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Avec Hazel, ils se sont donnés rendez-vous à la Piazza Di Spagna, tout près de la fontaine centrale

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Avec Hazel, ils se sont donnés rendez-vous à la Piazza Di Spagna, tout près de la fontaine centrale. Dimanche, 18h, un mois après leur dernière rencontre.

Ethan scrute les alentours, très peu enclin à l'idée de se retrouver sur les gros titres de la presse locale pour une photo détournée de son contexte. Il s'allume une cigarette quand ses yeux se posent sur Hazel Turino en personne. Il en perd le fil de ses pensées et range le tube dans son étui, dans la précipitation.

La jeune femme affiche un maquillage impressionnant qui souligne parfaitement ses yeux atypiques - du far à paupières sombre et toujours ce trait d'eyeliner caractéristique. Elle a coupé de quelques centimètres ses cheveux, devenus châtains avec le soleil romain de cette fin d'année. Peut-être une illusion, peut-être la réalité. Le constat est là, terrifiant. Elle lui plaît, encore. Et en croisant son regard, il peut dire qu'il lui plait. Encore. Comme avant, au début de l'été sur cette putain de terrasse dans ce pays étranger. La tension est palpable, la boule au creux de l'estomac du batteur pesante.

— Coucou, toi. chuchote-t-elle une fois à sa hauteur

Ethan ne sait plus s'il peut l'embrasser ou s'il vaut mieux garder une distance, par principe. En général, il connait ses agissements auprès de la gente féminine mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, Hazel est un peu différente des autres femmes qu'il côtoie d'ordinaire - même de Vic ou de ses propres soeurs. Et, comme lui, la jeune se montre un peu réservée. Leur accolade est étrange, pleine de non dits et de maladresses de débutants.

— C'est pour moi? fait-elle en désignant la boite en carton dissimulée dans la veste du batteur, juste a côté de son briquet
— Pour ton anniversaire, avec un peu de retard. Excuse l'emballage. Avec l'avion, c'était compliqué de le garder intact.

Elle esquisse un sourire, un de ceux qui parlent pour elle et affirment qu'il n'aurait pas dû, encore. Elle a toujours les mains vides quand il s'agit de cadeaux...ou de fleurs. Les doigts de la mannequin s'affairent autour du paquet et, avec délicatesse, elle défait les liens et le papier pour en extraire le précieux objet.

Un pull en cachemire.

— Il m'a couté une petite fortune, explique Ethan avec amusement face à son air ébahi. C'est celui que t'as dû rendre après le tournage de la pub. J'pensais que le clin d'oeil était chouette mais, à voir ta tête, j'en doute...

Elle rit doucement, un peu de trac, un peu d'émotions. Ce qui a le don de détendre le principal concerné. Il pouffe lui aussi.

— C'est beaucoup trop...mais ça me touche. Vraiment.
— Essaie-le.

Confuse, elle observe les alentours. Les touristes se font plus rares en cette période de l'année mais les anciens amants restent drôlement reconnaissables dans ce paysage de carte postale.

— T'es sûr de toi? J'veux pas t'attirer d'ennuis.
— Ils finiront par savoir de toutes façons. C'est qu'une question de temps.

Après un regard de circonstances, ses affaires passent de mains en mains.

HAZEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant