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Dès que je rentrai chez moi, j'envoyai un message à Vincent pour récupérer les cours que j'avais manqués. Je ne m'attendais pas à ce qu'il réponde immédiatement mais sa réponse ne se fit pas attendre. Il me donna rendez-vous le lendemain dans un café près de l'école. J'acceptai et me dirigeai vers ma chambre.

Depuis cette fameuse nuit de l'enlèvement, elle n'avait pas changé. Et c'était toujours le bazar. Quand je pense que des policiers ont dû rentrer et voir son état... J'avais honte. Mais je me consolais en me disant que c'était une chambre d'étudiant lambda et qu'ils devaient en avoir vu d'autres.

Je me mis à faire du ménage et du rangement. Étonnamment, cette activité dura jusqu'au soir. J'avais trié mes affaires, rangé et nettoyé de fond en comble. J'étais fier de mon travail acharné. Ma chambre en avait eu besoin et mon cerveau aussi.

J'appelai ma mère pour savoir si elle rentrait ce soir. Elle me répondit qu'elle allait certainement rentrer tard et qu'elle avait préparé quelque chose pour moi dans le frigo si j'avais faim.

Je raccrochai et allai dans ma chambre. Je sortis mes cahiers et mes feuilles de cours et commençai à relire tout ce que j'avais vu depuis le mois de janvier. Et dire qu'on était déjà en mars. J'allais vraiment avoir beaucoup de choses à rattraper et à revoir.

Le lendemain, je me dirigeai vers notre lieu de rendez-vous et arrivai en avance. J'attendis devant le café avec mon téléphone en main. C'était une manière de ne faire qu'un avec le décor. Un étudiant avec un téléphone dans la main se démarque moins qu'une personne qui scrute tout le monde dans l'attente de celui qui doit arriver. C'était ma façon de disparaitre à moi.

Vincent arriva essoufflé mais à l'heure.

- Ouf, j'ai bien cru que je serais en retard ! On entre ?

On commanda chacun une boisson et il déposa une pile de photocopies devant moi.

- Je suis fier de te présenter... Ton supplice. J'espère que tu es content.

- Ah ça, je ne pouvais pas être plus heureux... Grimacai-je.

- On s'y met ?

Le temps que nous passâmes dans le café me parut à la fois long et court. Il était de bonne compagnie et très pédagogue. C'était agréable de travailler avec lui. J'étais à deux doigts de le renommer "mon sauveur" sur mon portable.

- On n'a pas encore tout vu mais je crois qu'on va s'arrêter là. Tu as l'air épuisé. Ça fait beaucoup à enregistrer d'un coup.

- Ça faisait un moment que je n'avais pas suivis de cours. J'ai l'impression que mon cerveau se remplit plus vite qu'une poubelle.

- Ça doit te changer ! Rit-il. C'est pas étonnant, ça va bientôt faire un mois que tu n'es pas allé en cours.

- Déjà un mois... J'ai l'impression que ça fait une éternité.

- Écoute, si jamais tu veux parler de ce qu'il t'est arrivé, je suis là. Mais je ne te forcerai à rien.

- Merci, c'est gentil.

Est-ce que je pouvais vraiment lui raconter ce qu'il était arrivé ? Je n'étais pas sûr.

Un moment de silence s'ensuivit.

- En tout cas, merci pour aujourd'hui. J'ai déjà mieux compris qu'en un mois de cours. Tu es très pédagogue !

- Il faut bien. Et puis vu qu'on est dans la même classe, on doit bien s'entraider en tant que camarade de classe, non ?

PsychoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant