Intro
J'ai grandi auprès d'une mère féministe, qui a elle-même été élevée par une mère monoparentale forte de caractère, qui a toujours défendu les droits des femmes. En toute honnêteté, en matière d'avortement, je n'ai donc jamais vraiment été confrontée à autre chose qu'à la vision pro-choix, jusqu'à ce que j'atteigne l'âge adulte et que je comprenne que j'étais chanceuse de vivre dans un pays qui m'accordait ce droit, qui est encore brimé dans plusieurs parties du monde.
Et même si le recours à l'accotement n'est semblait acquis au Canada, la dernière compagne électorale fédérale m'a prouvé le contraire lorsque des rumeurs voulant que le Parti conservateur puisse déposer un projet de loi sur l'avortement en cas de victoire ont commencé à circuler. L'ancien chef du parti, Andrew Sheer, à meme clairement déclare publiquement qu'il était pro-vie, c'est-à-dire qu'il s'opposait au droit à l'avortement, ce qui a évidemment créé tout un scandale auprès des pro-choix, c'est-à-dire ceux qui préconisent le droit de chaque femme de faire ce qui lui semble bon pour son corps et sa vie. Heureusement pour nous toutes, le Parti conservateur n'a pas remporté les élections et le débat n'a pas été relancé. Du moins, pas pour l'instant. Mais j'ai réalisé qu'il ne fallait rien tenir pour acquis, et que c'était important de défendre nos droits.
Qu'on me comprenne bien : je suis consciente que les recours à l'avortement est une procédure qui entraîne son lot de difficultés physiques et émotives et qu'il ne s'agit pas d'un moyen de contraception. Ce qu'il faut faire pour éviter de se retrouver face à une grossesse et un choix déchirant, c'est de se protéger en utilisant un ou plusieurs moyens de contraception. Rappelez-vous d'ailleurs que seul le condom protège des ITS.
N'en demeure pas moins qu'en 2020, il me semble évident qu'une femme est en droit de choisir ce qui lui semble le plus adéquat pour elle, pour son corps et pour son avenir, et qu'il est important de continuer de se battre pour éviter de perdre des droits pour lesquels nous nous sommes battues pendant des années.
L'avortement consiste à interrompre le processus de gestation d'un embryon ou d'un fœtus. Il peut survenir spontanément, à la suite d'une complication physiologique, ou de manière provoquée, si la mère souhaite interrompre sa grossesse. Selon l'avancement dans le processus de gestation, l'avortement s'effectue par prise de médicaments ou par chirurgie.
L'Union soviétique a été le premier État à légaliser l'avortement, en 1920, avant de retirer ce droit à ses citoyennes de 1936 à 1955 (sauf pour des raisons médicales). Le mexique a, quant à lui, été le premier pays, en 1935, à autoriser le droit à l'avortement dans le cas d'un viol.
Au Canada, l'interruption volontaire de grossesse (IVG) a été strictement illégale pendant près d'un siècle. De 1892 à 1969, un article de loi du Code criminel indiquait qu'un docteur pratiquant un avortement recevrait une peine de prison à vie, tandis qu'une femme mettant fin à sa grossesse serait emprisonnée pendant deux ans.
En 1969, le gouvernement libéral de Pierre Élliott Trudeau ajoute une exception au Code criminel permettant aux femmes dont les grossesses sont jugées dangereuses d'avoir recours à un avortement thérapeutique.
En 1988, la Cour suprême du pays invalide la loi sur l'avortement, la jugeant inconstitutionnelle. Depuis ce temps, toutes les femmes canadiennes ont droit à l'avortement, et ce peu importe l'avancement de leur grossesse.
La situation canadienne de nos jours
Or, bien que l'IVG soit légale partout au Canada, l'accessibilité de ce service médical varie en fonction des provinces. À l'Ile-du-Prince-Édouard, par exemple, il n'existe qu'un seul point de service pour les femmes souhaitant y avoir recours.
Par ailleurs, les établissements de santé canadiens ne sont pas toujours équipés pour interrompre dès grossesses au-delà de 24 semaines. En cas de besoin, le dossier d'une femme souhaitant avoir recours à un avortement tardif sera transféré aux États-Unis et le régime d'assurance maladie s'assurera de couvrir les frais de l'intervention.
La situation de nos jours ailleurs dans le monde
Si le Canada offre la possibilité à ses citoyennes de mettre un terme à leur grossesse, l'accès à l'avortement est parfois difficile, voir impossible à obtenir ailleurs dans le monde... Selon le Centre pour les droits reproductifs, pas moins de 90 millions de femmes vivent dans des pays où l'IVG est prohibée.
Il ne suffit que de jeter un coup d'œil à nos voisins du sud pour s'apercevoir que l'avortement est loin d'être un droit acquis, et ce, même dans les pays les plus développés! En 2019, aux États-Unis, 53 restrictions anti-avortement ont été adoptées par des États pro-vie. L'Alabama a même récemment adopté une loi faisant encourir jusqu'à 99 années de prison à un médecin pratiquant l'IGV. Pour ce qui est des États américains où l'avortement est permis, il peut se révéler très complexe de trouver un professionnel de la santé acceptant d'interrompre des grossesses au-delà de douze semaines.
Le mouvement pro-choix est donc une réponse à toutes ces mesures restrictives qui tentent de limiter les droits des femmes. Il s'oppose au mouvement pro-vie, qui privilégie la vie du fœtus au détriment de l'intégrité physique et émotionnelle de la mère. Les militants pro-choix estiment donc que chaque femme devrait avoir le contrôle sur sa grossesse et sa fertilité.
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