Psycho

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- Tu n'as pas de questions à me poser ? reprit-il.

Je le dévisageai. De quoi voulait-il parler ?

- Je... Y a-t-il quelque chose que je dois savoir ? demandai-je prudemment.

- J'te pensais plus curieux. T'es bizarre en fait. T'es pas curieux ? Tu te demandes pas où on est, pourquoi Tae est parti ou je sais pas quoi ?

- Si je demande, je n'ai pas de réponse, alors je ne demande pas. Mais si tu veux me le dire, je suis tout ouïe.

- Nan, demande-lui directement. J'vais en prendre plein la tête après.

- Je ne lui répéterai pas, si c'est le problème.

- J'ai pas confiance en toi.

- Alors pourquoi tu m'as demandé ça, si c'est pour ne pas me répondre ? C'est frustrant, grognai-je. 

- Ne joue pas à ça avec moi. Tu joues à l'innocent, d'accord, mais ne t'attends pas à ce qu'on tombe dans le panneau. Les menteurs dans ton genre, je connais, j'en ai connu avant. Mais je ne me ferai pas avoir. 

Je le regardai sans rien dire. Je n'avais rien à répondre à ça. Je n'avais pas envie de me forcer à faire ami-ami avec l'ennemi ni de mentir à nouveau. Moins j'en dirais, mieux je me porterais.

Je me tournai dans le lit et sentis le morceau de verre s'appuyer contre mon corps. Je ne pouvais pas trop forcer, sinon il se casserait. Et je ne pouvais pas me le permettre. J'entendis Jimin dans mon dos se lever de la chaise et s'approcher. Je m'attendais à ce qu'il me surprenne ou me fasse du mal mais je compris qu'il s'occupait des éclats de verre sur le sol. J'aurais dû m'en occuper.

Je me redressai et l'observai. Si je me précipitais vers lui, il sentirait que quelque chose clochait. Mais si je ne faisais rien, il y avait des chances pour qu'il découvre que j'avais gardé un morceau de verre. Et ça se terminerait très mal.

Étonnamment, il se releva sans rien dire et jeta le tout dans une poubelle. N'avait-il rien remarqué ? S'il n'avait pas fait attention au vase avant qu'il ne soit cassé, j'avais une infime possibilité pour qu'il ne devine pas mon larcin.

J'arrêtai de le regarder pour éviter d'éveiller les soupçons et en un mouvement presque imperceptible, je changeai mon arme de place. Je la dissimulai sous l'oreiller et m'allongeai à nouveau sous les draps.

Mon cerbère se rassit et le silence s'empara de la salle. Je commençais à me dire que je préférais quand mon geôlier était Taehyung lorsque j'entendis un froissement de tissu. Je prétendis être profondément endormi, trop effrayé par ce qu'il pourrait faire lorsque mon "protecteur" n'était pas dans les parages.

Je sus qu'il s'était assis sur le lit dès que les draps se tendirent soudainement. Ne bouge pas, ne bouge pas. Il en va de ta survie, Jungkook, fais pas l'idiot !

Un léger souffle me caressa la joue. Il s'était drôlement rapproché dis donc ! Il n'était pas supposé faire ça ! Ne craque surtout pas !

Pendant des secondes qui me parurent des heures, il resta ainsi au-dessus de moi. Je tentai de garder une respiration calme et régulière mais ce n'était pas sans difficulté. Comment sortir de ce pétrin ? Est-ce qu'il savait que je faisais semblant ? Est-ce qu'il l'avait remarqué et il attendait que je perde patience ?

Je sentis quelque chose me toucher le front puis descendre et tracer les contours de mon visage, s'attardant sur chaque détail. Je fis légèrement la moue, comme si j'avais été perturbé dans mon sommeil, et attendis de nouveau. Après un autre temps, j'entendis chuchoter à mon oreille.