Un soldat

Chapitre 8

Je repose la lettre sur la table de chevet et je m'allonge les bras derrière la tête en regardant le plafond. Aujourd'hui on est le 10 mars 2015, Louis à écrit cette lettre il y plus de deux ans. J'ai remarqué une annotation au bas de la lettre, le chiffre 3. Je pense que cela indique qu'il s'agit de la troisième lettre qu'il lui a écrite. Je parcours la date de plusieurs d'entre elles et je comprends qu'il lui en envoie environ deux par mois.

Il se fait tard. Il faut vraiment que je dorme je ne tiendrai pas le coup sinon. Je me sens idiot de penser ça. C'est vrai quand je pense à ce que Louis vit au quotidien et moi qui me plaint parce que je suis en manque de sommeil, je me sens si....pathétique. Mais la fatigue prend le dessus et je m'endors quelques minutes plus tard.

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C'est la lumière du jour qui me réveille. J'ouvre péniblement les yeux avant de bailler longuement et de m'étirer. Je descends peu de temps après pour préparer le petit déjeuner mais lorsque j'arrive dans le salon, Johanna est déjà attablée et tout est prêt. Avant d'avoir le temps de dire le moindre mot elle me lance.

'' Bonjour Harry bien dormis ? ''

'' Oui merci et toi ? Tu t'es réveillée tôt aujourd'hui. ''

'' Harry il est 9h30... ''

Je l'interroge du regard parce que je ne comprends pas, je suis encore à moitié endormis, et je tourne la tête vers l'horloge qui indique en effet 9h30 et je me rappelle que hier soir j'ai complètement oublié de mettre le réveil.

'' Ho mince, le réveil ! Je suis désolé Johanna mais je n'y ai vraiment pas pensé. J'ai lu une lettre de Louis et voilà j'ai été imprégné par cette lettre que j'en ai oublié de mettre le réveil. ''

'' Ne t'en fais pas, donc tu comprends maintenant la situation entre moi et mon fils. ''

'' Oui je crois, et tu sais où il est en ce moment ? ''

'' Non je n'ai reçu aucune lettre ce mois-ci... ''

'' Est-ce qu'il faut s'inquiéter ? ''

'' Non, je pense qu'il va bien mais qu'il n'a juste pas le temps pour ça. Enfin je reste positive, j'essaie. ''

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Deux semaines viennent de s'écouler depuis la dernière fois où nous avons parlé de la lettre de Louis qui n'arrivait pas. Cependant, elle n'a toujours rien reçu. Johanna commence sérieusement à s'inquiéter, elle a quand même envoyé deux lettres sans recevoir la moindre réponse.

Elle est de plus en plus faible et fait des crises beaucoup plus fréquemment qu'auparavant. Son état devient de plus en plus inquiétant et je commence à avoir peur. Peur que la fin arrive. Peur de la perdre. Peur de ce qui arrivera après son départ.

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Je me réveille en sursaut après avoir entendu un cri déchirant. Je regarde mon réveil il est trois heure du matin. Je saute hors de lit et me précipite vers le cri qui devient de plus en plus fort. Il vient de la chambre de Johanna. J'ouvre la porte et je cours vers le lit. Elle est en sueur et recroquevillée au milieu du lit. Elle me crie qu'elle à mal et qu'elle n'en peut plus. Je panique, je ne devrai pas mais je n'arrive pas à me retenir, je craque et je tremble de partout j'essaie de reprendre mon souffle, j'attrape la seringue puis j'administre le produit à Johanna en essayant de stabiliser son bras tremblant. Elle est brûlante. J'attends quelques minutes et Johanna se calme mais elle a toujours mal. Elle est en pleure et complètement paralysée par la douleure. Je m'approche d'elle et je la serre doucement contre moi.

'' Harry j'ai mal ! ''

'' Je sais Johanna, je suis là ''

'' Harry c'est la fin... Je pars, je le sens ''

'' Ne dis pas ça...Tu vas t'en sortir comme tu le fais toujours... ''

Je suis entrain de lui mentir et elle le sait. On le sait tout les deux. Elle éclate en sanglot et je fais de mon mieux pour garder mon sang-froid mais j'ai mal. Je ne veux pas la perdre. Je lui prends la main et une heure après elle s'endort. Je décide d'en faire pareil mais avant je me penche vers son oreille et je lui murmure.

'' Je serais toujours là. ''

Je ne sais pas si je veux m'en persuader mais je suis presque sûr qu'elle esquisse un sourire au moment où je finis ma phrase. Une larme coule le long de ma joue avant de s'effacer au coin de ma bouche puis je m'endors à mon tour.

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J'ouvre les yeux et je me rappelle m'être endormi auprès de Johanna. Je tourne la tête vers elle.

'' Johanna ? ''

Elle ne répond pas... Je la secoue légèrement mais aucune réaction.... Putain ! Putain ! Putain !

Je comprends. Johanna est partit. Elle à pourtant l'air paisiblement endormis et elle porte même ce léger sourire sur ses lèvres qu'elle esquissait la nuit passée. J'ai mal et je sens une chaleur montée en moi, j'ai vraiment mal. Je n'avais pas ressentis ça depuis...depuis la mort de ma mère. Je préfère ne pas y penser. Je reste concentré sur Johanna. Je fonds en larme en me laissant glisser sur le sol.

Après un long moment passé là, à réalisé et à pleurer sur son sort, j'appelle l'hôpital pour leur annoncer cette terrible nouvelle. Ils arrivent un quart d'heure plus tard pour venir la chercher. Ils me demandent de les accompagner jusqu'à l'hôpital mais je refuse. Je veux rester encore un peu seul dans sa maison.

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Cela fait presque trois heures que je suis seul dans le salon et je ne pense qu'à une seule chose depuis tout ce temps. Johanna aurait souhaité que je le fasse et je vais le faire.

Je dois prévenir Louis.