Mémoire 10

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Réalisation au vignoble

Une journée s'écoula suivant cette soirée. Durant celle-ci, j'arpentai les rues de la cité seul. Comme à Émerios, j'écoutai discrètement les avis des gens sur leur duc, la noblesse, la situation de l'empire et ma famille.

Je notai que la tendance générale divergeait de celle de la ville du duché d'Émerius.

On ne détestait pas autant monsieur de Laurencius. La population le respectait même assez bien. Son travail au Sénat et à la corporation des vignerons était très apprécié. Comparer à d'autres nobles, sa jeunesse faisait de lui l'un des plus conscient de la précarité de notre statut social. Il avait rapidement suivi les nouvelles lois mise en place par mon père et le ministère misant tout sur son entreprise et sa production pour rééquilibrer ses revenus. Il ne dépendait plus du tous des impôts seigneuriaux passés.

Ainsi, pour cette détermination et son intuition, on continuait de lui donner de la légitimité.

En revanche, les habitants le trouvaient trop distant et calculateur. Pour eux, cela avait été causé par tout le temps qu'il passait dans la capitale. Tristement, je ne pouvais que leur donner raison. L'attitude rigoureuse mise en place par l'empereur dans les contextes officiels n'aidait pas les provinciaux à conserver leur convivialité face aux institutions de Laurios. Surtout lorsque ceux-ci cherchaient à se convertir aux nouvelles règles du jeu.

Enfin, au moins je savais que je ne me jetais dans la gueule d'un second « bouffon » prisonnier des anciens codes et voulant me soutirer un bénéfice dépassé et égoïste.

Bon, je me fis la réflexion que le duc Laurencius ne devait pas être entièrement humble. Aucun homme d'affaire n'allait laisser l'opportunité que je présentais lui passer sous le nez.

Dans tout cela, j'avais retrouvé un semblant de stabilité émotionnelle. J'étais capable de me reconcentrer sur mon rôle en attendant un futur-proche qui me permettrait de réfléchir sur d'autre question. Je me demande encore où je trouvais cette énergie pour me maîtriser.

Ma peur de ne pas être digne restait toujours présente au fond de mon esprit. Cependant, je ne pouvais pas lui permettre de me dominer. La paralysie de l'angoisse ne me mènerait nulle part et me laisser submerger par cette dernière n'allait qu'empirer mon cas et renforcer mon sentiment d'effroi et d'infériorité.

Sincèrement, je n'en revenais pas. Je ne croyais pas avoir autant intériorisé ces émotions négatives et dégradantes. Leur impact était si grand qu'elles resurgissaient sans merci malgré la haine protectrice qui brûlait en moi depuis si longtemps et les barrières que j'avais érigées.

Ma colère et tout le reste étaient-ils seulement un moyen d'éviter mes problèmes et mes peurs? Je ne pouvais le confirmer ou me l'avouer à l'époque. Je ne parvenais à former des réponses cohérentes à ces questions. Ce que je savais était que je devais trouver une solution pour m'en sortir. Détester mon père ne suffisait plus à me sentir convenable et à la hauteur des attentes de mes futurs sujets. Je me demandais tout bonnement où allais-je me retrouver dans l'avenir. Quelle voie allais-je choisir avec exactitude?

Malheureusement, même après tout le chemin que j'ai parcouru à ce jour, cela reste encore hors de ma portée aujourd'hui.

Je me présentai de moi-même au vignoble du duc à l'heure convenue de mon arrivée. Le domaine, généralement ouvert au public pour attirer de la clientèle, avait été sécurisé de plusieurs gardes. Mon hôte ne manquait clairement pas de moyens. Ceux-ci étaient réparties à différents endroits et parfois dissimulés discrètement entre les vignes plus loin. Je les distinguais sans problème par simple habitude de ce genre de technique de protection.

Mémoires d'un reflet sur les flotsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant