étincelle de désespoir mêlé à ce qui s'apparentait à une légère et subtile touche de joie. Cette princesse qui ne me laissait pas approcher, céda minimement —bien qu'à contrecœur— en m'autorisant à faire mon travail en la surveillant depuis un mur à l'opposé d'elle dans la pièce où elle méditait.

FR | Chilumi Week Summer 2021 [18-24 Juillet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant