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Hazel arrive en retard à la médiation le lendemain

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Hazel arrive en retard à la médiation le lendemain. C'est le début des vacances scolaires. Avec sa gueule de bois, elle perd la notion du temps, des jours et a confondu le planning avec celui de la semaine précédente. Quand elle avait encore la garde complète d'Ama et que son avocat n'avait pas renoncé à la représenter, quand il y avait encore de l'espoir. Merde.

Maintenant qu'il n'y en a plus vraiment, qu'elle a perdu la moitié de ses économies à essayer de convaincre des juges insensibles, la jeune femme se console en se disant que ce n'est pas la fin du monde puisqu'elle peut encore voir sa fille. Une fois par semaine pendant quatre heures où elle sent fort son petit coeur se déchirer.

Un jour, elle trouvera un moyen de changer de vie, elle prendra l'avion et emmènera Ama loin d'ici, sur sa terre natale, près du lac où elle a grandi. Elles iront se baigner, elles mangeront des glaces sous le soleil ou à l'ombre des parasols comme elle s'imagine qu'elle faisait à trois ans. Plus jamais, elles ne seront séparées. Plus jamais, elle se l'est promis.

Elle aperçoit son ex petit-ami près de l'aire de jeu et c'est fou à quel point, sa vie semble pitoyable à côté de la sienne tout à coup. Comment a-t-on a pu lui confier sa fille, à lui? Elle avait ses raisons de le quitter, il a sauté sur la première occasion qui s'est présentée pour lui faire payer leur rupture. C'est donc ça, un branleur.

Dans ses bras, Ama s'agite et réclame ceux de sa mère qu'elle retrouve rapidement.

— Soirée arrosée? s'enquiert le jeune homme une fois à son niveau, sans gêne, après un bref coup d'oeil sur son allure inhabituelle et débraillée

Hazel ne l'écoute pas, absorbée par la peau de sa fille qu'elle couvre de baisers, par tous ces détails qu'elle redécouvre après une semaine passée loin d'elle. A chaque fois.

Ama ressemble beaucoup à son père, parfois ça la surprend encore. La même blondeur que lorsqu'il était enfant sur les photos de famille, le même nez qu'elle retrousse exactement comme lui lorsqu'elle éclate de rire, les mêmes fossettes que la brune ne peut s'en empêcher de caresser du bout des doigts. A l'exception des yeux, verts, qu'elle a hérité de sa grand-mère maternelle. A l'exception de ça, oui. Encore une caractéristique dont la jeune femme se serait bien passée.

— Haze?

Elle lève la tête à l'entente de son surnom. De la bouche de son ex, ça sonne comme une insulte, une injure pour la pousser dans ses retranchements. Ça lui donnerait presque des hauts le coeur.

— T'as entendu ce que j'ai dit? demande-t-il en lui tendant un sac à dos rempli des affaires de la petite qu'elle met du temps à attraper et passer l'anse sur son épaule

A la place, elle inspecte le paysage avec insistance, ne distinguant aucune trace de son ancienne belle-mère qui, pourtant, se doit d'être présente à chaque fois que les deux parents se rencontrent. Ordre du juge jeudi dernier.

HAZEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant