† Disgrace † [ Rivamika ] ( NOUVELLE VERSION )

Chapitre V

Hizuru, palais impérial. Été de l'année 852.

- Vous essayez donc me faire croire qu'elle s'est volatilisée ...

- Nous n'essayons de vous faire croire rien dutout, Général. Ce qui se passe à Hizuru est une affaire d'intérieur.

Dans la salle de trône, le silence était étouffant, les deux Généraux se regardaient avec hostilité. Dame Kiyomi se tenait à l'écart, elle maudissait silencieusement cet homme infâme dont le simple nom suffisait à faire trembler une nation. Le militaire de haute stature ne semblait pas se soucier de la présence des gardes armés qui surveillaient la porte, il avait cette allure orgueilleuse que conférait l'argent et le pouvoir.

-  Général Suzuki, je sais que vous êtes un homme doté d'une grande intelligence. Vos cheveux poivre et sel attestent d'une longue vie durant laquelle vous avez acquis beaucoup d'expérience.

- Je vous suis avant tout un homme dépassé par le temps, Général Jaeger. Excusez mon impolitesse, mais je ne peux guère rester à vous entendre continuer à me flatter, mes soldats patientent.

Le visiteur tiqua avant d'esquisser un sourire narquois.

- Et votre expérience vous permet de savoir que me donner une réponse concrète arrangerait mieux vos affaires. Général, je vous repose une dernière fois la question. Où est Mikasa ?

- Je vous dis que je l'ignore. Mes troupes sont à sa recherche en ce moment même. Et je vous le répète encore, ceci est une affaire d'intérieur, trancha l'asiatique d'un ton qui signait la fin de cette conversation.

Son interlocuteur émit un soupir las. Il réajusta ses lunettes puis plongea sa main dans la poche de son manteau pour en sortir une cigarette qu'il alluma, sous les regards féroces des maîtres des lieux.

- Bien, reprit-il. Je vous remercie pour votre accueil, j'espère que le prochain sera plus chaleureux.

Il leur tourna le dos et se dirigea vers la grande porte qu'il poussa sans peine de son corps puissant, puis la referma avec nonchalance. Sa subalterne l'attendait dans le couloir, le visage fermé.

- Yelena.

- Général.

- Envoie des soldats patrouiller sur les terres d'Hizuru, qu'ils fouillent chaque recoin, chaque montagne, qu'ils ne négligent aucune grotte, aucun terrier. Je veux que l'héritière soit retrouvée le plus tôt possible.

- A vos ordres.

Dame Kiyomi observait son Général en silence, ce dernier semblait plongé dans une profonde réflexion.

- Suzuki, pensez-vous que nous devons nous tenir au plan de départ ou changer de stratégie ?

Ce dernier plissa les yeux un instant et l'impératrice sentit une peur épaisse lui obstruer la gorge.