Chapitre 6

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L'aube s'annonce sur les collines du Quartier Ouest.

Les Hobbits ne vont pas tarder a se réveiller et a entamer leur petit quotidien paisible. Qu'il s'agisse de nettoyer leur maison ou entretenir leurs jardins, de s'occuper des champs et des bêtes, ou même simplement manger, tout sera fait dans l'atmosphère calme propre à leur culture. Les marchands pourront envahir le marché de leurs jolis étals garnis, et les bons vivants profiter d'une bonne bière au soleil, ou encore d'une partie d'échecs accompagnée d'une bouffée d'herbe à pipe.

La passion des petits plaisirs de la vie rapproche étonnamment les hobbits des hommes, dont beaucoup tendent pourtant a se méfier. Leur amour et leur passion pour la nature, le calme, la culture de la terre et de la musique sont cependant des traits qu'ils partagent avec les elfes. Un mélange unique qui se retrouve d'ordinaire parfaitement illustré sur les bancs de la seule auberge de la région ; le Dragon Vert. Une très large et basse bâtisse faite de pierres blanches et grises, construite devant la place du marché.

Une place déserte ce matin.

Le soleil se lève à peine ; les aubergiste dorment encore, tout comme les travailleurs, les fermiers, les ouvriers, les clients... Personne n'est levé et un grand calme, entrecoupé par le bruit des cigales et des criquets, règne en maître... Ou presque.

" Viens donc... Nonne,
N'aie donc pas peur,
Je dois soigner... Mon cœur. "

Un semi-homme parmi tous les autres est déjà levé... Ou bien ne s'est-il pas encore couché ?
Vacillant sur la place couverte de brume, il bégaye maladroitement les paroles d'une chanson de la taverne alors qu'il traîne devant celle-ci, une bouteille à moitié vide dans sa main.

- Ah... Le soleil se lève, j'devrais peut-être aller me coucher. Après une dernière goutte..

Avec plaisir, il savoure plusieurs gorgées du savoureux nectar fruité et alcoolisé, sans se soucier des hênissements de chevaux venant d'au loin derrière lui. Des bruits de sabots filant à travers les plaines à peine éclairées, invisibles dans la brume matinale.

Le hobbit se retourne, sa bouteille encore en bouche, après avoir pris conscience du bruit. Il crois à une apparition en voyant sortir de la brume matinale un cavalier pressé. Avec maladresse mais de justesse, l'ivrogne s'éloigne de sa trajectoire de ce qui lui semble être un vieil homme barbu avec un chapeau pointu et recouvert de vêtements gris.
L'esprit embrumé par l'alcool et brusqué par ce qu'il vient de voir, il n'anticipe pas la venue du second cavalier, également au petit galop. Celui-ci doit freiner son allure pour éviter un accident, faisant se cambrer le cheval qui hennit de peur. Ainsi ralenti, le second cavalier ne peut dissimuler ses traits à l'ivrogne ; des lignes fines, des oreilles inhabituellement pointues, une longue chevelure blonde et une cape de voyage verte. Irrité d'avoir failli choir à cause d'un poivrot, l'elfe pique des fers et relance son cheval à travers la brume.

Le doigt en l'air et une expression d'abruti fini sur le visage, le paysan réalise à peine ce qui vient de passer juste devant son nez rouge. Machinalement, il observe ce qu'il tient dans son autre main.

- Un homme, et un elfe... ? Faut que j'arrête la bouteille, moi... Après quelques gouttes.

Puis se remet à boire généreusement.

Loin dans la brume, le magicien et l'elfe quittent la région au grand galop avant que les habitants ne se réveillent.

La soirée passée chez Bilbon occupe encore les pensées du souverain de Mirkwood. Il se remémore l'odeur des plats chauds et assaisonnés sortant du feu, accompagnés de diverses boissons. Les Hobbits accueillent toujours leurs visiteurs avec soin, quitte a trop garnir la table.

Laurelin IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant