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Au téléphone cet après-midi, Damiano comprend de suite qu'Ethan n'est pas dans son état habituel

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Au téléphone cet après-midi, Damiano comprend de suite qu'Ethan n'est pas dans son état habituel. Evasif, le batteur murmure tout un tas de choses qui ne font pas sens, à base de « J'ai merdé. » et « Vous allez m'en vouloir. ». Ce qui est loin de lui ressembler, étant de nature plutôt optimiste et raisonnée.

Et, quand l'ainé débarque chez le batteur dans la demi-heure suivante, accompagné de Thomas et Victoria, il le trouve allongé par terre au milieu du salon, occupé à fixer le plafond d'un air absent. Ça confirme son intuition.

— Bonjour la dépression. commente aussitôt la bassiste en se faufilant entre le cendrier débordant et les valises toujours intactes éparpillées un peu partout

D'un geste, elle ouvre la porte vitrée menant sur le balcon pour que l'odeur de tabac se dissipe. L'air assez frais de la Fin Octobre s'engouffre à l'intérieur rapidement et elle pousse un soupir de soulagement.

— On a bien fait de venir, punaise.

Ils aident leur ami à se mettre sur ses pieds, le secouent légèrement et lui demandent de prendre place sur un fauteuil comme s'il était un enfant malade. C'est exactement ce qu'ils ont fait lorsqu'il a perdu sa poule de compagnie des années plus tôt et qu'il était inconsolable. Les circonstances sont légèrement différentes, l'intention reste la même.

Ethan ne réagit pas tellement mais s'exécute docilement. Il a beau tourner les mots d'Hazel dans tous les sens dans sa tête, ses idées sont aussi confuses qu'après un K.O en boxe. Dire qu'il ne s'attendait pas à cette révélation est un euphémisme. Une folie pure.

— Qu'est-ce qui se passe, mec? demande Damiano, l'air visiblement préoccupé lui aussi

Le brun les dévisage un à un, ses amis et leurs têtes fatiguées des mauvais jours. Même la bassiste semble inquiète, ce qui a le don de stresser un peu plus les deux autres assis à côté. Ils fonctionnent tous comme ça maintenant, à calquer leurs propres émotions sur celles des uns et des autres. Parfois, c'est une bonne chose. Sur le moment, ça n'aide pas vraiment. Mais Ethan est reconnaissant de les avoir, de partager autant de choses avec eux. Ils sont d'un soutien sans faille. Une seconde famille, celle qu'il a choisi.

— J'ai vu Hazel tout à l'heure. explique-t-il mollement. Elle est à Rome.

Les traits des jeunes s'illuminent aussitôt.

—C'est une super nouvelle ça, gars! commence Thomas, tout sourire
— Pas vraiment...
— Pourquoi?

Ils ne comprennent plus rien, tout à coup. Ça fait un moment que la mannequin suédoise a envahi leurs conversations quotidiennes sans même le savoir. Quand Ethan parle d'elle, ce n'est jamais en mal. Ses mots sont toujours justes et bienveillants à l'égard de la jeune femme, en dépit de ce qu'ils ont vécu ou pas cet été.

Là, il les prend de court.

— Elle est enceinte, annonce-t-il en enfouissant sa tête entre ses mains, et faut qu'on prenne une décision ultra rapidement... Soit elle reste et c'est mort, soit elle retourne à Stockholm et c'est limite limite. Une histoire de délai, j'ai vérifié sur Internet en rentrant.

HAZEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant