Chapitre 13

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Ce matin, Ténébris se réveilla avec la même sensation de vide qui lui prenait les tripes depuis plusieurs jours déjà. Ce manque d'énergie et de motivation qui la rendait mélancolique et lui donnait une impression d'impuissance. La jeune fille se releva dans son lit pour s'adosser à la tête de lit en bois brute. Les yeux écarlates de la guerrière se posèrent sur la place libre à ses côtés. Cela faisait plus une semaine que la personne qui devrait être à ses côtés dans ce lit avait quittée Casthell. La fille de Darkhell souffrait de ce départ, ne s'étant jamais sentit aussi seule. Mais cette solitude n'allait pas durer plus longtemps, devinait la jeune fille en entendant les pas de quelqu'un devant la porte de ses appartements.

Abyss entra dans sa chambre avec un sourire joyeux. Il était d'une bonne humeur constante depuis que Ténébris l'avait libérée de sa prison de verre, il y a une dizaine de jours. Et la jeune fille avait apprit à ses dépens que son "frère" l'adorait, pour son plus grand malheur. Le garçon passait ses journées à la suivre comme son ombre, ne lui laissant pas un instant de répit. Le soir, il venait dans sa chambre attendre qu'elle s'endort pour pouvoir quitter sereinement sa chère sœur.

-Bonjour Ténébris ! fit joyeusement le garçon. Comment tu v... Qu'est-ce que... ?

Le pied d'Abyss se heurta à une bouteille qui roula bruyamment sur le sol. Le frère de Ténébris regarda avec des yeux ronds l'objet se cogner contre deux autres, semblables. La fille de Darkhell frissonna, sachant très bien que c'était elle qui avait vidée les trois bouteilles qui jonchaient le sol de sa chambre. Abyss leva son regard sur elle. Il fit surgir de sa main un éclair noir qui saisit les trois cadavres de verre avant de les faire disparaître dans le néant. La jeune fille regarda avec fascination la magie obéir à son frère avant de plonger son regard dans le sien. C'était impressionnant à quel point il pouvait ressembler à leur père. Le jeune garçon s'approcha d'elle et s'assit sur la partie vide du lit, une expression malicieuse sur son visage.

-Oublions ça, annonça le fils de Darkhell. Qu'as tu prévus aujourd'hui ?

-Je voudrais tester quelques choses avec toi et continuer de chercher un maître magicien encore plus puissant que toi. Je connais ta puissance, mais elle n'est malheureusement pas suffisante... Je... Ta proposition, à propos de Père, j'y ai beaucoup réfléchie et je souhaiterai le ramener pour qu'il puisse nous apprendre à perfectionner notre maîtrise de la magie. Mais pas le ressusciter comme tu l'entends. Mettre son âme dans un artéfact pour pouvoir le tirer du royaume des morts quand bon nous semble. Je pensais à des bagues pour l'invoquer. Nous aurions chacune la nôtre pour pouvoir communiquer avec lui via le monde des morts.

-C'est génial, Ténébris ! assura son interlocuteur d'un air joyeux. Tu es une génie. Comment procédons nous pour le sort ?

-Il faut du temps pour mettre un tel projet en route, répondit la guerrière. Mais j'aimerai tester d'autre projet en attendant. Notamment faire reconnaître la région de Shiar comme un véritable royaume. Mais il faudrait des habitants officiels, et non des barbares et des criminels qui se terrent dans les montagnes. Je voudrais que tu ramènes ces personnes ici, à Casthell, pendant que je m'occupe de créer un village avec un vieux sortilège de construction que j'ai appris la nuit dernière.

-Tu es sûre de t'en souvenir ? se moqua son frère. Vu la quantité d'alcool que tu as avalée, tu ne devrais pas te rappeler de grands choses sur ce sort.

Ténébris lança un regard mauvais à son frère avant de sortir de son lit. Abyss sourit en voyant la marque qu'elle portait au bras droit. Il la fixa longuement avant de regarder sa sœur s'habiller d'une tenue qu'il n'avait encore jamais vu mais qui allait parfaitement à la jeune fille.

Elle avait une tunique verte et violette aux bords d'un jaune pâle, un pantalon moulant noir, une paire de bottes montantes de la même couleurs qu'une paire de gants, dont l'un était plus long que l'autre et une longue cape noire au col en plumes tout aussi sombres qui lui couvrait les épaules.

Le prix à payer...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant