L'héritière [Armin x Lecteur]

𝚇𝚇𝙸𝙸. 𝙴𝚡𝚎́𝚌𝚞𝚝𝚒𝚘𝚗.

𑁍 C'est déterminée que je me levai ce matin là. Il était à peine l'aurore et dehors le bourreau se préparait déjà pour l'exécution. L'échafaud avait été monté et il affutait sa lame de façon à trancher d'un coup net. C'était un prince qui était exécuté aujourd'hui, ce n'était pas n'importe qui. Même si c'était un criminel, il méritait une mort propre et descente. Simplement par respect pour son nom et sa famille. Lui n'en méritait aucun.
Le Prince Sieg aurait la chance de voir une dernière fois la lumière du soleil avant de quitter ce monde. Je n'étais pas clémente mais je lui avais laissé au moins l'opportunité d'écrire une lettre pour son père. Il était son fils, il l'aimait forcément et je ne comptais pas arracher un fils à son père sans au moindre le laisser lui faire ses adieux. Évidemment je ne pouvais pas faire venir le Roi Grisha ici, il s'opposerait à l'exécution et je ne pouvais pas me le permettre. Le pays allait trembler en voyant la tête de Sieg rouler au sol et ainsi il comprendrait enfin que quiconque s'en prend aux choses que j'aime doit le payer de sa vie.

𑁍 Je me rendis moi-même dans les cachots pour chercher le prince, j'étais accompagnée de Jean et de deux autres gardes. Nous étions devant la grille rouillée de la cellule. Sieg était allongé sur sa paillasse, il faisait mine de ne pas nous avoir vu.

« Emmenez-le dans la salle de bain. » Dis-je aux deux gardes. « Vous aurez le droit de prendre une douche et de vous changer Prince Sieg. Ce n'est pas dans votre intérêt que je le fais. C'est dans celui de votre père. J'ai de la peine pour lui, aujourd'hui il va perdre un fils. »

Les gardes le sortirent de sa cellule et le traînèrent jusqu'à la salle de bain des domestiques, ils le déshabillèrent et le jetèrent dans la baignoire en fonte. J'étais debout près de la porte, je le regardais comme s'il était de la vermine que je devais éradiquer. Lui au contraire ne me regardait pas, il noyait son dédain dans l'eau de la baignoire. Sûrement pétrifié de terreur.

« Sachez que si vous étiez parvenu à vos fins je n'aurais pas été aussi clémente. »

Il me lança un regard noir et ne répondit pas. Il se frotta rapidement avant d'être sorti de force de l'eau. Les gardes lui tendirent ses vêtements qui n'étaient autre que ses anciens vêtements. Il s'habilla rapidement en se cachant derrière la paravent. Il ressortit presque aussi propre et neuf qu'à son arrivée dans nos cachots.

« Allons-y, le bourreau vous attend. » Déclarai-je froidement.

Je ne prenais aucun plaisir à le faire exécuter mais c'était mon devoir. Il avait conspiré contre la couronne, contre ses alliés simplement pour réparer son égo brisé par mon refus de l'épouser. Sa vanité l'avait conduit ici de son propre fait.

Je sortis en première suivie de près pas Jean, ainsi que les deux autres gardes qui tenaient fermement le prince dont les mains étaient menottées. Nous traversâmes les couloirs. Je fis signe à tous le monde de s'arrêter.