Pierre se trouvait dans l'ascenseur de l'hôtel The Westin New-York, au 270 ouest numéro 43, de la 8ème avenue, entre Midtown West et le quartier du Theatre Distric. Il aimait beaucoup cet hôtel pour son calme et sa vue.
La décoration se composait d'un subtil mélange de bois nobles et de meubles contemporains. Tout cela dégageait une ambiance à la fois chic et zen. Il y avait prit ses habitudes et le personnel était, avec lui, charmant et discret. La réception avait comprit depuis longtemps déjà ce qui se déroulait dans les chambres de Pierre et ne lui demandait plus alors sa carte d'identité. Ils le laissaient payer en espèces et fermaient les yeux sur cette double vie qu'était la sienne.
Il trépignait d'impatience à l'idée de la soirée qu'il allait vivre. La chanson qui passait dans les écouteurs de la jeune adolescente se trouvant dans l'ascenseur avec lui attira tout particulièrement son attention. Les paroles qui s'en dégageaient semblaient particulièrement bien coller à la vie qu'il avait acceptée de vivre ces 5 dernières années :
All you young wild girls
You make a mass of me
Yeah you young wild girls
You'll be the death of me, the death of me
All you young wild girls
No matter what you do
Yeah you young wild girls
I'll always come back to you, come back to you
Il se dit que cette chanson aurait très bien pu devenir son hymne, une déclaration de son incapacité à se maîtriser face à de jeunes demoiselles toutes plus sauvages les unes que les autres. Il reconnaissait que l'effervescence new-yorkaise le stimulait énormément, et admettait bien volontiers une liberté plus prononcée chez les américaines qu'il n'avait jamais pu trouver chez les françaises.
La France était un pays compliqué, mais ses femmes l'étaient encore plus. Son couple avec Léna n'avait jamais connu de moment de grâce, d'amour passionné. Il était avec elle parce qu'il l'estimait brillante et qu'il ne voulait pas à son bras d'une potiche sans cervelle comme la plus part des hommes.
Mais Léna est une control freak, se dit-il, tout doit être planifié à l'avance, dans une organisation qui en devenait morbide. Où est la vie dans tout ça, se dit-il, nous n'avons jamais eu de place pour la spontanéité et nous n'en aurons jamais. Elle avait de nombreuses qualités, et était belle et généreuse. Il savait qu'elle avait le sens du sacrifice et du devoir, mais cette manie de vouloir tout maîtriser lui donnait envie d'hurler jusqu'à étouffement. Pierre reconnu qu'il n'avait jamais eu une volonté ferme de s'inclure dans une fidélité éternelle. Mais il savait que cette valeur, aux yeux de Léna, était non négociable. Elle avait trop souffert de la frivolité de ses parents et il ne voulait pas lui faire revivre ce qu'elle avait toujours détesté. Son infidélité serait un secret qu'il garderait toute sa vie. Léna ne le quitterait jamais, il le savait.
Elle lui ferait peut être même un enfant, ou deux, et cela le rendrait partiellement heureux. Son organisation deviendrait plus rigide d'années en années, alors que ses évasions se feraient plus fréquentes. Il avait accepté ce futur là, non pas par résignation mais tout simplement parce que Pierre était lâche.
Il reconnaissait lui-même ce trait de caractère en repensant à cette chanson «Yeah you young wild girls, I'll always come back to you, come back to you ». Il ne serait jamais l'homme d'une seule femme, la frustration n'avait jamais fait parti des éléments contraints dans une vie. S'il désirait quelque chose, Pierre faisait tout pour l'obtenir, peu importe le prix.
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Paris, NY and love
RomanceLéna avait un plan de vie, faire une faculté de droit, être diplômée et quitter Paris pour NY. Ses rêves étaient planifiés et presque parfait jusqu'au jour où elle rencontre un mystérieux inconnu. Entre la réalité et la planification, entre le prés...