charlize

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« Quitte à mourir, autant se battre jusqu'au bout sans rien lâcher. » Voilà sur quoi semblait reposer la fierté des Eighty-Six, ceux qui avait été rejeté et abandonné par leur propre patrie. Mais au-delà de ce sang coulé, cette chair arraché et de ces sentiments meurtris ; que pouvait-on trouver ? La paix de l'esprit était-elle vraiment ce qu'ils gagneraient après toutes ces années à vivre sur le fil ? Ou au final, ne luttaient-ils pas parce que cet objectif était le seul qu'ils pouvaient se permettre de poursuivre pour oublier qu'au fond ils ne leur restaient plus rien. Que maintenant, et à jamais, ils avaient tout perdu et qu'ils ne récupéreraient jamais rien de ce qu'on leur avait dérobé ?


Ces pensées, aussi terribles étaient-elle, emplissaient mon esprit encore aujourd'hui. Au fond de moi je le savais pertinemment : « je ne pourrais jamais être l'une des leur ». Malgré le fait que nous étions dans la même situation et que nous vivions le même enfer, les regrets que j'avais accumulé depuis mon premier jour parmi eux ne disparaitraient jamais. Et puis, il y avait aussi que je ne luttais pas pour les mêmes raisons qu'eux. Ma volonté dépendait de chose bien plus égoïste que leurs purs espoirs... et elle était loin d'être aussi inébranlable que leur fierté.


Depuis que j'avais été assigné à l'Escadron Spearhead, des choses aussi simples que rire et s'amuser me faisaient défauts. Je n'arrivais tout simplement plus à faire comme si de rien n'était. Chaque sortie se soldait par la mort d'un de nos compagnons. Les batailles dans ce secteur étaient bien plus violentes qu'ailleurs. Un escadron de Porteur de Nom, aussi brillant était-il, ne pourrait jamais triompher indéfiniment sans support aérien.


La mort me guettait.


Je pouvais même la sentir arriver. D'ici une heure, un jour, une semaine, ou peut-être un mois ; je savais qu'elle viendrait me surprendre au moment où je me relâcherais.


L'espoir m'avait quitté.


Ca, je n'avais aucun doute là-dessus. Peut-être était-ce parce que j'étais arrivée bien plus loin que je ne l'aurais imaginé, mais il y avait une part de moi qui avait accepté cette fin inévitable. Et si je devais lâcher mon dernier souffle aujourd'hui, je crois bien que cela m'irait.


Quelle piètre menteuse.


Accepter ma mort ? Mourir sans regret ? Attendre patiemment que l'on vienne m'achever ? Rien de tout cela ne reflétait ce que je ressentais vraiment.

Alive || 86: Eighty-Six [ vers. FR ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant