Chapitre 3

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- Laurelin, voici Estel.

L'enfant pose ses yeux curieux vers l'individu à la droite du Seigneur Elrond.

C'est un homme d'assez grande taille, encore plus du point de vue de Laurelin. Il semble négligé ; Ses cheveux mi-long emmêlés et sa barbe mal rasée montrent qu'il prends peu soin de lui. Ou bien n'a-t-il juste pas le temps ? A cause de ceci, il est difficile de lui donner un âge, en dépit de ses traits encore jeunes. Il porte un œil curieux sur la rousse, postée en face du bureau du maître d'Imladris.

- Dès aujourd'hui, Estel prendra soin de toi. Il t'apprendra l'elfique, te formera au maniement de diverses armes, et t'enseignera ce que tu dois savoir sur le monde.

La petite reste silencieuse.

Fixant d'un air triste l'homme brun, et jusqu'à maintenant muet, qui va la prendre à charge, elle s'interroge sur ce qu'il pense de sa nouvelle pupille... Et de quel type de professeur il peut bien s'agir.
Elle sent les regards de tous posé sur elle, interrogatif, songeurs et même inquiet. Chacun attendant patiemment une réaction de l'enfant. Chacun connaît son passé, chacun sait qui elle est. Et, à une exception près, tous savent les vraies intentions du Seigneur Elrond.
Elle, tout ce qu'elle sait...

- Laurelin ?

...C'est qu'elle ne veut pas y aller.

Elle se détourne du regard d'Elrond pour fixer dans les yeux le magicien qui l'a amenée ici.

- Où est le Seigneur Thranduil ?
- Probablement chez lui. Pourquoi ?
- Je voudrais le retrouver, Gandalf. Je voudrais retourner auprès de lui.
- Cela ne vous est malheureusement pas permis jeune fille.

L'interpellée tourne son regard sombre et las vers l'elfe brun qui ne laisse pas a Gandalf le soin de répondre. Elle est fatiguée du mépris des uns et de l'autorité des autres.

Si, lors de sa première rencontre avec le Seigneur Elrond, elle avait été curieuse et un peu apeurée, elle n'a plus aujourd'hui que de la contrariété et de la tristesse a lui offrir.

- Que me vaut ce regard ?
- Le Seigneur Thranduil est mon maître, je suis devenue sa disciple.
- Et il croit sa disciple morte. Il a vu votre corps, a assisté à vos funérailles.
- Il a le droit de savoir que je suis revenue et-
- Le Seigneur Thranduil ne pourra en aucun cas vous aider.

Le timbre de voix méprisant, avec une colère si difficilement cachée, contraste avec l'apparence soignée et le visage serein de Glorfindel. Celui-ci s'avance d'un pas lent, le regard posé sur elle. Sans vraiment le dévisager, elle lâche ;

- Et qu'est-ce que vous en savez ? Vous êtes ami avec le Seigneur Thranduil ? Vous avez autorité pour décider à sa place ? Pour penser à sa-
- Je vous recommande de baisser d'un ton. Il se positionne face à elle, l'air hautain. Vous n'avez pas l'air de comprendre la gravité de votre situation.
- Ce n'est pas plutôt vous qui refusez d'accepter la mienne ?
- Je l'accepterais le jour où vous apprendrez le respect.
- J'apprendrais quand vous arrêterez de me mépriser !

- Il suffit !

Elrond s'est dressé, droit et furieux. Sa déception est grande quand à son ami elfe, et ses craintes vis-à-vis de la petite s'amplifient. Il a l'impression de contempler deux enfants se renvoyant la balle. Il est temps d'y mettre un terme, et surtout de montrer sa vraie place à la rouquine.

- Glorfindel, ne rentrez pas dans son jeu, je vous prie. Vous êtes au-dessus d'un comportement aussi irréfléchi.
- Veuillez me pardonner, Seigneur Elrond. Je me suis laissé emporter.

Laurelin IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant