Chapitre I

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Hizuru, palais imperial

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Hizuru, palais imperial. Été de l'année 852.

Elle faisait danser la plume entre ses doigts fins avec fluidité, la pointe de plomb glissait en douceur sur le papier pour créer une série d'arabesques délicates. Ses gestes étaient précis, méticuleux. Elle s'appliquait à noircir la page sur laquelle une nouvelle création voyait déjà le jour. Ses yeux alternaient entre son croquis et le visiteur inopiné qui lui servait de modèle. Perché sur une branche près de la fenêtre, le petit oiseau blanc avait éveillé en elle ce besoin urgent de s'exprimer, à sa manière.

La porte de son refuge s'ouvrît soudain dans un vacarme assourdissant, faisant fuir le volatile qui disparut entre de légers nuages passagers.

- Mikasa ! S'éleva une jolie voix féminine à l'entrée de la chambre.

- Ayamé...combien de fois dois-je te répéter de ne pas pousser le Shōji avec autant de hargne, tu as fait fuir mon modèle, souffla la jeune artiste, déçue de ne pas avoir pu terminer son œuvre.

L'intruse la rejoignit d'une démarche déterminée, ses yeux bridés pétillants d'excitation. Elle jeta un coup d'œil au carnet de croquis posé sur la table avant d'hausser un sourcil réprobateur.

- J'hallucine ! C'est notre dernière journée ensemble et toi, tu comptes la passer enfermée ici avec tes gribouillis.

- Je ne pouvais pas m'en empêcher, tentait de se défendre la jeune fille en souriant doucement.

- Tout à fait, c'est pour cela que je suis ici ! Dépêche-toi de mettre tes chaussures, on sort !

- Tu sais très bien que je n'ai pas le droit de quitter le palais.

- J'ai pensé à tout ! Rétorqua son amie, une pointe de fierté dans la voix.

Elle se dirigea vers le coffre à souvenirs au coin de la chambre et entreprit une fouille hasardeuse sous les yeux curieux de Mikasa.

- Je suis certaine de l'avoir mise au fond de ce bazar. Où est passée cette satanée... la voici ! s'écria-t-elle en tirant ce qui semblait aux premiers abords être une épaisse couverture.

Elle la rejoignit à l'autre bout de la pièce puis enroula le tissu autour de ses épaules en rabattant le capuchon sur sa crinière brune.

- Ainsi, personne ne te reconnaîtra.

- C'est vrai que se promener avec une cape aussi lourde au cœur de l'été est idéal pour passer inaperçu... ironisa cette dernière.

- Tu pourrais très bien être une pauvre vieille femme frileuse. Cesse donc de faire la rabat-joie, tu te maries demain ! Nous devons fêter cela, rien que toutes les deux.

- Moins fort ! Personne ne doit entendre parler de ces fiançailles. Et puis ce n'est pas comme si c'était un événement heureux.

- Faisons en sorte qu'il le soit, juste pour aujourd'hui. Tu es ma meilleure amie, et tu sais que...c'est peut-être la toute dernière fois que l'on se voit.

 † Disgrace †                             [ Rivamika ] ( NOUVELLE VERSION ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant