† Disgrace † [ Rivamika ] ( NOUVELLE VERSION )

Chapitre VIII

- Ils sont revenus !

La voix puissante d'Hange fit rappliquer une équipe d'hommes et de femmes en blouse blanche. Les infirmiers faisaient machinalement des allez-retour entre le couloir et l'intérieur du laboratoire, semblables à une colonie d'abeilles travailleuses. Le Lieutenant continuait d'énoncer une succession d'ordres en effectuant des gestes impérieux pour indiquer le matériel à prendre et la stratégie à adopter.

- Faites sortir les brancards et disposez les blessés en deux groupes, respectez le code couleur ! Un bracelet rouge pour les cas les plus urgents, vert pour ceux qui peuvent attendre.

- Docteur Zoë ! S'écria un homme dans l'embrasure de la porte.

- Moblit ?! Que fais encore ici, je t'avais demandé de superviser l'équipe qui vient de descendre en salle !

- Le chariot est beaucoup trop plein, nous n'avons pas assez de matériel pour soigner tous les blessés !

Hange se liquéfia et son visage s'assombrit, elle semblait réfléchir un instant puis poussa un rugissement guttural. Elle enfila ses gants avant de se diriger droit vers la sortie.

- Faites passer les soldats les plus indispensables en priorité, soit les plus forts et ceux qui ont une chance de pouvoir servir à nouveau. Évacuez les autres vers Stohess.

- Mais... c'est beaucoup trop loin, ils mourront en chemin !

Le médecin leva la tête vers son subordonné et le fusilla du regard.

- Ne discute pas mes ordres, Moblit, trancha-t-elle d'une voix impassible.

Ce dernier hocha la tête en déglutissant péniblement, puis s'élança en trombe dans le couloir.

Mikasa attendit que la vague d'aide soignants se disperse pour quitter le laboratoire à son tour. Elle descendit les marches à toute vitesse, le cœur battant violemment dans sa poitrine. Elle s'apprêtait à franchir le seuil de la grande porte du château lorsqu'elle se heurta à un torse dur. Elle releva la tête et ses yeux rencontrèrent deux billes bleutées qui n'exprimaient rien d'autre que l'indifférence.

- Tu ne devrais pas être ici, déclara son interlocuteur d'une voix autoritaire.

- Erwin.

- Tu cherches quelque chose ?

La jeune fille accrocha son regard, elle y décela une pointe de soupçon et le ton amer de sa voix trahissait son impatience. Autour d'eux, l'agitation était à son comble, le personnel médical s'affairait à transporter les blessés sous les ordres d'Hange. Dehors, la pluie frappait contre le sol, de grosses gouttes épaisses sillonnaient l'air calme et tiède. Le ciel était bas comme un plafond, envahi de lourds nuages gris.

- Erwin ! S'exclama Mike en arrivant près de son supérieur, mettant fin à leur duel de regards.  Nous devons rédiger notre rapport immédiatement au Colonel Pixis, la protection des murs doit être renfoncée au plus vite. Nous n'avons pas de temps à perdre.