Partie 60

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Me revoilà pour raconter ma vie. Je suis en séminaire dans une espèce d'abbaye.
On a eu l'intervention d'un ancien toxico sur les addictions

Ça m'a affreusement secoué.
J'ai cru que j'allais pleurer. D'ailleurs j'ai failli le faire plusieurs fois mais je me suis efforcé de penser à autre chose.
A la fin je rejoins une amie qui discute avec lui. On sort du bâtiment. Il me regarde droit dans les yeux et dit :
"Tu te fais du mal."
Je sais pas vraiment si c'était une affirmation ou une question
Mais j'ai répondu non. Tout de suite

Comme si je le sentais obligé de me défendre

Le fait est qu'il avait raison
Il a fixé ma main.
J'avais pas vraiment fait attention
J'avais des marques de coupures jusque sur le dos de la main

Encore rouge et fraîche. Faites pendant la conférence.

J'ai paniqué. Bégayer. Un peu tout d'un coup. Ça m'a à moitié tué.
Donc j'ai fini par lui dire. En rigolant. Une sorte d'arrogance défensive de ma part. Oui une sale habitude. Vieille. Dure de s'en débarrasser

C'était loin d'être drôle. Mais bon. Je paniquais

Après on a mangé. Et mnt on est tous entrain de foutre le bordel. Il est 1h10 et on s'ennuie sauf qu'on s'amuse à dévisser les tabourets pour lancer les vis sur des gens
Des gens qui dorment

Passionnant

Cet ex toxico était fort étrange. Comme s'il était toujours stone

Mais non
Probablement rendu à moitié fou

Pas grave

Il m'a momentanément fait pensé à une version moins artistique de Sobieski

Sobieski est un personnage du roman La Terre des Morts de Jean-Christophe Grangé

Excellent livre. Mon favori je pense

Enfin bref. Là il est parti. Donc je le reverrais plus jamais. Dommage

Mercredi 16h30 je dois aller voir un psychiatre. J'ai peur. Je sais pas quoi faire.
Je voudrais Sam. Pouvoir pleurer dans ses bras. M'y réfugier.

On est le matin. Il est 8h33

Je voudrais pouvoir me planquer.
C'est dans ma tête. Mais mes jambes tremblent. Tous ces trucs de groupe ne m'inspirent vraiment pas. Et je suis con

D'habitude les marques sont sur mes cuisses. Hier j'ai senti comme un besoin maladif. Et j'étais dans une salle pleine

Donc je n'avais que mes mains et mes bras d'accessibles.

Je suis con

Ça va forcément se voir

Même pas temps froid je remonte mes manches habituellement

Et la j'aurais la manche jusqu'au pouce

C'est la merde

Journal d'un survivant Où les histoires vivent. Découvrez maintenant