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Le camion de déménagement s'éloigne doucement de ma nouvelle maison, nous laissant,  ma mère et moi, seuls dans la rue avec les derniers cartons que nous devons ranger

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Le camion de déménagement s'éloigne doucement de ma nouvelle maison, nous laissant, ma mère et moi, seuls dans la rue avec les derniers cartons que nous devons ranger.

Ma mère s'accroupit devant un carton où il est écrit le mot : fragile. Elle l'ouvre délicatement, puis pousse un soupir de soulagement en regardant le contenu. Je m'approche d'elle et voit que toute la vaisselle qu'il y a à l'intérieur est en très bon état.

Ma mère m'avait fait par de ses craintes par rapport à cette vaisselle. Elle m'avait dit qu'elle avait peur que tous ses verres et assiettes se brisent dans le carton. Ce n'est que de la vaisselle, mais pas à ses yeux. Tout ça appartenait à mon père. Et je sais que mon père manque à ma mère, même s'ils ne s'aiment plus et qu'ils ont divorcé il y a quelques mois.

La relation qu'entretenaient mes parents, avant leur divorce, était spéciale. Ca faisait depuis un moment que quelque chose clochait entre eux, mais je ne savais pas dire quoi. En grandissant, j'ai compris qu'ils ne s'aimaient plus. Ils n'étaient plus amoureux l'un de l'autre. Ça se voyait et ils se forçaient à faire semblant devant ma sœur et moi.

Il y a quelques mois, ils ont enfin décidé d'arrêter leur cinéma. Et dans un commun accord, ils se sont séparés. Cette rupture ne m'a pas spécialement fait mal. Si mes deux parents vont bien alors je vais bien aussi.

— Eiji, s'il-te-plaît, prends un des cartons et monte le dans le grenier.

La voix mélodieuse de ma mère me ramène sur terre. Je réponds d'un signe de tête positif et me dépêche de prendre un carton. Je pense que ce qu'il y a à l'intérieur de ce carton sont des vieux objets à nous dont ma mère n'a pas voulu se débarrasser.

Le carton est un peu lourd, je l'avoue. Mais j'ai besoin de muscles pour être un homme viril, alors je ne me plains pas et porte, non sans difficulté, le carton jusqu'au grenier. Je le dépose, ensuite je rejoins ma mère pour continuer à l'aider.

Je rejoins ma maman, qui entre justement dans la maison, deux cartons empilés l'un sur l'autre dans le creux de ses bras. Elle a vraiment de la force, elle m'épate.

Je sors de la maison, me mettant sur le palier pour prendre un des cartons restant. Mon regard se pose sur la maison juste en face de la nôtre.

Elle est très grande. Plus que la mienne.

Ma nouvelle maison est plus petite que l'ancienne. Si maman a voulu qu'on déménage, c'est justement pour ça. Comme mon père a changé de maison – il vit maintenant dans un appartement –, ma mère a estimé que notre maison est devenue trop grande pour seulement deux personnes. Alors, elle a décidé de déménager et ça ne m'a pas spécialement dérangé, je dois avouer que changer de quartier me fait un grand bien.

Je détache mon regard de la demeure en face de la mienne et prends un carton. Je fais le même chemin qu'avant et croise une nouvelle fois ma mère qui m'accorde un petit sourire avant de retourner devant la maison pour continuer ce qu'elle a entamé.

Collégiens || 𝐊𝐑𝐁𝐊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant