XVI. Rumeurs.

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𑁍 Quelques jours passèrent, une rumeur se répandait au sein du château

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𑁍 Quelques jours passèrent, une rumeur se répandait au sein du château. Comme je le craignais elle concernait Livaï. Apparemment des gardes avaient vu sortir Erwin des appartements de mon valet à moitié nu et ils l'avaient raconté à d'autres. Ainsi une rumeur malsaine s'était propagée.

J'étais dans la salle du trône avec mes gardes, je recevais des barons qui venaient m'exposer leurs réclamations. Armin était absent, il était sorti à cheval un peu plus tôt dans la journée.

L'un des barons, un homme rustre qui était en train de me parler se tourna vers Livaï et lui lança. « Comment un sodomite peut-il être valet de la reine ? »

Livaï n'osa pas répondre, je me levai d'un coup, furieuse. « Comment osez-vous vous adresser à lui ainsi ?! »

« Pardonnez-moi Majesté, mais c'est honteux. »

« C'est vous qui me faites honte, vous déshonorez votre pays et votre famille ! »

Je descendis les marches pour me rapprocher de mon interlocuteur. « Je ne tolérerai en aucun cas que de tels propos soient tenus. Sous mon règne aucune personne ne sera discriminée à cause de ses attirances, que ce soit envers un homme ou une femme. Livaï est le valet le plus fidèle que j'ai eu, il n'a jamais failli à me servir et que vous soyez d'accord ou non il restera mon valet. »

Je retournai m'asseoir. « Que chaque personne qui se trouve dans le même cas que Livaï soit rassurée, jamais cela ne vous portera préjudice. »

Le baron était vexé mais il avait comprit, je ne changerai pas d'avis. Armin entra dans la salle du trône par l'immense porte, nous ne l'attendions pas à cette heure. Tout le monde le salua.

« L'ambiance est tendue. » Me lança t-il.

« Je t'expliquerai. »

Il retira la cape qu'il portait sur les épaules et la donna à son garde. Il me rejoignit et s'assit sur son trône près du mien.

« Mes seigneurs reprenez. » Déclara t-il.

Durant les semaines qui suivirent les rumeurs avaient presque totalement disparus. Tout le monde avait compris que mes décisions et mes opinions étaient irrévocables. Et que quiconque oserait s'en prendre à Livaï ferait face à mon courroux.

Armin et moi avions décidé de faire libérer ses parents, nous leur avions simplement interdit de remettre les pieds au château. S'ils le faisaient ils seraient enfermés et guillotinés. C'était une règle simple qu'ils devraient pouvoir respecter malgré leurs capacités intellectuelles limitées.

Nous étions au repas, assis à l'immense table. Quelques serviteurs et gardes étaient autours de nous. Un silence régnait dans cette pièce pourtant habituellement si animée. Armin n'avait pas l'air dans son assiette.

« Tu n'as pas l'air bien ce soir. » Dis-je en posant ma main sur la sienne.

« Je suis fatigué, j'ai chevauché toute la journée. »

« Nous allons aller nous reposer. » Annonçai-je aux gardes.

Il repoussa son assiette du plat de la main. Je baissai les yeux vers celle-ci, il n'avait même pas mangé la moitié de son repas.

« Finis tranquillement, je vais aller m'allonger. » Me dit-il en se levant pour s'en aller.

« Attends moi. »

Je le suivis jusqu'à la chambre. Il était vraiment fatigué, sa journée à cheval l'avait éreinté. Il entra avec lassitude dans la pièce et se laissa tomber lourdement sur le lit.

« Être roi est plus épuisant que je pensais. »

« Les mauvais rois ne sont jamais fatigués, les bons si. »

« C'est pareil pour les reines, tu dois être fatiguée aussi. »

Historia et Ymir vinrent m'aider à retirer ma robe, Armin était toujours allongé sur le lit. Il ne parlait pas, un de ses bras était posé sur son visage pour cacher ses yeux. Les femmes de chambre firent couler notre bain, puis elles nous laissèrent.

« Tu viens ? » Demandai-je en franchissant la porte de la salle de bain.

« Oui. »

Il me rejoignit dans la salle de bain adjacente à la suite, j'étais déjà dans l'eau fumante. Armin se déshabilla et entra dans la baignoire avec moi. L'eau troublée par le lait d'ânesse cachait les parties sensibles de nos corps et de toute façon nous connaissions chacun le corps de l'autre. Cela faisait longtemps que mes joues avaient arrêtées de rougir pour un simple bain avec lui. Armin était assis face à moi, sa tête était penchée en arrière.

« Historia va revenir nous apporter du vin. » Dis-je.

« Tu es adorable. »

Je m'avançai vers lui pour embrasser sa clavicule. Je laissai quelques baisers sur sa peau claire en remontant dans son cou. Armin soupira profondément en relâchant les muscles de son corps. Une fois nos verres de vins arrivés Armin se redressa pour boire. Les traits de son visage étaient tirés. Ses cheveux blonds retombaient sur son front, cachant partiellement son visage.

« Armin, tu vas bien ? »

« Je suis épuisé, je me sens mal, je vais m'allonger. »

Il posa son verre et sortit du bain sans m'attendre, il s'enroula dans son peignoir et sortit. Il n'était vraiment pas bien, cela se voyait à des kilomètres à la ronde. C'était rare qu'il soit dans cet état, lui qui était si vif et joyeux d'habitude. Je l'entendis prendre des vêtements dans l'armoire puis à en juger au bruit, il s'était jeté sur le lit. Je sortis de l'eau un peu plus tard. Quand j'arrivai dans la chambre Armin dormait. J'enfilai ma tenue de nuit et j'éteignis les bougies. Je m'allongeai près de lui et m'endormis sans même prendre la peine de me coiffer. Je restai notre Armin, caressant l'arrière de sa tête pour l'apaiser.

Depuis qu'il était roi, Armin se donnait à cent pour cent dans la tache qui lui avait été confiée. Il passait parfois plusieurs heures à écouter les doléances de ses sujets sans prendre de pauses. Il était probablement le meilleur roi que Paradis n'ai jamais eu. Il était un bon roi, je n'en avais jamais douté et j'avais bien fait de le choisir au lieu du Prince Sieg. Il était en tout point meilleur que ce barbu dégoûtant. Jamais Armin n'aurait été capable de causer du tort à une femme, encore moins à une reine. Il était respectueux envers les femmes, dans un monde où les hommes étaient bien trop souvent supérieurs. J'étais l'une des premières femmes à être couronnée reine de l'île du Paradis alors il était normal que mon règne dérange. Normalement la couronne aurait due revenir à mon frère aîné mais il était mort avant. C'était il y a quelques années maintenant, depuis petit il souffrait d'une malformation du cœur qui l'avait toujours rendu vulnérable. Mes parents avaient pris leurs précautions en me formant au travail de souverain au même titre que lui. Ils avaient eu raison, puisque mon frère avait succombé à seulement quinze ans. Ensuite était venu le tour de mon père, et après la mort de tous les hommes de ma famille j'étais devenue reine. Aujourd'hui il ne me restait plus que ma mère et mon mari. Ils étaient ma seule famille. Je tenais beaucoup à eux et je leur souhaitais de vivre le plus longtemps possible.

L'héritière [Armin x Lecteur]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant