Me revoilà pour raconter ma vie. Je suis en séminaire dans une espèce d'abbaye.
On a eu l'intervention d'un ancien toxico sur les addictionsÇa m'a affreusement secoué.
J'ai cru que j'allais pleurer. D'ailleurs j'ai failli le faire plusieurs fois mais je me suis efforcé de penser à autre chose.
A la fin je rejoins une amie qui discute avec lui. On sort du bâtiment. Il me regarde droit dans les yeux et dit :
"Tu te fais du mal."
Je sais pas vraiment si c'était une affirmation ou une question
Mais j'ai répondu non. Tout de suiteComme si je le sentais obligé de me défendre
Le fait est qu'il avait raison
Il a fixé ma main.
J'avais pas vraiment fait attention
J'avais des marques de coupures jusque sur le dos de la mainEncore rouge et fraîche. Faites pendant la conférence.
J'ai paniqué. Bégayer. Un peu tout d'un coup. Ça m'a à moitié tué.
Donc j'ai fini par lui dire. En rigolant. Une sorte d'arrogance défensive de ma part. Oui une sale habitude. Vieille. Dure de s'en débarrasserC'était loin d'être drôle. Mais bon. Je paniquais
Après on a mangé. Et mnt on est tous entrain de foutre le bordel. Il est 1h10 et on s'ennuie sauf qu'on s'amuse à dévisser les tabourets pour lancer les vis sur des gens
Des gens qui dormentPassionnant
Cet ex toxico était fort étrange. Comme s'il était toujours stone
Mais non
Probablement rendu à moitié fouPas grave
Il m'a momentanément fait pensé à une version moins artistique de Sobieski
Sobieski est un personnage du roman La Terre des Morts de Jean-Christophe Grangé
Excellent livre. Mon favori je pense
Enfin bref. Là il est parti. Donc je le reverrais plus jamais. Dommage
Mercredi 16h30 je dois aller voir un psychiatre. J'ai peur. Je sais pas quoi faire.
Je voudrais Sam. Pouvoir pleurer dans ses bras. M'y réfugier.On est le matin. Il est 8h33
Je voudrais pouvoir me planquer.
C'est dans ma tête. Mais mes jambes tremblent. Tous ces trucs de groupe ne m'inspirent vraiment pas. Et je suis conD'habitude les marques sont sur mes cuisses. Hier j'ai senti comme un besoin maladif. Et j'étais dans une salle pleine
Donc je n'avais que mes mains et mes bras d'accessibles.
Je suis con
Ça va forcément se voir
Même pas temps froid je remonte mes manches habituellement
Et la j'aurais la manche jusqu'au pouce
C'est la merde
VOUS LISEZ
Journal d'un survivant
Non-FictionJournal d'une âme. La mienne. Peut être celle de millier d'autre gens. La vie est courte. La fin est pour bientôt. Elle est peut être déjà là à votre porte.