Psycho

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Je regardais par la fenêtre quand il entra à nouveau.

- Jungkook... Je...

- Je suis désolé de vous avoir mal parlé tout à l'heure. Vous semblez très... attaché à moi, mais je ne suis pas capable de me souvenir de vous. Et puis vous avez fait certaines choses qui m'ont parues... déplacées. Je dois avouer que je ne suis pas très à l'aise dans cette situation... 

Il ne dit rien et m'observa un instant.

- Tu es pardonné, je te comprends. Alors j'ai décidé de te dire quelque chose.

Je tendis l'oreille, piqué par la curiosité.

- Si j'ai fait tout ça, c'est parce que... Tu es quelqu'un d'important pour moi.

Il posa ma main sur sa poitrine suite à sa révélation. Je sentais son cœur cogner contre sa cage thoracique fortement. Ça ressemblait fortement à une série pour jeunes ados... J'étais excédé. Mais je me forçai à le dissimuler. 

- Tu le sens ?

Je restai silencieux. Bien sûr que je le sentais battre, sinon ça voudrait dire qu'il était mort... Mais une relation amoureuse ne commence pas lorsque deux personnes s'aiment ? Or je ne l'aime pas... Il va devoir trouver quelqu'un d'autre pour jouer au masochiste. Mais est-ce qu'il me tuera s'il tombe amoureux d'une autre personne ?  

- Je ne pouvais plus te regarder d'aussi loin. Ça fait si mal... de t'imaginer avec quelqu'un d'autre... ça me fend le cœur.

Je ne dis toujours rien.

Plus le temps passait, moins je me sentais sûr de moi. Normalement, dans ce genre de situation, je ne risque rien tant que je ne fais rien qui ne lui déplaît. Mais si j'expose malencontreusement la vérité ? Si je lui dis que je me fiche de ce qu'il est ou de ce qu'il peut devenir ? Et s'il m'enferme jusqu'à la fin de mes jours dans une salle moins confortable que cette chambre ? S'il décide de me tuer ? J'avais peur. 

- Je voulais que tu saches la vérité. Je voulais qu'on se rencontre enfin. Je voulais...

Sa main se posa contre ma joue et la caressa. Il se mit à sourire.

- Mais je vais encore attendre. Attendre que tu te souviennes et attendre ta réponse. Nous avons tout notre temps maintenant.

Un long silence s'ensuivit. Je le savais. Il voulait que je reste avec lui jusqu'à ce que je meure. Il se leva finalement et apporta un chariot sur lequel se trouvait de la nourriture. 

- Pour le moment, mangeons ! Tu dois reprendre des forces, dit-il avec entrain.

Il m'aida à me lever et m'installa à table, près de lui.

Quelque chose attira mon attention. Quelque chose que j'aimais particulièrement : la confiture de mirabelles !

- Je me souviens que tu aimes bien cette confiture. Sur des toasts légèrement grillés.

Il venait de jeter un froid entre nous. Je ne pouvais pas en manger, même si c'était ce que je préférais dans ce monde pourri. Qui me disait qu'il n'avait pas encore mis des drogues dans les aliments ? Ou qu'il voulait me faire manger tout le temps pour après manger mes organes ? Ok, j'allais un peu loin ; il fallait que je réduise mon quota de séries policières glauques... 

- Je suis désolé. Je vais arrêter. 

- Vous savez beaucoup de choses sur moi. Même les plus insignifiantes comme celle-ci.