13🔪

198 9 4
                                    

Giselle et Martin avaient prévu de partir pique-niquer avec leurs amis du groupe de tricot et de pétanque. J'avais donc le weekend pour moi tout seul. 

Avant de partir, Giselle me fit une liste de recommandations que je devais suivre. J'avais l'impression d'avoir une mère ultra stressée qui a peur de laisser son enfant seul chez soi pour la première fois en face de moi. Bien qu'une partie correspondait à ma situation... 

Elle me donna des conseils de dernière minute, retardant le couple. Martin était grincheux, lui disant que j'étais un grand garçon et que je savais déjà tout ce qu'elle me disait. Elle lui répondait qu'on ne savait jamais, que c'était seulement pour s'assurer que tout irait bien. 

Finalement, Martin lui attrapa le bras et l'escorta jusqu'à la sortie alors qu'elle continuait de me parler. Je l'entendis me souhaiter un bon weekend avant que la porte ne se ferme derrière elle. Au moins, elle avait eu le temps de terminer son monologue avant de partir. 

Je pris l'ordinateur qu'ils avaient laissé sur la table du salon et regardai ma série policière du moment en replay. Je n'avais aucune envie de penser à la réalité alors je me noyais dans le divertissement. Je terminai ma série, d'ailleurs, et en commençai une nouvelle. 

Le soir, je cherchai un film d'horreur à regarder. De toute manière, rien ne pouvait être plus horrifique que ma situation. Visiblement, je me trompais. Les poupées qui parlent et qui bougent sont tout aussi effrayantes. 

Je m'endormis dans le salon. 

A 3 heures du matin, quelque chose me frôla la jambe et je me réveillai. Subitement, mes yeux s'écarquillèrent: une forme noire était à côté de moi, immobile. Je me mis à respirer fortement, paniqué, mais je n'osai pas faire un geste, ou plutôt, mon corps ne bougea pas d'un millimètre. Je ne voyais pas bien dans le noir, mais la silhouette restait figée. 

Alors je décidai de faire quelque chose de stupide : attendre. 

Le temps s'écoula lentement mais la silhouette me faisait toujours face. Ah bah bravo, Jungkook. Toujours des idées aussi ingénues. 

Le soufflement du vent détourna mon attention. Je regardai vers la fenêtre une brève seconde et lorsque je me tournai vers la silhouette, j'aperçus un couteau dans sa main qui se rabattit vers moi en un éclair.  

Je me réveillai en sursaut sur le canapé. J'étais trempé de sueur. 

Je me redressai et me remémorai ce qu'il s'était passé. Était-ce une paralysie du sommeil ? J'étais tellement tourmenté que mes peurs se reflétaient dans mes rêves... 

Je m'adossai contre le canapé et posai les mains de part et d'autre de mon corps. Mes doigts s'enfoncèrent dans le canapé. Tiens, c'était étrange... Depuis quand le canapé avait un trou ?

Je regardai plus attentivement. Le trou était en forme de trait, comme si... le couteau ! Je n'avais pas rêvé ! C'était bien arrivé !!! 

J'avais du mal à respirer. Tout à coup, j'avais l'impression qu'on m'observait, que je n'étais pas seul dans la maison. 

Je me levai dans la précipitation et me pris les jambes dans la table. Suite au choc, je tombai et me relevai du plus vite que je le pus. 

J'avais l'impression que tout tournait autour de moi. Je ne savais pas quoi faire. 

J'entendis la voix d'un psychopathe à côté de mon oreille. 

- Alors, bien dormi, petite princesse ? 

Je sentis un frisson parcourir ma colonne vertébrale mais restai immobile comme un poteau. Comme si ne pas le voir me protégeait, or je savais que je n'y couperai pas. 

PsychoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant