Sentiments

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Le reste du weekend passa à une vitesse folle. Je déplaçai moi-même mes affaires personnelles vers une autre chambre, que je garderais pendant toute la durée des travaux. Malheureusement, il n'y avait pas de passage secret dans celle-ci, Matthieu ne pourrait donc pas m'y rejoindre. Nous avions une « dernière nuit » avant de nous séparer.

J'étais un peu mal à l'aise, après tout, Matthieu n'avait jamais voulu aller plus loin avec moi, et ma propre inexpérience faisait que je me posais nombre de questions à ce sujet...

Est-ce parce qu'il n'était pas vraiment attiré par moi ?  Est-ce trop tôt ? Trop tard ? Et si l'occasion ne se représentait plus avant longtemps ?

J'avais décidé d'en avoir le coeur net ce soir-là.

Matthieu arriva finalement. Il me prit dans ses bras et me donna un baiser à couper le souffle, qui me laissa les jambes flageolantes.

– Bonsoir toi, murmura-t-il.

Il s'étira ensuite, avant de s'étendre sur mon lit.

– L'entraînement m'a tué.

Je lui dis de s'assoir, me plaçant derrière lui sur le lit afin de lui masser les épaules.

Il poussa un petit soupir de contentement, et je le sentis se détendre sensiblement.

– Ma famille a comme qui dirait découvert ton identité quand tu es passée à la télé. Ma mère est furieuse contre moi, elle a peur de ne pas t'avoir accueillie comme il se doit.

Je secouai la tête, mais, évidemment, il ne pouvait pas me voir donc je répondis quelques instants plus tard.

–  Rassure-la. Elle a été parfaite.

– Par contre, Ian est fier comme un pou, il répète à Lucien et Raphaël qu'il a rencontré une vraie princesse, LUI, ricana-t-il.

J'éclatai de rire.

– Ils sont adorables.

Il me raconta ainsi plusieurs anecdotes, et j'étais heureuse de voir qu'il se remettait petit à petit de la mort de son père, même si il ne l'évoqua pas une seule fois.

Fatigué, il s'allongea et me serra contre lui.

– Parle-moi, princesse, dit-il en fourrant son nez dans mes cheveux.

Hum, comment est-on sensé rebondir de la conversation familiale à « pourquoi tu ne veux pas coucher avec moi ? ». Je n'en avais aucune idée.

– Un problème ? me demanda-t-il.

Je secouai la tête.

– Non, pourquoi ? 

Il me retourna, posant ses mains contre mes joues.

– Si, je le sens bien. C'est à cause de tes parents ?

Bordel, pourquoi il évoquait mes parents maintenant ? J'étais à des années lumières d'eux. Je sentis mes joues devenir brûlantes. J'étais tellement gênée, j'avais envie de disparaître au fond d'un trou.

Il approcha encore son visage du mien.

– Dis-moi ce qui ne va pas, Myssa;

– Tout va bien, répondis-je du mieux que je pu.

Il haussa un sourcil.

– Tu sais que je ne vais pas te lâcher tant que tu ne m'auras pas dit ce qu'il se passe. Quelqu'un t'as contrariée ? Cet idiot de Lorenzo ?

C'est toi qui m'énerve, crétin.

Il insista tellement que je finis par cracher le morceau.

Myssandra : le retour d'une future reineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant