Chapitre 8

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Cette promesse, actuellement, je la regrette. Pourquoi ? Eh bien je suis en robe blanche à poids rouges, et le bras d'Adrien est autour de ma taille. Mais ce n'est pas le pire. Oh non, détrompez-vous. Si ça n'avait été que ça, ça n'aurait pas été grave, disons... Acceptable. Mais la dame des services sociaux se tient devant nous les bras croisés et les sourcils froncés et cris à Adrien d'une voix insupportablement geignarde que la garde de sa fille allait lui être retirée. Pourquoi ? Eh eh... À cause de moi.

Quelques heures avant :

- "Non." Lui répondis-je d'une voix ferme.

Les épaules d'Adrien s'affaissèrent, légèrement vexé.

- "Mais... Pourquoi ? Je l'ai achetée rien que pour toi." Me dit-il d'un air incrédule, avec une mine de chien battu.

Je lui pris la robe des mains et la plaquai contre mon corps, puis re dirigeai mon regard vers le sien.

- "Mais... Enfin... On dirait une mère poule américaine des années 70..." Lui dis-je, avec une voix plus douce cette fois.

- "Mais... Je la trouve très bien moi, cette robe... Elle est très jolie, et tu serais vraiment belle dedans." Me dit-il avec un sourire.

Je savais qu'il faisait des efforts pour être gentil avec moi, alors je soufflai, vaincue, en secouant la tête positivement, d'un commun accord.

- "Merci Gabriele !" Me dit-il, heureux. "Par contre, elle arrive dans moins d'une heure, tu ferais mieux de te dépêcher..."

- "Quoi ? Tu rigoles j'espère ! Tu as vu l'état de la maison ?!" M'exclamai-je.

Il regarda autour de lui d'un air étonné.

- "Bah quoi ? Elle est bien la maison..." Me repondit-il en haussant les sourcils.

Je soufflai d'épuisement et partis dans la salle de bain pour enfiler la robe. Tant pis pour lui ! Sa maison est dans un bordel pas possible, ce n'est pas mon problème.
C'est ce dont j'essayai de me persuader en me déshabillant.
Cette robe est vraiment... D'une autre époque. En la mettant, j'avais l'impression de voir une femme du genre de celles qu'on voit sur les photos en noir et blanc.
Après plusieurs minutes de tentatives infructueuses, j'appelais Adrien.
Il arriva précipitamment avec un balai dans une main, tout décoiffé.

- "Qu'est-ce qu'il y a ?" Me demanda-t-il.

- "Est-ce que... Tu peux m'aider à fermer la fermeture éclaire s'il te plait ?" Lui demandai-je avec hésitation.

Il vit mon trouble et n'en dis rien. Quelle gentillesse. N'empêche que la situation était improbable, cet homme m'avait enlevée et séquestrée et maintenant on se retrouvait dans cette... Situation.
Il s'approcha de moi, mit tous mes cheveux sur mon épaule gauche et referma la fermeture délicatement.

- "Mm... Merci." Lui répondis-je timidement avant de poser mon regard sur le balai. "Tu as changé d'avis ?" Lui demandai-je en pointant celui-ci.

- "Euh... Bah ouais. Je me suis dit qu'un petit coup de balai ne ferait pas de mal..." Me répondit-il en rigolant,

- "Besoin d'aide ?" Lui demandai-je en souriant.

Il secoua la tête positivement avant de me donner un second balai.
Nous avons donc nettoyé le salon jusqu'à ce que Madame Mirant sonna à la porte.
À ce moment là, Adrien me lança un regard effrayé. Je lui fis un petit sourire d'encouragement. Il alla lui ouvrir la porte en tremblant.

- "Bonjour Mme Mirant, ravi de vous revoir." Dit-il poliment en lui tendant la main.

Cette femme entra sans lui rendre sa poignée de main et commença à inspecter la pièce. Ses talons aiguilles claquaient sur le parquet dans un bruit régulier, très agaçant. En me voyant, la surprise déforma son visage.

- "Humm... Vous êtes ?" Me demanda-t-elle, d'une voix hautaine, en me dévisageant des pieds à la tête.

- "Gabriele, la nouvelle..." Commençai-je en cherchant le regard d'Adrien, ne sachant quoi dire.

Il articula silencieusement le mot "femme". Je secouai la tête négativement.
Sa femme ? Et puis quoi encore !
Mme Mirant se retourna vers Adrien et lui lança un regard suspicieux puis replongea son regard froid dans le mien.

- "Je suis... Sa femme." Parvins-je à dire avec un sourire crispé.

- "Oh. Et depuis quand ?" Me demanda-t-elle.

- "Depuis 1 mois." Lui répondis-je instinctivement.

Elle cherchait la petite bête, je le sentais. Mais elle ne m'aura pas comme ça.

- "Hummm... Félicitations..." Dit-elle en se remettant à inspecter la pièce.

Elle passait un doigt sur le plan de travail lorsque Léa déboula dans la pièce avec une licorne rose en peluche dans les bras. Elle s'arrêta brusquement en voyant La femme aux talons aiguilles de 15 centimètres.

- "Oh ma chérie, tu es déjà sortis de l'école ?" Lui demanda son père en s'approchant d'elle pour la prendre dans ses bras.

La jeune fille se cacha derrière son père et lui tendit sa peluche timidement.

- "Eh bien ! Elle est très jolie ta peluche !" Dit-il.

Léa esquissa un léger sourire avant de partir dans sa chambre.

- "Alors comme ça, votre fille rentre seule à la maison après l'école ?" Demanda Mme Mirant suspicieusement.

- "Non, c'est la mère d'une de ses amies qui la ramène." Répondit Adrien, confus.

- "Pourquoi ce n'est pas vous qui allez la chercher ?" Me demanda-t-elle.

- "Parce que. Je n'ai pas le temps." Lui répondis-je sèchement.

Cette femme commençait sérieusement à m'agacer.

- "Pas le temps ? Et si Léa avait un problème quelconque, vous n'auriez pas non plus de temps pour elle ? Vous ne ferez pas une bonne mère." Me dit-elle avec méchanceté.

- "Bon, maintenant ça suffit. Vous êtes vraiment insupportable et mal élevée ! Depuis quand on entre chez quelqu'un sans même dire bonjour ? Depuis quand on s'autorise à critiquer les autres sans savoir rien de leur vie ?! Je suis désolée mais je vais vous demander de partir. MAINTENANT !" Lui criai-je, hors de moi.

Elle me regarda d'un air indigné puis mit une mèche de ses cheveux derrière son oreille d'un geste rapide et me me fit un sourire faux.

- "Vous pouvez faire une croix sur la garde de votre fille Monsieur." Dit-elle à Adrien. "Et je vous conseille vivement de changer de femme."

Sur ces dernières paroles, elle sortit de la maison en claquant la porte.
Adrien me lança un regard plein de reproches.
À ce moment là, j'aurais donné n'importe quoi pour avoir la cape d'invisibilité d'Harry Potter...

Mémoire KidnappéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant