Chapitre 4

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" Au début, il n'y avait rien. "

Un vide absolu, sans espace ni temps. Mais de ce néant apparut un être. Omniscient, omnipotent, une conscience sans limites aucune.

Eru Illuvatar.

Il prononça un unique mot; ' ', et l'Univers naquit. Puis, de sa pensée, il créa les Ainurs, le nom premier des Valars. Chacun d'entre eux était un fragment d'Eru, de sa force, de sa fibre.

Ensemble, ils se mirent à jouer la musique du monde, sur un rythme que leur imposa leur créateur.

Mais l'un d'entre eux ne suivit pas les notes.

Melkor, c'était son nom, alterna les tonalités et la musique avec elles, ce qui déplût à Eru Elluvatar. Ce dernier le corrigea et lui intima de ne pas recommencer.

Les consignes de son créateur avaient beau être claires, Melkor ne les suivit point et entreprit de modifier à nouveau la mélodie du monde. Le dieu originel s'énerva à nouveau et le mit en garde une seconde fois, menaçant.

La troisième musique composée par les Valars fût la plus dramatique, mais si harmonieuse qu'Eru pensa que même Melkor en serait ravi, et qu'il n'aurait aucune raison d'encore tout changer. Mais il fût bien naïf, car ce dernier recommença dans l'espoir d'impressionner son créateur.

Ce ne fût pas le cas.

Colère et indignation éclatèrent en lieu et place de la fierté que Melkor s'était imaginée, résultant de l'affront qu'il venait de faire en changeant la musique d'Eru.

Le Père de Tout en eut alors assez.
Lorsque le monde fût enfin prêt pour y accueillir des êtres, il y envoya une poignée de ses Valars, afin qu'ils réalisent sa vision d'un monde plein de charmes, de beauté et de magie, un monde tel qu'il le concevait en rêve.
Et avec eux fût envoyé Melkor... Ou bien était-ce un moyen de l'éloigner ?

Une fois sur Terre, les Valars commencèrent immédiatement à travailler. Ainsi, chacun se consacra à son talent propre, créant beautés et merveilles par le miracle de la magie, afin d'accueillir les premières formes de vies sur ce monde si parfait.

Mais l'un des créateurs s'isola et créa la terre la plus sombre qui soit.

Le Mordor.

En ce lieu, Melkor corrompit tout ce que ses semblables créaient. Il assécha la terre morte, bannit la lumière et enleva des elfes pour les corrompre. Les premiers orques.

Tout le monde connaît ces êtres assoiffés de sang, prétextant la moindre raison pour déclencher un conflit.
Sans état d'âme, sans compassion d'aucune sorte, aussi sombres et répugnants que les cendres de la terre sur laquelle ils sont nés.

C'est en ces lieux que leur maître prit le nom de Morgoth.

Ce dont trés peu aujourd'hui se souviennent, c'est que tous les êtres enlevés par les Ténèbres ne sont pas devenus Orques. Que tous ne choisirent pas de résister en vain, et de se métamorphoser sous les souffrances d'une abjecte torture.

Ces derniers, reniés par leurs semblables pour s'être offerts à l'Ennemi de Tous, surent tirer profit de leur savoir, et devinrent indispensables dans la fabrique d'armes et d'armures, dont les armées de Morgoth auraient tant besoin au fil des âges.

Aujourd'hui, bien qu'affaiblis et en sous-nombre, les Elfes de Morgoth s'acharnent à vivre selon les règles sévères que leur imposent les orques. Ils doivent fournir un travail de qualité supérieur, veiller à engendrer de nouvelles générations de serviteurs, et ne jamais montrer le moindre signe de rébellion, au risque de subir une extermination.

Laurelin IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant