Ce matin-là, alors qu'Ornella attendait la visite de Marcello, elle eût le désagrément de faire face à sa tante au seuil de sa porte. Elle qui avait retrouvé le sourire, le perdit aussitôt.
Béatrice : Surprise de me voir ici, ma fille ? Tu ne m'attendais pas, n'est-ce pas ? Tu crois que c'est une maison de repos ici ? Tu fuis la maison pour y trouver refuge ? Lève-toi, on rentre.
Béatrice ôta les électrodes auxquelles étaient reliées Ornella sans ménagement puis arracha les perfusions du bras d'Ornella sans aucune douceur. Cette dernière eut à peine le temps de compresser le point de ponction avec son vêtement. Au même moment, Marcello entra.
Marcello : Mais ... Qu'est-ce que vous faites ?! Qui êtes-vous ?!
Béatrice : Cette fille est à moi, je la ramène. Elle va très bien à présent.
Marcello : Vous devez être sa tante. Un médecin devrait arriver pou'
Béatrice : Je n'ai pas besoin de voir un médecin ! Elle va bien, nous rentrons !
Avant qu'Ornella ait pu faire un pas de plus, un médecin arriva, alerté par les éclats de voix et les bruits stridents des machines débranchées.
Le médecin : Mais que faites-vous, madame ?! Vous ne pouvez pas emmener cette jeune femme ! Elle est en convalescence pour encore quelques jours. Après une agression aussi violente, une fausse couche aussi brutale et une hémorragie aussi importante, elle doit se reposer !
Le visage de Béatrice passa de la surprise à la rage. Elle agrippa Ornella et la tira hors de la chambre. Tout le personnel soignant se précipita dans cette même chambre pour empêcher Béatrice de kidnapper Ornella. Tous comptaient persuader cette dernière de dénoncer tout ce qu'elle avait pu subir au quotidien depuis Dieu sait combien d'années.
Le médecin : Mademoiselle ! Si vous ne désirez pas la suivre, vous en avez le droit.
Béatrice : J'ai la charge de cette enfant, j'ai le droit de l'emmener !
Marcello : Ornella n'est plus une enfant !
Le médecin : Ornella, écoutez-moi, s'il vous plaît ! Vous n'avez pas à suivre cette femme !
Béatrice : Mais de quel droit vous'
Le médecin : Mais si c'est ce que vous voulez, ce dont je doute fort, vous devez nous le dire explicitement et signer une décharge stipulant que vous vous en allez contre avis médical ... De votre plein gré ...
Le médecin tendit la décharge à Ornella, pendu à ses lèvres. Voyant qu'elle tendait la main pour s'en saisir, il se rétracta.
Médecin : Mais tout le monde sait que ce n'est pas ce que vous désirez ... N'est-ce pas ?
Marcello : Évidemment ! Vous voyez bien que ce n'est pas ce qu'elle veut, bon sang ! Ornella, ma fille ! Tu peux rester, tu dois rester ! Ne signe pas !
Béatrice retira le document de la main du médecin pour le jeter à Ornella. Cette dernière prit son courage à deux mains et ramassa le document pour le signer. Elle sentait que cette fois-ci, elle touchait au but. Elle devait y retourner une dernière fois.
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Vie de Valeur - Tome 1
General Fiction« 𝙼𝚊𝚒𝚜𝚑𝚊 𝚢𝚊𝚔𝚘 𝚗𝚒 𝚢𝚊 𝚃𝚑𝚊𝚖𝚊𝚗𝚒 » - « 𝚃𝚊 𝚟𝚒𝚎 𝚊 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚟𝚊𝚕𝚎𝚞𝚛 » Ornella est une jeune femme dans la force de l'âge au physique atypique. Depuis le décès de sa mère, elle vit avec sa tante, Béatrice et ses troi...