Première conférence

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Je me réveillai en sursaut en entendant marteler à ma porte, et gémis en reconnaissant la voix de Marc crier à travers la porte :

– Princesse, mais que faites-vous ?! Vous devez vous entraîner avant votre conférence de presse !

Je soupirai, remarquant sans surprise que Matthieu était déjà parti. Je me doutai bien qu'il allait se renfermer dans sa coquille...

– J'arrive tout de suite ! criais-je à Marc.

Je me préparai en vitesse, et sortis de ma chambre en coup de vent. Marc m'attendait, les bras croisés sur la poitrine. Julian était de garde devant ma porte, avec un autre garde que je ne connaissais pas. Je les saluai avant de suivre Marc d'un pas rapide jusqu'à la salle de conférence, et Julian m'adressa un petit sourire.

Je suppose que je pouvais dire adieu à mon petit déjeuner...

J'étais plus que mal barrée : je n'avais pas du tout touché à mon discours, et n'avais dormi que quelques heures cette nuit. De plus, j'étais inquiète pour Matthieu, je voulais voir comment il allait.

Je demandais à Marc une petite heure pour me préparer, il m'accorda trente minutes. 

Typique de Marc.

J'utilisai au mieux cette demi-heure pour organiser mon discours, le structurer, veillant à évoquer tous les points indiqués par Marc la veille. Quand il revint, j'étais légèrement plus préparée et nous commençâmes à nous entraîner, jusqu'à ce qu'il juge cela « acceptable ».

À ce moment-là, mon estomac criait famine et je n'avais plus qu'une envie : aller dévorer quelques gâteaux de Mireille.

– Vous pouvez aller manger, mais après nous devrons parler de votre tenue, dit-il en me regardant de haut en bas, un sourcil levé.

Je me rendis dans la salle à manger, accompagnée de mes gardes.

– Comment vas-tu, Julian ?

– Très bien, votre Altesse, me répondit-il avec un sourire lumineux, et je devinai que l'annonce faite à ses camarades s'était bien passée.

Avant d'entrer, l'autre garde m'arrêta d'une révérence. Il était immense, plus grand encore que Matthieu, et s'il avait les cheveux aussi noirs que les siens, ses yeux étaient d'un noir d'encre, légèrement en amande.

– Bonjour votre Altesse, je m'appelle Lorenzo, et je suis ravi de faire partie de votre garde rapprochée.

Je lui souris et serrai sa main.

– Ravie de te connaître,  Lorenzo.

Il regarda ma main, perplexe, avant de me lâcher.

Je retrouvai Amélia attablée devant son petit déjeuner.

– Eh bien, certains ont la chance de pouvoir faire une grasse matinée, ici.

Elle haussa les épaules en ricanant.

– L'avantage de ne pas être une princesse.

Je remplis mon assiette, et m'installai à côté d'elle.

– Sérieusement, tu vas bien ? me demanda-t-elle. Tu as une tête de déterrée...

– Oui, oui, un peu fatiguée par les entraînements aux aurores de Marc, répondis-je avec un sourire un peu forcé.

Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Matthieu, je m'inquiétais de ne pas encore l'avoir croisé. J'imagine qu'on ne peut aller bien après un tel choc, mais j'espère qu'il ira mieux, et qu'il laissera sa famille l'aider.

Myssandra : le retour d'une future reineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant