Vie de Valeur - Tome 1

11. Héritage

          Samuel allait beaucoup mieux. Il l'avait retrouvé, elle lui avait souri, elle allait bien. Il savait exactement comment procéder à présent. Béatrice commença à détailler le pédigré de chacune de ses filles pendant qu'Ornella continuait de fixer ses mains.

Béatrice : Bien ! Je vous propose de poursuivre ces moments dans la salle à manger. Ornella nous fera l'honneur de nous servir.

Bethany : Je vais l'aider ! Pour une fois !

Edith : « Pour une fois » ?

Béatrice : Bien sûr, Bethany ! Fais attention quand même ...

Bethany : Quel progrès ! Tu acceptes qu'on l'aide, pour une fois ?

Béatrice : Tu es très drôle ce soir, Bethany Zolana Mavula. Va maintenant.

          Bethany rejoignit sa sœur en cuisine, le sourire aux lèvres. Elle était fière d'embarrasser sa mère et d'avoir percé à jour le secret de sa sœur.

Ornella : Tu joues avec le feu, ma chérie ...

Bethany : Mais c'est tellement drôle ! J'adore voir sa tête se tordre de honte, de peur et de colère à chaque fois que j'ouvre la bouche ! Sinon, tu n'aurais pas quelque chose à m'avouer ?

Ornella : Comme quoi, par exemple ?

Bethany : Orh, arrête de me faire languir ! C'est lui, n'est-ce pas ? De toute façon, tu n'as pas à répondre : Vos petits regards ont parlé pour vous ...

Ornella : C'est vrai ? Tu as remarqué ?!

Bethany : Ah ! Je le savais ! Je le savais !

Ornella : Chuuut ! Calme-toi, on va nous entendre !

Bethany : Pardon ... Mais je suis tellement contente pour Toi ! Pour vous ! Il t'aime vraiment, je le vois dans ses yeux !

          Ornella baissa les yeux, soudainement intimidée et laissa le même petit sourire rayonnant habiller son visage. Elle hocha la tête ...

Ornella : Oui, il m'aime vraiment ... Et je l'aime aussi ...

Bethany : Oh, mon Dieu, c'est super ! Je vois enfin voir mon beau-frère en chair et en os ! Et en plus, à domicile !

Ornella : J'ai aussi du mal à le croire ... Bon, retournons à table avant que ta mère ne vienne nous chercher.

          Elles sortirent donc ensemble de la cuisine pour servir les convives, le sourire aux lèvres. La grande table en érable vernis au centre de cette immense salle à manger ivoire et dorée étaient plus garnies encore qu'à son habitude. Les plus beaux plats de porcelaine fine et couverts de service ornés de feuilles d'or trônaient fièrement sur cette table elle-même chargée de chandeliers dorés. Ornella se tint debout à l'écart comme à l'accoutumée, toujours tête baissée.

Nestor : La jeune femme ... Ornella, oui. Elle ne mange pas avec nous ?

Béatrice : Elle a déjà mangé. Elle va s'occuper de ce qui reste en cuisine.

Bethany : Il ne reste plus rien en cuisine, Mère. Ornella s'est chargée de tout, comme d'habitude.

Béatrice : Une femme qui reçoit a toujours à faire en cuisine.