Femmes engagées, femmes inspirantes

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Rosalie Vaillancourt

Rosalie Vaillancourt ne fait pas dans la dentelle. Celle qui se compare elle-même, dans son premier spectacle solo Enfant Roi, à une piscine d'Hochelaga-Maisonneuve, parce qu'elle n'a pas de filtre, n'hésite pas à lancer, de sa voix inoubliable, ses blagues trash, mais intelligentes. Et c'est exactement pour son énergie, son humour irrévérencieux et son attitude d'éternelle adolescente qu'on l'adore. J'étais donc plus que ravie qu'elle accepte de m'accorder cette entrevue pour la présente édition de L'ABC des filles!

Comment as-tu décidé de te lancer en humour?

J'ai fait beaucoup de théâtre au secondaire. J'adorais ça! J'allais en voir très souvent. Surtout des pièces de Michel Tremblay.

Mais au cégep, je suis allée dans une école de théâtre et j'ai trouvé ça difficile. Jouer des pièces classiques ne m'intéressait pas, je préférais de loin changer les mots et les phrases des textes! Mes profs m'ont conseillé d'aller plutôt en humour. Chose à laquelle je n'avais jamais pensé, puisque les spectacles d'humour ne m'ont pas souvent attirée... Je ne me sentais donc pas interpellée. D'autant que la plupart des humoristes étaient des hommes de 40 ans!

Finalement, j'ai décidé de passer les auditions pour l'École nationale de l'humour et j'ai été prise tout de suite!

Comment décrirais-tu la place des femmes en humour au Québec au 21e siècle?

La présence des femmes en humour au 21e siècle est, selon moi, vraiment importante. Parce qu'il y a encore des gens qui disent que les femmes ne sont pas drôles! Comme si c'était une caractéristique liée au genre... Mais ceux qui tiennent de tels propos sont souvent des messieurs pas nécessairement drôles eux-mêmes, qui passent leurs journées à faire des blagues plates auxquelles tout le monde se sent obligé de rire pour ne pas créer de malaise.

Même si le public a de plus en plus accès à de l'humour féminin de nos jours, reste que la plus grande part du marché est occupée par les hommes. J'ai l'impression que ce qui arrive, souvent, c'est le scénario suivant : les hommes paient pour voir des humoristes masculins et les femmes, elles aussi, paient pour voir des hommes humoristes. Mais il m'apparaît rare que des hommes aient envie d'assister aux spectacles des humoristes féminines... Il s'agit d'une étroitesse d'esprit trop présente dans notre société.

Quel conseil donnerais-tu aux adolescentes qui voudraient devenir humoristes?

Écris, écris, écris et écris encore. Pas juste des blagues! Des idées... des choses qui te font rire. Traîne un carnet sur toi et prends des notes! Comme ça, quand tu voudras commencer ta carrière, tu auras déjà des idées.

Aussi, teste ces idées sur tes amis! Pas sous forme de spectacle pour commencer... juste comme ça, de façon naturelle. Comme il ne faut pas essayer de devenir quelqu'un d'autre sur scène, pratiquer ton humour à la bonne franquette avec tes amis t'aidera à être toi-même en spectacle. Au début, quand j'ai commencé, j'étais mal à l'aise sur scène. Eh bien je le disais au public, et je jouais avec mon malaise!

À quoi ressemble ta routine quotidienne, en période de création?

Je me lève tôt parce que c'est le matin que je suis le plus productive. Donc vers 8h, je déjeune. Ensuite, je vais m'entraîner et je commence à écrire vers 9h30, jusqu'à 17h ou 18h. Bien sûr, je fais ça plus d'une fois par semaine, selon les horaires de mes spectacles.

La plupart du temps, j'ai réfléchi d'avance à ce que je voulais écrire et noté mes blagues dans mon téléphone cellulaire. Aussi, je travaille parfois avec un auteur avec qui j'ai beaucoup de plaisir : Charles-Alex Durand. Ça change de la routine!

Quelle est ta meilleure anecdote de tournée?

Une fois, pendant un show, une dame a échappé un truc par terre. Elle s'est levée pour aller le récupérer et ça m'a déconcentrée. Donc, je lui ai demandé : « Vous avez échappé votre cellulaire? » Elle m'a répondu : « Non, j'ai trop ri, j'en ai perdu mon dentier! » J'ai vraiment ri sur scène!

J'adore être en tournée. Mon copain, Olivier, et mon chien, Chantal, me suivent. Mes techniciennes, Cat et Couloume, sont devenues mes BFF. On fait plein d'activités de tournée, comme visiter des fermes ou des musées ou encore aller à la piscine de l'hôtel pour faire pipi dedans. Oups!

Quel était ton pire mauvais coup d'adolescence?

Même si j'ai l'air tannante, je ne l'étais pas du tout pendant mon adolescence. Mon défaut était plutôt de tomber constamment dans la lune. Et des fois d'être en train de niaiser, j'avoue! Mais j'avais beaucoup trop peur de mes parents pour faire des mauvais coups.

Par contre, ma soeur et moi, on se jouait quand même des mauvais tours. Et ça virait toujours en chicane! Mettre du sel sur la toast de Nutella de l'une pendant que l'autre ne regardait pas, vaporiser du spraynet sur sa brosse à dents, cacher son linge, etc.!

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